Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend2842. Aan prinses Amalia van OranjeGa naar voetnoot5). (H.A.)*La grande attente, où nous estions, des nouvelles de France, s'est trouvée vaine aujourdhuy, que par les lettres du 24e de Paris et 25e d'Amiens, nous avons appris, qu'encor qu'on y eust tenu grand conseil de guerre dès le 18e à Corbie, toute la sepmaine d'apres il n'y avoit encor rien d'effectué. M. de la MeillerayeGa naar voetnoot6) n'avoit rien demandé au Roy qu'une diversion du costé de Lisle ou Douay, tandis qu'il donneroit sur les lignes du camp d'Ayre; et il semble que, cela ne succedant, l'intention seroit de joindre ensemble les armées, pour envahir le païs, le plus avant qu'il sera possible, mais en tout cela il est bien difficile de lire le secours de cest' importante place d'Ayre. - Cependant on nous presse bien serré au voyage de Flandre, et d'ailleurs les ministres hessoiz nous veulent retenir à force, allegants noz propres interests dans la perte | |
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de Dorsten, infaillible, si nous partons d'icy, et irreparable pour l'advenir. Sur ces deliberations les S.rs de LinteloGa naar voetnoot1), BurghGa naar voetnoot2), VosberghenGa naar voetnoot3), AmeronghenGa naar voetnoot4) et Nykerck vienent d'estre deputez vers la Haye, pour en rapporter ce qui sera à faire pour le plus grand bien de l'estat. Ils partent encor ceste nuict. Ce n'est qu'aujourdhuy que j'ay receu response d'EuskerckeGa naar voetnoot5) touchant la lettre de V.A. à la duchesse d'AyguillonGa naar voetnoot6) en ces mots: ‘Il est vray que je ne vous ay rien dit touchant l'affaire de Mons.r de PuguyonGa naar voetnoot7), parce que Madame d'Aiguillon me dit, qu'elle n'y pouvoit rien faire avant le retour de Mons.r le Cardinal; que toutefois elle feroit par avance escrire par Mad.le Filliard, sa damoiselle, à Madame de DonaGa naar voetnoot8). J'estois lors sur mon depart pour la cour, et ay oublié depuis de vous rendre raison de mon negotié, dont je vous demande tres-humblement pardon. Dez que je seray de retour à Paris, je ne faudray point d'en faire des nouvelles instances, et crois en avoir bonne issue par le moyen de gens qui ont grand credit aupres de ladite duchesse’. Le greffier BuseroGa naar voetnoot9) m'a escrit de par V.A. qu'on eust à proceder aveq circumspection en ce qui est de l'introduction des orgues de la chapelleGa naar voetnoot10). Aussi n'en sera il usé autrement, veu les ordres que S.A. y donne de son propre mouvement, m'ayant ces jours passez faict escrire au conseiller DedelGa naar voetnoot11), par une lettre reveuë par S.A. mesme, qu'ayant apprins que ceux du consistoire de ladite chapelle auroyent bien aggreable de faire regler le chant de leurs pseaumes par une orgue, comme il se pratique en beaucoup d'eglises voisines, S.A. leur en avoit voulu faire present, mais que ladite chapelle estant proprement de la jurisdiction de la Cour Provinciale, S.A. n'avoit pas voulu qu'on y sonnast lesdites orgues sans en sçavoir les bonnes intentions de ladite Cour, faisant prier ledit conseiller de le luy representer ainsy. Et c'est sur quoy on attend response presentement. Quoy qu'il en soit, je n'ay garde de m'y ingerer sans ordre bien exprès, n'y ayant personne qui se puisse mieux passer des orgues que moy, qui en puisse faire sonner en abondance chez moy mesme. Apres que j'en ay eu dit mon opinion par un traicté publiq, pour le bien de l'eglise, à ce qui me sembloit, je me suis teu, sans mesmes vouloir disputer aveq ceux d'opinion contraire, ni me mesler en aucune sorte de l'introduction de cest instrument en l'eglise. Qui - Dieu le sçait - est arrivée à mon desceu; et n'y a homme vivant, qui puisse dire que je m'en sois meslé loing ny près. Quand depuis Voz Alt.es ont trouvé bon qu'il en fust dressé à la chapelle, et peut estre à l'eglise du VoorhoutGa naar voetnoot12) après, j'ay loué ce premier ouvrage aveq ratification de S.A., comme j'entens qu'il vient d'estre achevé. S'il s'esleve du monde qui se vueille opposer à l'usage, ce ne sera nullement moy qui en entreprendray la querelle, comme j'en ay protesté par tout mon | |
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dit traicté; car pourquoy me toucheroit il plus qu'à un autre? Mais aussi V.A. a sceu, comme ce consistoire l'avoit trouvé bon unanimement, et le bon Mons.r Strezo, croyant me devoir de la satisfaction, s'offre à faire imprimer son presche, et me le dedier, pour faire veoir au monde, qu'il n'en a nullement voulu ni aux eglises voisines, ny au magistrat de la Haye, ni à ses collegues, ni à moy, mais seulement et uniquement aux papistes, aux orgues desquels, et leur mauvais usage, je suis aussi contraire que luy, comme je l'ay assez monstré par ledit traicté. On a donné ordre à ce soir, de faire porter tout le bagage aux bateaux demain. La femme de Mons.r Gleser est en recidive à Nimmeghe ...... Je supplie tres-humblement V.A. de veoir Ia response de LopeGa naar voetnoot1) par sa propre lettre cy joincte. Au camp à Offelen, le prem.r de Septemb. 1641. |
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