Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend646. A. RivetGa naar voetnoot1).M'en retournant a Leyden, et ruminant à part moy ce qu'il vous a pleu me communiquer, j'ay laissé ce petit mot à mon hoste pour le vous rendre, afin que, continuant vostre intervention envers son Exc., il vous plaise prendre garde à ce poinct de la qualité, que j'ay de grandes raisons de presser, pour ne donner à parler à plusieurs personnes, tant icy qu'ailleurs, tant amis qu' envieux. Le bruict a couru partout que son Excellence m'appeloit pour estre gouverneur de Mons. son fils, et cela sans limitation de temps. Je n'ay pas trouvé estrange ce que vous m'avez dit, qu'apres quelques années Son Exc. luy voudrait donner quelque homme d'action, car je croy que cela sera necessaire, et lors je me deschargeray volontiers de ce tiltre. Mais en attendant, je ne le voudroy point usurper sans estre autorisé, ni permettre a mes amis de me le donner. Apres cela, si je demeure avec la simple qualité de ministre, vous n'ignorez pas que celle de professeur en theologie est ici plus relevée, et mesme d'un simple professeur en l'Academie, et n'estant pas l'intention de son Exc. que je baisse de degré, je la supplie de m'en donner un qui ne soit point moindre que celuy que je laisse. Je sçay que la grandeur de la maison à laquelle je serviray, doibt relever ma qualité, mais ici on n'a point accoustumé d'en faire distinction. Que si on n'y trouvoit autre remede, au moins qu'on stipulast, que les curateurs et bourgmaistres, me congediant pour servir son Excellence, me reservent le tiltre et le rang de professeur honoraire en leur Academie pour le reste de mes jours, sans gages. Cela ne les chargera de rien, et j'auray pour le moins le rang que j'ay tenu jusques ici. Si son Excellence s'advise de quelque autre moyen, ou que vous luy en puissiez suggerer un meilleur, je ne me rendray jamais difficile en chose raisonnable. Il y a aussi un poinct que j'avoy oublié, c'est qu'apprennant seulement en general que son Exc. me pourra appeller au printemps, il n'y a point de temps determiné. Cependant vous sçavez que je ne puis disposer de ma maison, ni pour la louër, ni pour la vendre, si je ne sçay si cela se fera dans la fin d'Apvril ou non, pour ce que les maisons se louënt ou acheptent doresnavant pour le commencement de May, et aussi que je doibs advertir les jeunes hommes qui sont pres de moy, afin qu'ils se puissent pourveoir en temps. Je vous supplie ne tenir à importunité que je m'en explique particulierement à vous, puisqu'il a pleu à son Excell. que j'en usasse ainsi avec liberté. Et j'ay non seulement à contenter mon esprit, mais aussi de ceux | |
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qui m'appartiennent, et ausquelz j'appartiens. Aussi que l'honneur et le bien que je recevray tournera à la gloire de son Excellence, auquel j'espere approuver mon soin et ma fidelité, comme aussi vous tesmoigner que je suis ..... A la Haye, le 2e Decemb. 1631. |
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