Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 9
(1973)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermdBijlage no. 8
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nous fûmes contraint de sortir du carosse pour appaiser cette émeute, ce qu'ajant aucunnement faict monseigneur l'ambassadeur nous commanda de ramonter en carosse et nous nous allâmes à Paris. | |
In dorso schreef Grotius: 14 julij 1638 violata legatio.
Environ le 8 de Juillet il y avoit quelque bruict que le roy vouloit aller en Picardie, laquelle résolution un peu après a esté quittée et depuis reprinse. Monsieur GiraudGa naar voetnoot1 me fist sçavoir le bruict avecq offre de m'aider à obtenir un audience du roy, si ie voulois. Ie luy fis dire que, si le roy partoit, je seroy bien aise de pouvoir souhaitter un bon voiage à sa maiesté. L'onzièsme monsieur Giraud me fist dire que le roy ne partoit point, mais toutesfois si je voulois avoir une audience qu'il me la vouloit procurer. Ayant appris les bonnes nouvelles des succès sur les frontières d'Espagne, je fis dire à monsieur Giraud que je seroi bien aise d'avoir l'honneur de faire la révérence à sa maiesté. Le mercredy qui estoit le 14me monsieur Giraut me fit sçavoir à l'heure du lever que, si je voulois voir le roy, il falloit partir à neuf heures pour ce que le roy vouloit au lendemain aller à Versail, là où sa Maiesté ne donnoit point d'audiences. Je luy fit dire que j'en estois content et fis revenir mes chevaux qui estoient sortis, qui estoit la cause que nous partismes un peu plus tard et arrivasmes à S.t Germain à l'heure du disner du roy. Après lequel disner j'eu une audience favorable du roy et présentai monsieur CrusenGa naar voetnoot2 pour prendre congé du roy comme voulant retourner en Suède. L'audience estant achevée je priai monsieur Giraut pour disner avecq moi; lequel après nostre disner me dit vouloir retourner à Paris avecq moy, mais me pria de luy donner un peu de temps pour voir la reineGa naar voetnoot3. Je l'attendis environ l'espace de deux heures et nous estant mis en chemin arrivasmes à Chatou entre cinq et six heures, justement en un temps qu'on exécutoit par la roue deux voleurs. De ce qui s'est passé là scauront rendre meilleur tesmoignage ceux qui ont esté à la portière, moy ayant esté à l'arrière de la carosse.
Op de achterkant: Monsieur Giraut alla avecq moy à Paris et souppa avecq moi; et estant en mon logis quelque personnes vindrent parler à luy sans que je sceusse quelles gens s'estoient.
Les jours suivants je n'apprins rien. Mais le 16e de Juin me vint voir de la part du roy le comte de BruslonGa naar voetnoot4, un des conducteurs des ambassadeurs, et me dict que le roy estoit marry de ce qui m'estoit arrivé et si je cognoissois ceux qui en estoient coulpable qu'il me vouloit faire avoir justice. Ie dis que je ne cognoissois pas leurs noms, mais si noz gens le voyoient qu'ils le cognoistroient fort bien.
Après, le 19e est venu à moy monsieur de BerliseGa naar voetnoot5, autre conducteur des | |
ambassadeurs, tesmoignant, plus amplement le regret que le roy avoit de ce malheur, comme aussi monsieur le cardinalGa naar voetnoot1 et que le roy avoit donné ordre à monsieur le chancellier de FranceGa naar voetnoot2 de s'en informer et qu'ils me vouloient faire avoir pleine satisfaction, mesme faire pendre devant ma porte ceux qui en estoient coulpables. Je luy dis que je n'estois pas désireux de vengeance, mais que pour ma sécureté et pour celle des autres ambassadeurs qui sont ou seront, je trouverois fort bien qu'on fist quelque démonstration du desplaisir que le roy en avoit receu. Que tant j'estois esloigné de souhaitter que l'affaire fust démeslé par la rigueur, que j'estois résolu quand l'affaire seroit en ces termes-là d'interceder mesme pour les coulpables. |
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