Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend2318. E. DiodatiGa naar voetnoot4).L'accomplissement de la proposition de Monsieur Galilei pour l'invention de la longitude, faicte à Messeigneurs les Estats GenerauxGa naar voetnoot5), ayant receu diverses interruptions, premierement par l'entiere privation de la veue qui luy est survenue depuis deux ans, apres avoir peu auparavant perdu un oeil, et en second lieu, tout nouvellement, par le deceds de M.r HortensiusGa naar voetnoot6), qui seul survivoit des quattre commissaires qui par Messeigneurs les Estats avoyent esté deputez pour cette affaire, il pourroit sembler, qu'estant combattue par tant de mauvaises rencontres, elle deubst succomber et demeurer abandonnée, n'estoit que l'auteur, personnage - par l'adveu de touts - sans pareil en sa profession, asseuré de la verité de sa proposition, persiste avec une constance invincible à la vouloir poursuivre de tout son pouvoir jusques au dernier bout, ayant - comme vous verrez, Monsieur, par la copie cy joincte de la lettreGa naar voetnoot7) qu'il m'a escripte - | |
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heureusement [trouvé un personnage tres-intelligent et parfaitement]Ga naar voetnoot1) instruict pour suppléer pleinement à tout ce à quoy, en l'estat ou il est reduit, il n'eust peu satisfaire; ne restant après cela, si non que de la part de Messeig.rs les Estats Generaux estant correspondu à cette bonne intention, pour la suite et pour la perfection d'une si grande oeuvre - y estant fort bien acheminée par l'aide d'un si digne personnage - il plaise à leurs Ex.ces deputer d'autres commissaires, au lieu de Mess.rs RealGa naar voetnoot2), Hortensius, BeckmannusGa naar voetnoot3) et BlaeuGa naar voetnoot4) qui sont defuncts, auxquels touts les papiers de cette affaire, consignés à feu Monsieur Hortensius, sont delivrés; pour cet effect ne pouvant - pour satisfaire à la priere du S.r Galilei - m'adresser à autre qu'à vous, Monsieur, non seulement pour estre l'asyle et le refuge en ces pays là de touts les hommes vertueux, mais principalement pour les grands merites que par le passé vous vous estes desja acquis en cette affaire, tout l'heureux acheminement d'icelle estant deub à la protection qu'il vous en a pleu prendre, qui me faict esperer que vous ne la voudrez point abandonner à present en sa nouvelle ressource, ains la remettrez en vigueur pour triompher de son establissement, et que partant vous accepterez favorablement la tres humble supplication que je vous en fay, soubz protestation de vous en avoir les mesmes obligations que l'auteur, auquel je donneray advis des faveurs que vous luy departirez en cette occurrence et de tout le succes de ce qu'il attend et desire, suivant ce qu'il vous plaira prendre la peine de m'en escrire - ce que j'attendray avec devotion - vous en suppliant tres humblement, et de m'honorer de vos commendements, afin de vous pouvoir tesmoigner par les effects que je suis veritablement .... Monsieur, sachant combien vous estes amateur de toutes belles et curieuses recerches, je vous envoye le titre d'un livre de l'aymant, qui s'imprime à Rome et doibt estre achevé d'imprimer dans 2 ou 3 mois, d'ou il m'a esté envoyé par un de mes amis pour le communiquer et convier ceux qui ont speculé sur cette matiere d'y contribuer, l'auteur promettant de professer et recognoistre avec eloge en son livre et d'y nommer ceux qui luy auront envoyé leurs observations. Mais pour mon regard, je vous l'envoye pour en user comme il vous plaira, esperant - quand autre chose ne seroit - qu'il vous sera agreable pour la nouveauté et pour les curieuses recerches. Restera à voir si l'oeuvre respondra à l'attente. De Paris, le 28 de Febvrier 1640. |
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