Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend617. Aan A. RivetGa naar voetnoot5). (H.A.)Vostre traductionGa naar voetnoot6) n'a rien rabatu de l'opinion qu'un chascun en avoit | |
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conceuë. S. Exe. particulierement me tesmoigne la trouver tres-digne de vous, et me commande de vous asseurer du gré qu'il vous sçait de la façon de ce labeur. Bien voudroy-je qu'il eust une satisfaction aussi universelle de l'estoffe. Mais, comme il cognoist mieux que personne jusques aux moindres minutez de cette histoire, il passe son oeil dessus, comme feroit un pere sur le pourtraict de son enfant, et n'y a moyen qu'aucun faux traict luy en eschappe. Qui, à la verité, le rend si rude censeur de cet ouvrage, qu'à bien considerer plusieurs passages, et sur iceux la glosse du general, il me desplaist que Mons.r Heinsius ayt esté confondu de chetives informations en de bien remarquables endroicts, sans avoir peû resoudre à faire meurement examiner sa minute, et de bonne heure, par des personnes mieux instruictes de la verité. Il est vray qu'au dehors il ne rencontrera pas tant de clairvoyance dans les particularitez de l'histoire, mais encor estoit il raisonnable et possible, de satisfaire mesme à ceux, qui, ayans eu part à la gloire, et tous s'estimans juges competens, asseurement se vont jetter, par le chemin que vous leur avez frayé, sur tout ce qu'ilz croiront mieux sçavoir que les plus sçavans. Et de là je veoy mon grand amy au desavantage, despouïllé de son ornement latin, capable de couvrir un peu de defaut d'ailleurs, ou d'en divertir les oreilles lettrées. Je l'en plains de bon coeur, et suis bien d'intention de luy proposer, si, à une seconde edition, il me voudroit entendre à l'emendation de quelques incongruitez plus eminentes. S'il vous plaisoit, Monsieur, vous pourriez commencer à l'y induire discretement, et sans le mettre trop avant dans le desespoir de la gloire de ses peines, qui certes, en tant que sienes, et non defigurées par les impertinences des rapporteurs, porteront bien l'aage et l'envie du siecle. C'est où, aveq les justes ressentimens que l'affection que vous daignez me tesmoigner, et dont je souhaitte pouvoir meriter la faveur, je me diray, ... Au camp à Drunen, ce 29e de Juillet 1631. Je ne sçauroy trouver qu'il soit fort à propos que S. Ex.e escrive, sur le subject que vous dites, aux officiers de ChasteauregnardGa naar voetnoot1), aveq lesquelz il n'a accoustumé de tenir gueres de communication si particuliere. Madame de la Tremoille a prins depuis la peine de luy tesmoigner le contentement qu'elle y a receu, et apparemment S. Ex.e luy fera response de sa main. |
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