Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Supplément
(1847)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij[1567]14.
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Ga naar margenoot+5 janv. Viron au Cardinal. ‘Il est à présupposer que les Abbés d'Afflighem, de St. Bernard, Parc, et TrongelotGa naar voetnoot1 tiennent les Seigneurs pour patrons, pour avoir empesché les Évéchés. Les festins et banquets que les Seigneurs leur ont faiz souvent, jusques à changer à table les bonnetz, le faict assez à penser. Et m'a dit davantaige qu'ilz ont honte de monstrer leur couronne, estant en égal de cheveulx et que quasi le surplus et aux petiz bonnetz, et estans en sa maison en avoit [honte]: le dit de St. Bernard vat plus en gendarme en son cloistre qu'en religieulx.’ 9 janv. [Rome]. Le Cardinal au Roi. Il lui rappelle ses intérêts. L'Espagne et l'Jtalie voient avec étonnement qu'après de si longs services il se trouve dans une si grande nécessité. 16 janv. Castillo au Cardinal. StraelGa naar voetnoot2, lieutenant du Prince d'Oranges et le tyran d'Anvers, comme on l'appelle, est venu rendre compte aux États de Brabant de l'administration des deniers publics. 19 janv. Castillo au Cardinal. Ayant été à Anvers, il a trouvé la plûpart des riches qu'il y avoit connus, partis; la canaille presque centuplée; la mélancolie et la défiance sur toutes les figures. 7 mars (Vienne). Maximilien II à Philippe II.Ga naar voetnoot3 Il lui recommande la douceur: ‘se sera de bien plus grand fruict pour accommoder le tout que si .... vous vous laissez esmouvoir pour user d'extrême rigueur et cruaulté, et pour extirper et ruiner généralement tout le pays.’ Il fera dépêcher les patentes pour la levée des gens de guerre au service du Roi; mais, quant à des mandemens généraulx pour interrompre les levées en faveur de ses sujets rebelles, il y trouve des difficultés; cela s'est fait contre le Roi de Suède, mais c'étoit ‘du tout une affaire profane ....; et au contraire l'on n'estime pas cestuy vostre affaire pour chose profane, ains l'on tient qu'il a principalement prins sa source des affaires concernans la religion.... Peut estre la plus grande partie de voz subjectz rebelles en voz Pays-Bas, comme je suis informé, adhérent à la dampnable et décebvable secte de Calvin: on pourroit, d'après la Constitution de l'Empire, leur commander de vendre leurs biens et sortir hors du pays. - Par tout l'Empire le bruict court et est creu et tenu par tous qu'une bonne partie de vos subjectz de la nouvelle | |
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Ga naar margenoot+secte ne suivent pas celle de Calvin, ny des sacramentaires, ains la Confession Augustane ... Si vous désirez vous ... ayder de la Constitution de la paix de la Religion, il ne sera pas décent de l'outrepasser.’ 2 avril (Rome). Le Cardinal à Morillon. ‘La deffaicte du sieur de ToulouseGa naar voetnoot1 pourra beaulcoup servir, et si le secondGa naar voetnoot2 estoit avec le premier, s'il ne se veult recougnoistre, se seroit mieulx pour luy et pour sa maison, à laquelle il pourroit faire plus grande honte et, si l'on continue ce chemin de envoyer sur les assemblées quant elles commancent, afin que l'on ne leur donne temps pour croistre, tout yra bien, mais si l'on leur laisse prandre pied et qu'ilz viennent une fois à avoir la main dessus, tout yroit mal et sans remède. Dieu doinct bon succès à ceulx qui sont sur Valanciennes; d'icelluy dépend beaulcoup, et si est de très-grande impourtance la déclaration qu'a faict monsieur d'Aiguemont; vous vous souvenez de ce que vous en ay tousjours escript et de l'opinion que j'en avoys: il est maintetenant plus que temps de rompre la ligue et le serement que l'on prend des fidelz tend à ce; Dieu doinct bonne vye à qui l'a mis en avant; je ne sçay pourquoy en Brabant l'on n'y a employé [l'évecque deGa naar voetnoot3], peult estre est-ce pour ce que l'on le tient pour espieGa naar voetnoot4 du Prince d'Orange, et peult estre non sans cause; aulcuns dient que monseigneur le Prince envoye ses femme et enffans en Allemaigne et qu'il suyvra tost; j'aymeroys mieulx qu'il se recongneut et qu'il print la mesme résolucion que monsieur