Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend1338. Aan mevr. DeslogesGa naar voetnoot3). (K.A.)Monsieur Desloges, vostre filsGa naar voetnoot4), a prins la peine de me faire veoir dans une de voz lettres, comme Monsieur de Balzac se trouve tousjours en attente de la response que debvoit Monsieur Heinsius à un sien discoursGa naar voetnoot5). Cela ne m'a point estonné, mais bientost le pourra, si au premier ordinaire il ne vient advis de la reception d'un gros pacquet, que M. d'AiguebelleGa naar voetnoot6) a prins à charge de faire tenir aussi seurement qu'il a creu l'honneur de M. Heinsius et la descharge de mon debvoir le requerir. Là dedans, Madame, l'un et l'autre se justifie amplement, et nous suffiroit à tous deux de la satisfaction que sans point de doubte M. de Balzac y voudra trouver. Mais voyant qu'il a jugé à | |
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propos de gratifier la cour mesme de la commnnication de ceste piece, digne certes de sa main en toute extremité, et de divertir les pensées de voz plus grands personnages d'estat sur celles de son docte loisir, revestues d'une eloquence si illustre, qu'à les veoir paroistre seules il fault bien de la rigueur de jugement à les oser soupçonner d'abuz, il m'a semblé que devant toutes choses le monde debvoit sçavoir, et vous, Madame, devant tout le monde, à quoy il a tenu que la response de M. Heinsius n'ayt paru dans fort peu de jours apres qu'il en a esté sommé. Mais ceste fascheuse histoire estant de trop de circonstance pour en importuner Mons.r Desloges à la charge de vous en faire le recit, je l'ay supplié d'en veoir le contenu en ce que j'ay esté obligé d'en dire à M. de Balzac par ma derniere lettreGa naar voetnoot1), dont la copie s'est trouvée de fortune entre les mains d'un amy, qui je pense l'aura voulu garder en faveur de la verité. Que si ceste mesme consideration, Madame, vous porte à jetter l'oeil sur ce papier, je vous supplie tres-humblement d'en vouloir faire comprendre la substance en François, où vous trouverez des impressions naissantes ou desjà nées en prejudice de M. Heinsius à raison du pretendu silence, auquel en tout evenement il n'y auroit que moy de coupable depuis les derniers neuf moiz, les huit d'auparavant ne me pouvants estre imputez. J'ay besoin d'un interprete comme vous, Madame, en un langage estranger, auquel il n'y a peut estre que la bonté Stoïque de M. de Balzac capable de supporter mes begayements. Si vous avez de la peine - et vous en aurez justement - à trouver de la proportion entre l'obligation d'un si grand bienfaict et celuy qu'il semble que vous la debvra avoirGa naar voetnoot2), considerez-le, s'il vous plaist, au visage de son amy interessé, et je m'asseure que ceste inclination si celebre, qui nourrie et fomentée parmi les plus sçavants hommes du siecle vous a faict recognoistre protrectrice et juge de toute sorte d'erudition, ne souffrira pas que vous estimiez ces premieres faveurs mal employées à l'endroit de M. Heinsius, qui j'ose dire, les merite des premiers, et apres qui ce vous doibt estre chose plus indifferente que rien, que je me mette en debvoir ou non de vous tesmoigner l'extreme envie que j'ay d'estre creu ..... Le 14 de Jan. 1636. |
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