Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend1685. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*En suitte de ce que j'ay eu l'honneur de preadvertir V.A. ceste apresdisnée, entre les cinq et six heures du soir le feu a esté mis à la mine de Monsieur le comte Guillaume, qui ayant faict une operation mediocre, environ cinquante arquebuses à rouët y ont faict la premiere attaque, et repoussez assez promptement qu'ils furent par les enemiz, prests et affustez en bon ordre, pour attendre l'assaut, des trouppes escossoises, qui avoyent la garde, conduittes par d'excellens officiers, ont succedé aveq beaucoup de vigueur, et d'abord se sont renduz maistre du costé droict de la corne, où les enemiz avoyent un retrenchement en escharpe, ou de biais, de mesme qu'en celle qui a esté prinse icy, mais ne s'avisants pas d'en faire autant du costé gauche, où l'enemy s'estoit pourveu de mesme, apres de la dispute d'une grosse demie heure, tant de main à main à la pique et au fleau, qu'à une infinité de coups de mousquet, ont esté repoussez si bien, que mesmes il n'a esté possible de faire aucun petit logement sur la bresche, par faulte, dit on, des travailleurs, qui n'auroyent pas suivi et diligenté comme il falloit. Ce que j'en dis, part du rapport d'un gentilhomme, que S. Alt.e y avoit envoyé incontinent apres la mine sautée, qui est venu confirmer ce que j'en avoy soustenu, en tant que j'en avoy peu juger à quelque distance, contre les asseurances que tout en mesme temps un principal officier en estoit venu donner à S. Alt.e, disant avoir consideré le tout à costé de M. le comte Guillaume, et n'avoir bougé de la trenchée, que l'on n'eust cessé de tirer et gaigné le tout, par où on void, comme il est aysé que les nouvelles de loin s'escartent de la verité, puisque les rapports de si près sont si incertains. On parle de quelques officiers escossoiz tuez, et entre autres du jeusne HendersonGa naar voetnoot2), le cadet, qui n'y estoit que comme volontaire, mais le soir estant survenu soudainement, aveq des grosses pluyes, il n'a esté possible d'en sçavoir gueres de particularité. S'il en vient encor entre icy et minuict, j'acheveray d'en remplir ceste page. Si non, je corrigeray demain, par une nouvelle lettre, les faussetez que je puis avoir dites icy à mon desceu. Quoy qu'il en soit, il n'y a rien de faict, et n'est pas tousjours le succes des armes esgal, ni heureux partout, comme en la presence du general, et ne se peut qu'il n'y ayt eu bien du sang versé, car le feu qui y a esté faict n'est pas imaginable. Devant Breda, le 10e de Sept. 1637, apres soupper. |
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