d'Aigmont de servir syncèrement à Dieu et au maistre, que seroit le vray chemin pour regagner la grâce et confidance du maistre, et ne pourroit faire pis pour soy que de demeurer incertain et de vouloir nesgerGa naar voetnoot5 entre deux eaux, car il se [rend] par ce boult suspect et odieux aux deux parties, tesmoing ce que disoit Lycurgus de ceulx qui sont neutraulx aux républicques, et, s'il ne se veult bien déclarer pour le Roy, pleut à Dieu qu'il fut jà en Allemaigne; je craindroys peu le secours que de là il pourroit amener sans argent, et je sçay ce que de présent y [peuvent] les princes; il feroit peu de mal si, incontinant qu'il seroit party, on s'attachoit vivement à ses gens et à ses | |
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Ga naar margenoot+partiaux, qui seroient touts défaits devant que le secours luy vint et....., qu'il voise en Allemaigne quant il voudra; quoy que y puisse avoir faict son frère et son beau-frère, le secours n'arriveroit de deux mois; ce pendant se peuvent faire beaulcoup de choses et m'esbays que puisque les choses sont venues si avant que de venir aux mains, que l'on ne cite par édictz Bréderode et Stralen, pour procéder contre eulx et contre ceulx qui leur vouldroient adhérer..... Ce seroit à mon grand regret que tout celaGa naar voetnoot1 entra au pays, pour la grande ruyne que cela causeroit et n'y vouldrois veoir tant d'estrangiers, ny qu'i succéda ce que aulcuns persuadent par delà pour commouvoir les subjectz, sed multi ad fatum venere suum dum fata timent, et l'on ne procède pas par le chemin que conviendroit pour réparer contre le mal. Combien de fois m'avez-vous ouy dire, moy estant là, que s'ilz voulloient tenir intelligence avec moy pour soustenir la liberté du pays et les privilèges, je y mettrois la propre vie mieulx et plus volentiers que [piece] d'eulx; dois icy je ne puis ce que en présence, et ne me semble qu'ilz ont prins le chemin que convenoit pour exclure les Espaignolz des affaires de pardelà, de compourter une si absolute auctorité et tant contre raison de Armenteros, qu'a faict, oultre aultres choses, les despeches en Espaignol, dont ny monsieur le président pardelà, ni monsieur de Tisnacq n'ont heu part.’ 5 avril. Morillon au Cardinal. ‘Le secrétaire du Prince d'Orange m'est venu parler, mais la moindre chose at esté celle pour laquelle il sembloit venir vers moy, qu'estoit touchant quelque nomination de son frère en Bourgoigne par l'indult, et m'at clèrement compté en quel désastre son maistre est tombé, et dit que le Conte Louis en est cause, et surtout Montigny, Berges, et Hornes, qui l'ont mangé jusques aux oz, pour le faire aussi povre comme eulx, et que maintenant ilz chargent sur luy; et dit qu'il ne peult et ne veult ouyr parler de Egmont, et qu'il ne se trouverat là où il sera, l'aiant ainsi trompé, abusé et habandonné, après l'avoir mené à la [tonelle]; qu'il ne voulut oncques mal à Granvelle, comme il ne faict encoires, maîs que les trois susdits, et principalement Egmont, luy demandèrent s'il aymoit mieulx tenir | |
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Ga naar margenoot+avec le Cardinal que avec ses confrères, et qu'ilz l'ont forcé à la ligue, et que maintenant chascun luy tourne le doz. Je demandai comme il estoit avec le Comte de Meghen; il dit qu'il le lesse pour tel qu'il est, de sorte qu'il y at aussi du mescontentement, que je veoidz estre tel que quelque jour il y aurat de la folie, et dit le secrétaire que son maistre est si généreux que plustost il perdrat corps et bien que de faillir à sa parole, et regrette fort qu'il est à Anvers, où il at aussi peu de gré que de Madame; que son espoir gist en la venue du Roy, espérant luy donner bon contentement; qu'il n'at jamais trouvé bon le remède par les armes, ou qu'il l'heut failliGa naar voetnoot1 faire doibs le commencement; qu'il fut esté mieulx de rapaiser les troubles par assamblée des Estatz-Généraulx et pardon général, que ainsi que l'on faict, et enfin il ne se contente de ce que passe. Aussi dit-il qu'il crainct que uxor et le Conte Louis ne le mènent à la Confession d'Augsburg, que touttefois il n'en at aulcune certitude, et ce que luy desplait le plus, comme