Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 14
(1993)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd6336. 1643 juli 25. Aan J. de Wicquefort.Ga naar voetnoot1Monsieur, J'ay asseuré par parolle et lettres expresses la reine-regenteGa naar voetnoot2 de la bonne affection de la reine de Suede et de l'observation des traittez, et [j'ay] receu de responces convenables. Je suis bien aise que l'affaire de madame la landgravin s'accommode, et eusse esté bien plus si le desdommagement eust esté fait avec plus de largesse. Le duc d'Anguien a receu de l'argent de monsieur son pere et des nouvelles trouppes et est venu jusqu'au fossé. On ne doubte point d'un bon succes et tant moins pour ce que monsieur le prince d'Orange retient une bonne partie des forces espagnolles et le duc d'Angoulesme empesche que les Espagnols ne puissent prendre aucun advantage sur la France. On nous dit que le marescal de La Motte-Odincourt a pris Talota, que le prince Thomas va attaquer Alexandrie ou quelque autre place, que le marescal de Guebrian est près de Hohentwiel et les Bavarois ayants passé le Danube environ Ulm. L'assemblée de Francfort va faire un petit voyage de six semaines, chacun vers les siens, pour revenir après ce terme. Les princes pretendent d'envoyer quatre personnes, ou plus si besoing est, vers les lieux destinez pour la conference de la paix, qui feront rapport à ladite assemblée, qui se tiendra à Francfort ou en quelque autre ville. Les liguez contre le pape vont vers Ferrare et ont pris quelques places qui y [con]duisent, vont aussi vers Urbin, les gens du pape vers le Modenois. On dit aussi que ceux de Venise ont pris Porto Cesenatico, les Toscans Martinella, une place sur la mer distante de Rome une journée. De l'autre costé on dit que ceux de Ferrare ont pris Porto de Valona et ont eu de l'advantage en quelques rencontres. Le roy d'Espagne, estant sommé pour assister le pape selon les loix des fiefs et ne se trouvant pas bien en estat pour le faire, travaille à l'accommodement. Nous avons veu la declaration du roy d'Angleterre, appuyée des bonnes raisons pour lesquelles sa Majesté ne veut qu'on tienne le seigneur PymeGa naar voetnoot3 avecq les siens pour un vray parlement, et apprenons que sa Majesté travaille à appaiser les dissensions d'Irlande pour se servir de ceux qui sont là, et que la haute chambre à Londres s'oppose à la basse, qui veut faire venir des Escossois pour manger ce qui reste en Angleterre. Le pape n'a pas fait encore cardinal l'evesque de Bauvais, mais promet de le faire au plus tot, recognoissant que dans toute la France il n'y a personne qui le merite plus. Le parlement de Paris a non seulement cassé la sentence donnée contre le duc d'Elboeuf et le declaré innocent, mais aussi luy a conservé les droits pour se desdommager là où il le trouvera convenir, c'est-à-dire contre les heritiers du feu cardinal. On traitte avec le duc de Bouillon pour le recompenser de Sedan, et revoque-t-on plusieurs edits et veut-on envoyer quelqu'un en Angleterre pour procurer la paix entre ce roy et ces peuples. La declaration pour la liberté de ceux de la religion trouve je ne sçay quelques accroches au parlement de Paris, que je voudrois voir ostéez pour ce que je croi qu'il importe au repos du royaume et pour le tenir plus propre à assister les amis et les procurer une bonne paix. Je suis, monsieur, vostre [tres humble serviteur]. | |
XXV Iulii 1643.
On recommande d'icy à la reine de Suede l'affaire de Portugal pour avoir un ambassadeur à la conference, mais non pas qu'on s'y veuille trop opiniastrer. Le pape a pris toute l'argenterie de ses subjets pour en faire monnoye. On nous dit que le fort de Galway en Irlande est en estat de se rendre aux romanistes. | |
Bovenaan de copie staat: M. Vicquefort. |