Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend1624. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*Ceste apresdisnée Mons.r le comte de WarwijckGa naar voetnoot3) a prins congé de ceste cour et s'en est alé vers Geertrudenbergh; ses rapports, joints à ceux que fera pertinemment Mons.r MoireGa naar voetnoot4), me pourroyent dispenser de la gazette d'aujourdhuy, mais parce que je croy V. Alt.e curieuse de sçavoir ce qui est arrivé de la lettre interceptée du gouverneur de Breda, je luy diray que mon bonheur a esté de la faire entendre à S. Alt.e de mot à mot, portant bien de particularitez touchant le grand besoin qu'a ledit gouverneur d'amunitions et de gens, et en cas qu'on tasche de le secourrir par force ouverte, de l'eudroict qu'il convient choisir pour cest effect, et pour un troisiesme point d'importance la description du signal qu'ils se doibvent faire reciproquement à la reception de leurs lettres, aveq quelqu' autre recit de consideration, de ce qui s'est passé dans la ville. Choses dont la cognoissance estant fort aggreable à S. Alt.e, j'ay un extreme contentement de luy pouvoir servir au besoing. - Pour le bel exploict qu'ont faict pres d'Anvers le lieutenant de M. de CormontGa naar voetnoot5) et Coignet, cornette de van SomerenGa naar voetnoot6), ledit S.r Moire en sçait tant de particularitez, que ce seroit chose superflue d'en importuner V. Alt.e par escrit. - Il y a une heure - et nous sommes vers les onze et demie de nuict - que ceux de la ville ont tiré inopinement et tout de suitte jusqu'à sept coups de canon, dont deux bales - les premieres de ce siege - furent jettées dans ce quartier, le reste ailleurs. On ne sçait ce qu'ils en veulent dire. S.A. faict sa conjecture, comme ci c'estoit, qu'ils asseurent le Cardinal Infante d'avoir receu sa lettre du septiesme. Mais ce signal n'est pas dans nostre lettre dechiffrée, ains des feux à allumer sur la tour, de sorte que le mystere nous demeure caché. S'ils pretendent d'en signifier quelqu' attaque, on est fort en posture à les attendre, et S. Alt.e s'en va remonter à cheval environ deux heures de nuict; mais bonne quantité de lettres escriptes à l'armée, et interceptées aujourdhuy, nous font veoir, qu'unanimement ils tienent le temps et Breda perdu. Jusque là | |
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mesme, que les soldats en murmurent, voyants qu'on les met à de grandes fatigues, cheretez, et autres inconveniens, sans les employer à quelque chose de genereux ou prouffitable. D'un costé les Françoiz les alarment, de l'autre ils s'imaginent que nous rembarquons quelques trouppes, pour attenter de nouveau en Flandre. Enfin, à ne les veoir que dans ceste faineantise, il paroist que leurs deliberations flottent dans de grandes ambiguïtez. Devant Breda, le 10e d'Aoust 1637. |
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