Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend1055. J.L. Guez de BalzacGa naar voetnoot4). (R.A.)J'attens de vos nouvelles, et de celles de nostre cher M.r Heinsius. Je ne doute point qu'il ne me donne entiere satisfaction sur les propositions que je luy ay faitesGa naar voetnoot5), et ne me monstre la verité que je cherche. Aussi ne l'ay je interrogé que pour estre instruit, et mes argumens ne sont pas des tentations de pharisien, mais des demandes de cathecumene. Je vous envoye pour luy le poeme de M.r FavereauGa naar voetnoot6), que j'accompagne d'une lettre que je luy escris. Vous m'obligerés s'il vous plaist, Monsieur, le luy faire rendre le tout, et de le supplier de trouver bon que je traite desormais avec luy comme Aenée avec la SybilleGa naar voetnoot7), et que mes complimens soient changés en questions, ou de morale, ou de politique, ou d'antiquité. Je ne demande de sa part ny estude, ny meditation. Je sçay que les heures serieuses de sa vie sont destinées a la gloire du public, et il ne faut pas amuser a bouscher des trous, et a rabiller des breches un ouvrier occupé a bastir des temples et des palais. Je me contenteray donc de ses premieres et plus legeres pensées, et ne desire qu'il employe à ses responses que le temps qu'il met a se deshabiller, apres qu'il a pris son bonnet de nuit. Quand il escrit avec pompe et ornement, je suis ravi de son eloquence, mais son Latin a tous les jours ne laisse pas de me plaire fort, et je ne voy point de stile d'enseignement plus noble, ny plus agreable que le sien. Il me semble qu'il fait mention en quelque endroit de ses poemes d'un traité qu'il a fait autrefois de la constitution de la tragedieGa naar voetnoot8). Mais il ne se trouve point ches les libraires de Paris, où j'avois mandé qu'on me le cherchast. Vous me ferés beaucoup de faveur de me l'envoyer avec les Poemes de BaudiusGa naar voetnoot9) de la derniere edition, et le livre de la Republique des Juifs de Monsieur CunaeusGa naar voetnoot10), s'il y en a aussi une edition nouvelle. Je croy, comme je vous ay desja escrit, que l'adresse de Madame DeslogesGa naar voetnoot11) sera la plus seure pour nostre commerce, et Monsieur son | |
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fils aura je m'asseure beaucoup de soin de tout ce qui luy sera recommandé de vostre part. Au reste ce M.r Favereau dont j'escris a M.r Heinsius, est un homme de grande consideration parmy nous, estimé du Roy et de M. le Cardinal, et tout puissant en sa compagnie. Il desire fort vostre amitié, et je la luy ay promise. Vous ne m'en desavouerés pas, et me pardonnerés bien les libertés que je prens, puisque je suis ..... A Balzac, le 3 Janvier 1635. |
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