Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 11
(1981)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd4577. 1640 maart 29. Van Ch. MariniGa naar voetnoot1.Monsieur, Ce n'est que trop vray que les François se soucient bien peu de ce que le monde dit d'eux, car s'il le faisoit ils ne commettroit pointGa naar voetnoot2 tant de fautes come ils font. Sed caeteris mortalibus in eo plerumque stat sententia, quid quisque sibi conducere putent; principum | |
diversa sors est, quibus praecipua rerum ad famam paranda suntGa naar voetnoot3, surtout quand il s'agit de l'observation de ce à quoy on est obligé par des conventions réciproques. Nous avons pour exemple les Romains, qui doivent estre le modèle de tous les Estats bien gouvernés et lesquels en toutes leurs actions ont tousiours eu esgard d'honnesteté et bonne renomée parmy les estrangers, quos beneficio magis quam metu obligare solebantGa naar voetnoot4. Mais il n'y a rien de tel à cest'heur parmy la plus gran part des princes de la chrestieneté, où les maximes de MachiavelGa naar voetnoot5 ont plus de place que l'authorité et exemple d'aucune aultre chose: ut jam ubique fere jus in armis consistat et ut quisque potens est, ita omnia justissime et facere et dicere putatur. Il ne s'en faut pourtant estonner si la chrestieneté est combattue de si terribles maux sans qu'on en voye aucune resource ou qu'aucun de ces gran roys songe à mettre la main aux abus qui se sont glissés dans l'église pour la réduire dans l'ancienne concorde. Quant aux affaires de deçà vous les apprendrays par cy jointes qu'il vous plairra envoyer en Suède. Le pauvre ambassadeur des princesGa naar voetnoot6 a bien mal employé son temps en Suisse, car non seulement Lucerne, mais tous les autres cantons Cattoliques ont refusé de l'escouter et admettre à leur dièteGa naar voetnoot7 en telle qualité mais come député, en sorte qu'il faut qu'il s'en retourne avec peu de réputation de ceux qui l'ont envoyé. AmrinGa naar voetnoot8 n'est pas encor chastié actuellement, ce qui fait que la duchesseGa naar voetnoot9 poursuit son procès par des lettres réitérées dont vous verrez icy la copieGa naar voetnoot10. A l'instance des pauvres exilés de la Voltoline qui sont comparus au dernier pitag des GrisonsGa naar voetnoot11 on leur a assigné quelques lieux où ils puissent demeurer, mais pour assister les plus pauvres on n'en parle point, mais ceux de Zurig, qui seuls sont la quinte essence de tout ce qu'il y a de bon en Suisse, font tout leur possible en leur endroit. Je prévois de gran ruine sur ce pays, qui n'est pas conduit et gouverné comme il faut, surtout parmy les protestans qui s'attachent trop à ceste prétendue Union des Cattoliques, Espagnols de faction, et qui sçavent dissimuler selon le temps leurs actions. Ie voudrois que ie fusse hors de ce pays et employé ailleurs ou qu'on me payast mieux icy pour n'avoir tant à faire à des marchands Suisses, qui sont plus intéressés que les Turcs. Ie vous baise les mains et demeure, monsieur, tout le vostre de tout mon coeur
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De Zurig, ce 19 de Mars 1640. | |
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 11 April. En in dorso: 19 Martij 1640. Marin. |
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