Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend2666. Aan baron De CouvrellesGa naar voetnoot4). (K.A.)Je vous doibs ce que je ne sçaurois exprimer de ce qu'il vous a pleu conserver par tant d'années la memoire d'une personne dont le merite et l'amitié ont tousjours esté indignes de vostre consideration, mais je me plains hautement du porteur de vostre lettre pour l'avoir rendue sept ou huict mois apres sa date, et de Mess.rs voz enfans, pour s'estre cachez devant moy, jusques à ce que je les ay esté desvelopper de la presse. Encor n'en cognoy-je proprement que le cadet qui est en ceste cour. L'aisné me traicte pis qu'il ne feroit un Espagnol, auquel je suis bien asseuré qu'il ne monstreroit jamais le dos; et il me fuit. Quel autre nom voulez vous, Monsieur, que je donne à l'obstination où il semble qu'il est, non pas de me visiter, qui importe peu, mais de se servir de moy, ce que je pretends hors du tiltre mesme de sa naissance. | |
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De faict il ne sçauroit bien estre vostre aisné, sans souffrir que je le serve. Peut estre n'en a il eu occasion jusques à present, mais il en pourra escheoir, et il est raisonnable qu'il s'asseure avant main du bois dont il pourra faire flesche au besoin. Pour le frere, que je voy tous les jours, asseurez vous, s'il vous plaist, Monsieur, que depuis que je l'ay trouvé parmi nostre jeunesse, je ne le perderay plus de veuë. Ordonnez luy d'avoir recours à moy en tout ce qui est de mon pouvoir, et à l'aisné de croire que je suis à vous et aux vostres. Je le demande en grace, et comme je feroy une aumosne pour payer une debte. Car l'honneur de vostre souvenir me pese, en sorte que je ne reposeray pas sans m'en acquitter d'effect, en vous apprenant par un essay de mon service à quel point j'honore vostre amitié, et comme il n'est point d'intervalle d'années qui m'ayt rien osté de l'ambition de la meriter, ains qu'elle a creu aveq l'aage, et que je suis de plus en plus ..... 14 de Mars 1641. P.d. Puisque vous estes voisin de M. de Balzac, et jouïssez de ce que tout le monde vous doibt envier, je vous supplie que par occasion il puisse sçavoir de vous que je suis au monde et son tres-humble serviteur. Je ne luy ay point escrit depuis une belle longue lettre qu'il m'a envoyée sans dateGa naar voetnoot1), parce que j'avoy à la prendre pour response à d'autres mienes, et que l'affaire d'un amy qu'il m'y recommandoit s'estoit vuidé de soy mesme et sans mon entremise. Apres quoy j'ay creu que mes lettres sans subject ne luy pouvoyent servir que d'importunité. |
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