il dit, est que jamais il ne s'est descouvert à ses bons anciens serviteurs, à qui il se soloit fier, comme [à luy] Vilpurg et aultres, desquelz Louis l'at retiré pour tout mectre à sa mode, confessant qu'il a faict grand mal en la Religion, dont le Prince se seroit aulcune fois fâché contre luy. Morillon luy réprésentoit les dangiers ausquelz chascun s'estoit trouvé et que par l'absence de Granvelle les choses ne s'estoient mieulx porté; sur ce qu'il jecta ung grand souspir, confessant qu'il étoit vray et que, si l'intelligence y fut demoré, que chascun s'en fut porté mieulx, que Oranges estoit propre pour le Gouvernement et qu'il failloit redouterGa naar voetnoot2 le passé.’ 12 avril (Brux.). Louis de Camargo au Cardinal. Le Prince d'Orange vient de partir. ‘Pluguiera a Dios que se hubiera ydo por an̅o a, que mejor fuera para estos estados.’ 13 avril. Morillon au Cardinal. ‘Ga naar voetnoot3 dit qu'il at beaucop souffert de Oranges, qui se fâchoit contre luy pour ce de la Religion, et pour ce qu'il tenoit soing que les presches n'eussent lieu à Arras et Montz. Il luy dit ung jour tout bas qu'elles passeroient le mesme pas des aultres, et dit que son intention estoit de planter par icy la confession Augustaine et de cela gaigner la grâce de l'Alle- | |
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Ga naar margenoot+magne, où il avoit heu auctorité, pour ce que l'on luy avoit baillé des honorablez charges, mais que icelle seroit estaincte quand il se trouverat mal avec son maistre: il dit qu'il s'estoit plainct par lectres à Madame qu'el ne luy faisoit part des affaires d'estat et qu'el luy avoit répondu que, s'il venoit icy, il en auroit part comme les aultres, mais que ce n'estoit raison que les secretz courussent par pays.’ 20 avril. Morillon au Cardinal. ‘Aerschot monstre au besoing affection à Oranges, auquel, ainsi que m'a dict, il envoya ung sien maistre d'hostel, quant Egmont et Mansfeld y allarent, pour s'excuser à cause de son indisposition, de laquelle Oranges se monstra dolent, disant qu'il luy heut dit chose, qu'il ne dira jamais à personne vivant.... Le maistre des postes dit avoir entendu de Mondeville que Egmont luy at compté que, aiant par son homme qu'il at envoyé à Oranges, luy faict remonstrer qu'il ne convenoit ainsi partir, qu'il at respondu pour toutte résolution que son âme luy touchoit plus près que les considérations que l'on luy mectoit au devant, de sorte que il se déclaire de la Confession Augustaine, qu'est ce que je tiens at radoulci malum domesticum. Morillon tient qu'il y a des années plus de sept que cela at couvé; touttefois l'on at veu tant de dissimulations et ce qu'il a dit à Egmont qu'il mourroit Catholicque, et l'appel du doien de Renaix, les abusions qu'en at heu le povre secrétaire du Prince d'Orange, duquel j'ay grande pitié.... Ainsi que j'escripvois ceste, [Egmont] est venu icy, qui est fort mari du Prince et dit que sa ruyne est fatale, le tenant en continuelle opinion d'estre bon, combien qu'il confesse sa ruyne procéder de ce qu'il ne se veult déclairer contre la nouvelle réformation, et que ceulx qui le délessent prendront leur prétext sur ce. Il dit qu'il at bien cognu depuis ung an qu'il heut voulu estre réconcilié avec Granvelle, mais que le cueur estoit trop grand pour le demander, touttefois qu'il sçait bien que depuis ung an il n'at parlé ung seul mot mal de Granvelle et m'asseure ne l'avoir veu, ny parlé à luy, depuis ce mois de septembre, et regrette fort son désastre, et dit qu'il mourra de desplaisir et qu'il est mal avec le Duc d'Aerschot, pour ce que il se seroit lessé eschapper en pleine table que, face Oranges ce qu'il | |
