Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Supplément
(1847)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij61.
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Ga naar margenoot+lettres de v. Exc., l'ungne de la date du 10e de ce moys et l'autre du 16e. En celle du 10e v. Exc. m'envoie la copie d'ugne resquest que le Conseille de guerre, estant pour le présent en Ziriczee, ont envoié à v. Exc., par lequel les soldas, estant yllec en garnison, se plainchentGa naar voetnoot1 de ce que on traicte leurs femmes, estant en Middelbourg, fort inhumainement; ce que ne se trouvast jamays; bien vray est que les Estas ou villes de ce pays, estant asamblé en ce lieu, ont tous par ensamble délibéré et conclu de faire sortir hors de ce pays les femmes que dessus mentionnés et [pas] laisser par elles tousjous aux dis villes plus que ungne compagnie de gens de piedt. Non obstant la résolution des dits villes, je leur faict donner moien de vivre, qu'elles ont occasion d'avoir contentement à [celles cy] que leurs mary qui sont enfermés, n'ayent occasion d'avoir quelque mescontentement. Et pour respondre à v. Exc. et la lettre qu'il at pleut à v. Exc. d'escrire à Monsr l'Admiral et à moy de la date du 16e de ce moys, touchant la dame de nopces, je ne sçay comme Monsr l'Admiral et moy en poulderontGa naar voetnoot2 user; vray est que nous sommes tenus et obligés d'ensuivre et obéir aux commandemens de v. Exc., mais je crain que en advienderat des grandes désordres et plus grandes que en pensés, veu que la susdite dame est devant tout le monde pris et donné pris, et est ce vray que ce n'est q'une femme, mais tous ses parens et aliés sont ennemys de nostre cause. Il est ausy vray sambleGa naar voetnoot3 et bien aprouvé que la susdite dame n'a eu aulcun passeport ny saulve-conduict de la Royne d'Angleterre, encore qu'elle face grandes instance pour la ravoir libre et franche avec meubles et immeubles; ce qui donne à | |
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Ga naar margenoot+panser à ceux de ce pays, que la susdite Royne est plus enclin à nos ennemys, que non pas à nostre cause, encore qu'elle en face la samblance: on at encor par cy-devant veu des lettres bien rigoreulx escrit de la part de la susdite Royne, mays toutes ces mesnasse n'ont encor estés mis en effect, comme j'espère encore qu'il en serat des derniers. J'ay entendu ce jourd'huy que les Commissaires que v. Exc. et les Estas de Hollande et Zeelande ont envoié en Angleterre, sont détenus pour le faict de la dame des nopces, aussy la susdite Royne at donné jusques à deux ou trois lettres de marques sur ceux de Zeelande, tant pour la susdite dame, que pour aultre choses et le tout sans aulcune raison; doncques par ces actions à elle nous fait bien paroitre qu'el porteGa naar voetnoot1 plus nos ennemys que nostre bonne cause, et ne puis aultrement conjecturer que la susdite Royne, nous renayantGa naar voetnoot2 en païen, qu'à Dieu ne plaise, elle seroit celle là qui nous ayderoit à nous ruyner, et crain qu'el nous le ferat bientôt paroître, mais il fault venir au remède et les moiens: v. Exc. en serat du tout adverty par lettres et instructions, que ceux de ce pays envoient à leurs desputés, pour en faire resmonstrance à v. Exc. Quant aux nouvelles de par desa, n'at aultre choses, sinon le bruict de la pays de France, lasquelle estant faict à l'avantage de ceux de la religion causerat que le Roy d'Espaigne et la Royne d'Angleterre meteront de l'eau en leur vin. Auctant, Monseigneur, je priray Dieu de donner à v. Exc., en bonne santé et prospérité, longue et bien heureuse vie. De Middelbourg, ce 29 de mars 1576. de v. Exc. très-humble et très-obéisant serviteur, Alexander de Haultain. A Monsiegneur Monsiegr le Prince d'Oranges. |
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