Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
[pagina 403]
| |
1948. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*Wij gaan morgen naar Grave. ‘A ce soir une grosse male a esté portée à S.A. chargée de lettres interceptes de l'enemi, la pluspart de Bruxelles, autres des armées du prince Thomas et Piccolomini, desquels il s'y trouve des lettres au Cardinal Infante, grandes, arraisonnées, et de beaucoup de consideration. Parmi les particuliers il y a la comtesse Geneviefve de Tassis, marquise de SfondratoGa naar voetnoot1), qui escrit à son mary touchant le povre prince de PortugalGa naar voetnoot2) en ces termes: ‘Pour don Emanuel de Portugal, il est arrivé avanthier soir comme les Carmelites estoyent au souper, et l'on le menoit au refectoire aupres d'eux, afin de le faire souper, et comme il veit tous ces peres, il leur fit une grande reverence, et leur dit, que c'estoit Dieu qui avoit permis qu'il avoit esté prins, pour afin qu'il retournast au cloistre; mais tout le long du souper il fut fort melancholique et apres le souper les peres le menerent dans une chambre, où il est encore, parce qu'ils attendent leur provincial, qui est en Anvers, pour veoir s'ils le tiendront tousjours en ceste chambre, sans le laisser parler à personne’. - Un austre prestre en escrit au marquis d'Este, grand escuyer du Cardinal Infante, en ceste sorte: ‘Hier - qui fut le 4e de Septembre - on amena le Carme de Portugal dans son ancien couvent, où il est logé dans une chambre sur la porterie. L'abjuration que ce malheureux a faicte, non seulement de son habit, mais de la foy catholique merite bien qu'on le garde estroictement. A l'ouïr, c'est l'homme le plus heureux du monde, de se reveoir parmi ses freres, mais quand il tenoit la clef des champs, il n'estoit pas si resigné, qu'il se faict, à la volonté de Dieu, qui veritablement luy faict une grace de laquelle il s'estoit rendu indigne.’ Au camp pres de Nimmeghe, le 10e de Sept. 1638. |
|