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Ga naar margenoot+vouldrat, mais qu'il ne quicte poinct la part qu'il aurat en la confiscation de son bien pour cinquante mil florins; ce que auroit rapporté le Comte de Nieunard. Le filz est hier retourné à Louvain et l'at ramené Wilburch, qui est fort mari de la fortune de son maistre et dit que c'est par sa bonté qu'il s'est perdu, et que jamais ne se fut mis contre Granvelle, duquel il n'at receu que tout honneur et plaisir, sans [Egmont], que luy tourne maintenant le doz, duquel il est fort malcontent, et piz peult-estre qu'il ne fut oncques de Granvelle, du moings avec plus grande raison.’ 21 avril (Madrid). Philippe II à l'Empereur.Ga naar voetnoot1 ‘Quant à ce que me conseillez de suivre la doulceur,.. non seulement dois maintenant je suis délibéré d'ensuivre en ce vostre bon et saige conseil et advis, autant qu'il sera possible, mais aussi auparavant, suivant mon naturel tant cogneu par tout le monde en toutes mes actions précédentes, mon intention ne fut jamais autre.’ Il avoit cru que, ‘comme membre et non le moindre estat de l'Empire,’ on auroit octroyé les mandemens simples, et ‘sans entremesler le fait de la manifeste et notoire rebellion de mes subjectz fourvoyez avec les affaires de la Religion, qui sont choses du tout séparées.’ Il se plaint des ‘malicieuses, injustes, indeues, et dangereuses practicques du Comte Louis de Nassau (lequel de pure insolence et deshontement, par toutes les voyes indeues qu'il peult trouver, se veult entremectre et haulser contre moy, sans aucune cause, droit et raison; n'estant ni mon vassal, ni serviteur, ny ayant aultrement nulle cause, quelle qu'elle fut, de se mesler de mes affaires ou ceulx de mes pays, lesquelles ne le touchent de riens que ce soit).’ 27 avril. Castillo au Cardinal. Le Prince d'Orange est parti avec une suite peu nombreuse et paroissoit bien triste. Il a recommandé à ceux de Bréda d'obéir à Madame et même de recevoir garnison. Tous les amis du Prince disent que depuis sa mesintelligence avec le Cardinal rien ne lui a réussi: tout le monde lui donne tort dans cette affaire. 30 avril. Morillon au Cardinal. ‘Le Cordelier de Madame at monstré à Morillon une copie des lectres que le Prince, le Conte de | |
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Ga naar margenoot+Hornes, Hochstrate, et le Conte de Nieunard auroient escript à Egmont le x de febvrier, au temps que le baptesme s'y feit et la réponse que Egmont donna le xii, que auprimes sont venuez en ses mains le xxvii du mois passé, qu'il at communicqué à Madame, qui en at esté fort estonné et se deffie plus de Egmont que oncques, dont il n'at tort, puisque l'on use de si grandes dissimulations, [Dicit] insinua que, puisque les affaires sont si avant venuz que leurs adversaires et ennemiz ont les forces et armes en main, pour les destruyre, et que les estrangiers viennent pour mectre le pays en perpétuelle servitude, qu'il est besoing dresser et signer ung acte pour obtenir pardon général par moyen des Estatz, sur ce que Egmont respond que ce seroit chose trop dangereuse de signer et se fier aux Estatz, qui sont corrompuz et gaignez par la Court, que son advis est de le tout accommoder, de sorte que les estrangiers ne viennent avec puissance, que feroit croistre les abuz et qu'il fault suspendre les presches; il y aurat meilleure commodité pour introduyre la religion réformée; de sorte que l'on peult veoir une grande intelligence entre Egmont et Oranges, quoyque die le Secrétaire d'Oranges, et je tiens que c'est cecy que Berlaymont espère descouvrir.’ 10 mai. (Venise). M. de St. Mauris au Cardinal. On parle du départ du Prince d'Orange. ‘S'il est vray, cecy esclarcira fort les affaires de pardelà.’ 24 mai. Morillon au Cardinal. ‘Del Rio dit que Granvelle est en fort bonne opinion en Espaigne, que n'est merveille, puisque les actions des Seigneurs l'ont si bien justifié, qu'avoitGa naar voetnoot1 fait entendre à Madame, selon que m'a dit Largilla, que en l'absence de Granvelle tout iroit au soubhaict du Roy et Madame, que luy at confessé cum lacrymis que soubz ceste buffeGa naar voetnoot2 l'on luy avoit faict fère choses qui méritoient que le Roy luy feit coupper la teste, et que l'on l'avoit meschamment abusé.’ 31 mai. L'Archevêque de Cambrai au Cardinal. ‘Dieu inspire sa M. de haster sa venue! Car, par la force que nous amesnera le Duc d'Alve, pourrons tenir quelque temps, mais comme ce pendant | |
