Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre DCCXLVI.
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Ga naar margenoot+a eu d'autres qni l'ont adverti des occurences de pardeçà, joint que j'ay esté marri d'avoir entendu, de divers endroicts, que V. Srie avoit consen quelque indignation contre moy, sans l'avoir oncques mérité, et mesme qu'elle s'estoit laissé persuader que pardeçà je faisoye des mauvais offices à l'endroit des Alemands, les reculant de l'oreille de Monseigr le Prince d'Orange, avecq démonstration de peu de conte que je faisoye de la nation. Chose du tout eslongnée, tant de mon naturel, que de toutes mes actions. Et toutesfois, sachant que telles impressions, une fois faites par l'artifice des mauvaises langues, ne peuvent estre effacées par l'office des lettres, j'ay attendu quelque meilleure oportunité de monstrer mon innocence, laquelle s'est présentée par l'arrivement de vostre Sécretaire pardeçà, lequel a esté tesmoing oculaire de tous mes comportemens et actions, oultre ce que je luy ay bien amplement discouru de bouche la vérité de toutes choses. Or, ne doubtant qu'il n'en aura escrit particulièrement à V. Srie ce qu'il a ouy et veu, j'ay estimé que la prudence et discrétion de V. Srie, procédante d'un jugement trèssingulier, ayant ouy la vérité de tout, m'excuseroit tellement de toutes charges que l'on me pouvoit avoir inposées, que je seroye à la mesme heure remis et restabli en sa bonne grâce, à laquelle j'ay toute ma vie désiré faire très-humble service. Cela est cause que à présent je me suis avancé de vous envoyer le discoursGa naar voetnoot(1) de l'estat des affaires de pardeçà, soubs espoir que V. Srie le prendra de bonne part, et me tiendra au nombre de ces bien hum- | |
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Ga naar margenoot+bles serviteurs. Qui est l'endroict, où, après m'estre bien humblement recommandé à vos bonnes grâces, prieray Dieu vous donner, Monseigneur, en parfaite santé, vie bien heureuse et longue. Escript à Bruxelles, ce 21 d'aougst 1577. De V. Srie, Vostre humble et obéissant serviteur, Ph. de Marnix. |
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