Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 14
(1993)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd6618. 1643 december 26. Aan J. de Wicquefort.Ga naar voetnoot1[Monsieur,] La perte sur le DanubeGa naar voetnoot2 sans doubte a esté plus grande que les François ne confessent, peut-estre aussi moindre que n'en disent les vainqueurs, desquels le general Mercy par sa lettre du 24e, escrite au duc de Baviere, donne l'honneur de l'entreprise au duc Charles, qui avoit sceu que les François estoient fort dispersez et sans soing, ne sçachant rien de l'arrivée de Hasfeld le 23e. Tout ce qui estoit de l'infanterie dans ou autour de Dutlingen se rendit, dit-il, la cavallerie se sauva à Meringue, excepté un regiment qui dans la retraicte fut surpris et mis en piecez par Jan de Waert. Rosa estoit à Mulen avecq sept regiments, qui s'est defendu assez bien contre le frere dudict Mercy jusques à ce que Mercy mesme le jour suivant survient avec deux pieces de canon et le prit à discretion. Sporck a poursuivi | |
le regiment de Guebrian et quelques autres. Partout le bagage et chevaux ont esté pris et douze pieces d'artillerie et cent et vingt officiers, estendarts et enseignes jusques à cinquante. Autres lettres nous apprennent que ceux qui à la rendition de Rothwiel ont changé de maistre ont esté jusques à deux mille, que le butin qui estoit grand y est demeuré. Monsieur Ranzou est à Worms et jette la faute sur d'autres. Francfort delibere sur les lettres des ambassadeurs de Suede, mais je ne crois pas qu'ils osent envoyer à Munster contre la resolution des estats, prise dans leur ville. L'Empire doict aux assesseurs de Spiers cent et onze mille florins de l'Empire. D'Angleterre nous apprennons que Pleimouth a receu des rafraichissements et du renfort, que Neucastel est assiegé par les Escossois, que le sieur PinneGa naar voetnoot3 perd du credit soit par sa faute soit par jalousie, qui sont ordinaires en un tel gouvernement. D'Espagne nous avons que Monson s'est rendu le huictiesme de Novembre à des conditions favorables et pardon aux rebelles qui y estoient dedans. Le roy d'Espagne, laissant les principaux du conseil et de la cour à Saragosse et promettant d'y revenir bientost, estoit allé à Madrid. L'armée est mise dans des quartiers et on y faict partout de nouvelles levéez. On croit que Castel Rodrigo et Piccolomini vont en Flandre. Le voyage de don Jean d'Austria estoit retardé à cause du manquement d'argent pour un grand equippage. On y attend la flotte des Indes. A Alconcel et Villa Nova de Fresno, pris par les Portugais en Extremadura, les François y adjoustent Talaveruela, Abufera, La Torra, Almendrala, Figuera de Vargas et Cheles. Le cardinal Biqui en Italie travaille pour la paix entre le pape et la ligue avec instruction de la France. Il y a ordre d'ici de faire des levéez prèz d'Hambourg et Strasbourg, en Westfale et au pays de Liege. Le prince de Condé et le marescal de Chastillon ont asseuré tant le duc de Guise que le duc d'Orleans qu'ils n'ont eu nulle part en la querelle entre le duc de Guise et monsieur de Coligny. On a tasché à les accorder, mais le duc de Guise auparavant veut sçavoir la cause de l'appel, que monsieur de Coligny ne veut pas dire. Ledit prince de Condé, estant allé en son gouvernement de Bourgogne, a ordre d'y convoquer les estats, demander de l'argent, munir les frontieres, constituer la trefve avec les Francontois. La ville d'Orleans donne deux cents livres pour estre quittée de la garnison. Plusieurs gentilhommes s'assemblent près de Lusignan en Poictou et ailleurs et font de remuements. Milord Goring a faict son entré en cette ville fort magnifiquement et a eu une audience tres favorable de la reyne. On envoye d'icy quatre mille pistoles pour fortifier Lerida et [on] prepare l'hostel de Soissons pour le prince Thomas. Partout se font force tueries et voleries. Le duc Charles est sur le Sare, les gens de Baviere aux quartiers. Je demeure, monsieur, vostre tres humble serviteur. | |
Le 26 Decembre 1643.
Outre ce que depuis on dict icy que les Catelans ont levé à leurs depences quatre mille soldats pour defendre Lerida et les collines voisines. Que les Bavarois ont pris leurs quartiers en Suabe, les imperiaux en Franconie, les Lorrains sur la Meuzelle. Que les Espagnols sont retournés en Lutzemberg, de quoy je m'en doubte. Quelques navires françoys, s'en allant en Irlande, ont esté pris par les parlamentaires et en recompense quelques navires anglois pris en la Petite Bretaigne. Les nouvelles d'Angleterre sont icy que Hopton pour le roy est au pays de Kent avecq douze mille hommes, le prince Robert avecq bonnes trouppes en Northampton, que le prince Maurice a pris la ville de Pleymuth, mais non pas les forts sur l'havre, que les parlamentaires ont eu des entreprises vaines sur BerlinGa naar voetnoot4 et Westchester, que sept mille d'Irlandois sont venus à l'assistance du roy et aucuns de la mesme nation [ont] faict descentes en Escosse, que le roy d'Angleterre a receu des armes venues par mer pour douze mille soldats, que le marquis d'Hamelton Escossois, qui n'a consenti à la ligue, a esté faict par le roy duc d'Aran, que les parlemen- | |
taires forcent touts les habitans des villes et de la campaigne de jurer ladicte ligue et qu'ils ont pendu un officier, venu à Londres de la part du roy. Le viscomte de Turenne est arrivé à Colmar. | |
Bovenaan de copie staat: A monsieur Wicquefort. |