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Ga naar margenoot+les forces consommeront nostre argent, noz ennemys auront tant plus d'avantaige sur nous.’ 12 juin. Belin au Cardinal. On prétend qu'à son départ le Prince d'Orange a dit: ‘le Cardinal m'avoit bien dit ce que je trouve maintenant.’ 14 juin (Dordrecht). P. Cornet au Cardinal. ‘On a bien tort de condamner de tyrannie un monarque tant débonnaire et tant affectionné à ses pays.’ 21 juin. Morillon au Cardinal. ‘Je répondray à part sur vostre billet; il n'y at point trois jours que Morillon se trouva en devise avecGa naar voetnoot1, qui demeure arresté sur la bonté de Oranges, et qu'il at esté trompé et que le Roy le doibt conserver avec Egmont: Morillon ne se peult contenir de luy dire que la différence estoit trop grande, aiant le dernier faict le serement et la volunté de son maistre, aiant osté les presches en son Gouvernement; que aultre at refusé le serement et de renvoier le Conte Louis, selon qu'il estoit requis d'Espaigne, et que, aiant si souvent promis à Léoninus qu'il ne changeroit de Religion, qu'il at faict profession de la confession d'Ausburg, et que, s'il avoit forcompté Léoninus en ung poinct si principal, que aussi avoit-il en aultre chose, et que le temps le luy feroit cognoistre, et qu'il estoit fort chargé par les prisonniers, comme il est vray, et ainsi que disnames ensamble, il y heut quelcun qui dit que Orange estoit cause de tous les troubles, et ung aultre dit que le Roy s'estoit mocqué de la [pantile] lotterie et rhétoricque qu'il luy avoit envoié et que la copie alloit par la court.’ 25 juin [Malines]. Morillon au Cardinal. ‘Le dit SieurGa naar voetnoot2 estime de convertir Egmont à la dévotion de Granvelle, mais Morillon crainct qu'il ne le recherche que trop, et luy en at touché quelque mot par lectres; l'on ne sçauroit croire comme tous gens de bien sont scandalizez de Egmont, de ce qu'il faict la nouvelle livrée des flesches, et ont encores quelque doubte de luy, puisqu'il samble d'avoir miz en obli son serment renonçant à toutes ligues, mais son povoir est petit, n'aiant crédit en Anvers, et que ailleurs il n'at sceu trouver argent sur sa vassele, animam debetGa naar voetnoot3.’ | |
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Ga naar margenoot+8 juillet [Rome]. Le Cardinal au Duc d'Albe. ‘No hay ninguno en todos los esse sobre quien pueda hazer V.E. mas fundamento que en el PresidenteGa naar voetnoot1 si el quiere, y para mi tengo que querra quanto sus fuerças bastaren, haviendole debilitado mucho sus indispositiones.’ 16 juillet. Castillo au Cardinal. Le Comte d'Egmont paroît fort triste depuis quelque temps. 31 août. Morillon au Cardinal. ‘L'on dit que Hornes doibt venir icy; aussi faict Hochstrate que se reffaict et que ceulx d'Espaigne tiegnent ung des aucteurs de la révolte: aulcuns sont en opinion que l'on leur fera bon visaige et que tout se dresse pour jetter le chat aux jambez à Oranges et Egmont, où il y at à prendre, et que l'on chercherat de despayser Egmont, qui est singulier en ses opinions et pernitieux au Conseil d'Estat. Léoninus dit que Bréderode monstre partout les lectres qu'il at de Oranges et de Egmont, et comme l'on l'at trompé; je ne sçay si l'on le polrat faire venir, et je craindz que Mansfelt et Egmont empescheront qu'il ne die la vérité, ou l'intimideront, affin qu'il ne viegne ou se fie au Duc.’ 2 nov. M. de St. Mauris au Cardinal. ‘Il me semble estre venu en ung aultre monde, tant y vois-je partout les choses altérées et tourmentéez par une infinité de soldatz.’ 9 nov. Morillon au Cardinal. ‘Egmont at abusé ung monde de gens, comme Granvelle verra par les deux pièces cy-joinctes; c'est ung très-mauvais poinct de ce qu'il consentit à Termonde, en ce que aussi se descouvre la malignité de Oranges, que touttefoisGa naar margenoot+appert avoir rompu avec Granvelle et Berlaymont à regret, à la persuasion de Egmont, qui luy dit qu'il ne falloit préférer le particulier au public; c'est bien ce que le Secrétaire du Prince at en tout temps asseuré à Morillon, qui ne le povoit croire: aussi Léoninus at tousjours maintenu que Egmont avoit trompé Oranges et non luy Egmont.’ 15 déc. Belin au Cardinal. La procédure contre M. d'Egmont et de Hornes est fort mal conduite; on y apporte trop de lenteur et de diversités de pratique. Elle seroit mieux traitée par tel juge de village qu'il connoit en Bourgogne. |
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