Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend814. C.B. de Petersdorff. (H.A.).Je vous ay mandé il y a quinze joursGa naar voetnoot5) tout ce que je jugeois concerner les services de Monseig.r le Prince d'Orange. Astheur je vous diray seulement en peu de mots qu'on me mande de Paris qu'on trouve tousjours nostre cause contre les Seve, à cause de la prescription, indoubitable, si nous avions seulement des bons juges; car pour l'amour de S.E. Madame preste son nom, ne s'en voulant servir de ses vrais exceptions et privileges, veu que son droit est plus fort que celuy de Monseig.r le Prince, le pere et frere duquel ont tousjour plaidé longtemps à Dole contre lesdits SeveGa naar voetnoot6). Mais on me mande aussi que le president Seve, luy troisieme, y sollicite en personne puissament son mauvais droit, et hante et festoye grandement nostre rapporteur le S.r Parfait, tellement que cela me met en mille et mille paines. Joinct que ceux de la relligion sont astheur si mal en France, et S.E. - entre nous dit, quelle bonne mine qu'on face - nullement aimé parmy ces bigots, si non | |
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en tantGa naar voetnoot1) que ses desseins et exploits servent à cet estat. On me mande comme on hoste doucement touts les privileges à ceux de la relligion, dont ils ont joui jusques icy; ainsi a on aussi reformé ladite Chambre de l'edict, ou nous plaidons, tellement qu'il n'y a qu'un conseiller de la relligion, voire on y met astheur en despit et domage de ceux de la relligion les plus zelez papistes. Voila, Monsieur, comme on nous brusle en France au petit feu, qui certe pour le regard de ce proces me trouble grandement, quoyque nostre droit en soit indoubitable; tellement, ne pouvant faire plus en ce[t] estat, ou je suis, que je remettray le jugement, que ledit president poursuit et presse avec telle violence que je ne sçais si nous pourrions obtenir une remise ou suspension, à la divine Providence. Si Mr. l'ambassadeur d'Hollande estoit homme agissant, et Mr. d'EuskerckenGa naar voetnoot2) ne se trouvoit à la suite du Roy, je tascherois de le faire agir. Mais astheure je n'ay personne, et S.E. et vous si esloignez, qu'il me semble que j'en suis abandonné de tout le monde, voire redigé aux desespoirs, si sadite E. devoit par manquement de bons sollicitateurs perdre une si bonne cause, laquelle me touche si vivement, estant juste et hors de controverse, que j'appelle mon Dieu en tesmoin, comme les lettres d'aujourdhuy de Paris m'ont troublées. Le pis qui peut arriver à S.E. est d'estre condemné de payer le principal, qui est, comme je croye, 4000 ℔, mais j'espere que Dieu touschera le coeur des juges, qu'ils nous conservent nostre droit; à quoy je contribue ce et plus que ma maladie a voulu permettre. Laquelle n'eust esté, j'eusse prins ma bourse, il y a plus qu'un mois, et sollicite ledit proces, voyant à mon grand regret que ce bon Prince n'aye personne en France qui face ses affaires. Dont je vous ay voulu advertir, affin, quoy qu'en arrive, on ne me puisse imputer aucune negligence, estant de tout mon coeur .... Ce 13 d'Aoust 1633. On me mande que ledit president a tant de peur que Monseig.r le Prince fera recommender son bon droit par le Cardinal. Pleust à Dieu que j'eusse du temps et une lettre de creance, je le ferois tres bien de ceste sorte laGa naar voetnoot3). J'ay mandé instamment de trouver toute sorte de subterfuges, jusques à ce que je me puisse mettre en campagne, ou S.E. avoir un puissant solliciteur. Je vous r'envoye icy la lettre de S.E. à M. de HauteriveGa naar voetnoot4), affin que je ne la garde trop. |
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