Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 14
(1993)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd6300. 1643 juli 4. Aan J. de Wicquefort.Ga naar voetnoot1Monsieur, La reine-regente procedeGa naar voetnoot2 de coeur ouvert avecq les alliez et mesme a voulu avoir nos advis si elle lairroit venir icy un ambassadeur d'Espagne, qui est venu jusqu'à Orleans. Monsieur Fortescuier, lieutenant de Pont-Curlai,Ga naar voetnoot3 qui est soubs la tutele de madame d'Esguillon à Havre, ayant esté renvoyé d'icy par la reine, n'a pas esté receu dans la citadelle. Et il semble bien qu'il y a semblables changements à Brouage, Blavet et Oleron. Tous les parents du feu cardinal apprehendent qu'on ne veuille reprendre sur eux le vuide qu'on trouve dans les finances, et croit-on que ce sont eux qui ont semé par Paris le bruict des desseings entre ceux de la religion, lesquels nous esperons voir bientost esteincts par la publication d'une declaration confirmatoire des edicts. La ligne de circonvallation est faite devant Thionville et sera renforcée des forts et redoubtes. On ne sçait pas encore bien où va le marescal de Guebrian. Le duc Charles a promis de lever huict mille hommes nouveaux, moyennant qu'on luy donne de l'argent. La reine-regente accoustume le roy à donner de grandes aumosnes tous les jours et des plus grandes les Dimanches, proteste de ne se vouloir aucunement departir des alliances et de vouloir restablir l'autorité du roy d'Angleterre, si sa Majesté veut faire ligue avec la France defensive contre tous et offensive pour le recouvrement du Palatinat. Le roy de France se porte bien et la reine-regente mieux, ayant esté un peu affoiblie par le soing et travail non accoustumé. Les imperialistes travaillent à faire continuer l'assemblée de Francfort et y trouver de l'argent, mais les villes et quelques princes entendent de vouloir envoyer à Munster et à Osnabrug et avoir part en un affaire de si grande importance. Les affaires de Coningsmarck vont fort bien en tant que nous apprenons icy. La Motte-Odincourt ayant pris MajazaGa naar voetnoot4 va dans le royaume de Valence et attend de nouveau trois cents mille livres. Trois millions vont en Italie. Venise, le grand-duc, les ducs de Parme et de Modene font sonner leurs raisons contre le pape, lequel, dit-on, a perdu en diverses rencontres près de mille hommes. Plusieurs moyens pour entretenir la guerre trouvants de l'opposition en diverses endroicts, il semble qu'on veut venir à un emprunt sur les partisans et par ce moyen trouver douze millions. Villefranche en Rouargie est demantelé à cause de seditions. Ceux du parlement de Toulouze sont adjournez à cause d'un arrest contre les tailles. Le duc d'Angoulesme est près de Guise et guarde la frontiere. Des villes plus privilegiéez que les autres on pretend de tirer 200 mille escus pour la confirmation de leurs privileges. Le marescal de Vitry leve un regiment de trente compagnies, qui aura son nom de la reine. On a soulagé le peuple faisant cesser la taxe des aisez, l'emprunt cy-devant practiqué et ce qu'on appelle la subsistance. Le courier de l'empereur a eu une chaisne d'or. | |
Je viens de voir monsieur le surintendant Bailleul, que j'ay instruit de vos qualitez interieures et exterieures, dont il se resjouit grandement. Je suis, monsieur, vostre tres humble [serviteur]. | |
4 Iulii 1643.
Nous apprenons que de Naples et de Sicile passent trois mille gens à pied et mille chevaux en partie dans de galeres, en partie dans de galions vers l'Espagne. Que plusieurs Irlandois passent la mer pour servir le roy d'Angleterre, lequel a comme on dit près d'Abington 17 mille hommes, 14 mille aux quartiers de Sommerset, et qu'il fait de levées aux pays de Galles; que les trouppes du parlement sont moindres. La ligne de circonvallation devant Thionville est haute dix pieds, large au sommet quatre, au bas douze pieds, guarnie de deux forts; on travaille au troisiesme. De Mets sont arrivez à ce camp dix pieces d'artillerie, quantité de poudre et de boulets et de bateaux pour faire un pont. | |
Bovenaan de copie staat: Monsr. Vicquefort. |