Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre DCXXXII.
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Ga naar margenoot+tions du Duc ne pouvoient être un mystère, contribuerent à lui éviter un emprisonnement momentané. Lors de l'arrestation du Conseil ‘Dux lecto se continebat, valetudinem causatus, cum tamen creditur ante facinus praescisse datâque operâ abfuisse:’ de Tassis, Comment. III. p. 208. Le Duc écrivit le 11 oct. 1576 au Prince; dans la réponse, le 16 oct. (Résol. des Et.-G. I. 264.), ‘Vostre ferme et magnanime résolution,’ est-il dit ‘m'a grandement resjoui, ensemble et la paine que prenez pour la réduction des affaires en ung bon estat.’ Aerschot paroît avoir franchement haï les Espagnols: il refusa toute coöpération au Duc d'Albe (III. p. 242, 410.) Il étoit bon Catholique (II. 423), et surtout aristocrate zélé. Il aimoit assez à tenir le peuple en bride: probablement il avoit donné au Prince des avis à cet égard. Du moins celui-ci répond: ‘L'on nous trouvera prêts à nous accommoder en tout ce que sera de raison et qui servira pour amener une ferme et bonne paix, et refrener et empescher toutes séditions populaires, èsquelles, comme vous avez prudemment considéré, noz adversaires mectent leur espérance:’ Résol. des Et.-G., l.l.’ Plus tard Député de D. Juan à Geertruidenberg, il répugnoit à laisser démolir les citadelles d'Anvers et surtout de Gand et d'Utrecht. ‘Daer op de Prince repliceerde, gy luiden meent dat ik diffidentie hebbe; maer naer myne meninge dunkt my dat gyluiden sustinerende die kastelen in esse te willen houden, of quaed vertrouwen hebt op de ingesetenen daer deselve zyn, of dat gy deselve tegens de privilegien van deselve begeert te misbruiken:’ Bor, 819.a Le mot de Privilèges, prononcé par le peuple, ne lui plaisoit que médiocrement: lorsqu'en oct. 1577 il en fut question à Gand, ‘toonde de Hertog een quaed gelaet, en seide dat men dese privilegien-roepers wel vinden soude en sulke muitmakers doen straffen:’ l.l. 904a. Réconcilié en 1579 avec le Roi, il semble avoir éprouvé des mécomptes. Du moins il se rendit à Venise, afin, disoit-il, de mourir en liberté. Désir fort touchant en effet, si la Belgique eût été réduite en servitude, et s'il eût mieux choisi le lieu de son exil. Le Gouvernement libre étoit donc, pour lui, un Doge auquel la multitude obéit et que des Patriciens gouvernent. - Le Prince d'Orange connoissoit le personnage. En 1576, dans la Lettre | |
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Ga naar margenoot+citée, il ne lui témoigne pas une confiance implicite. ‘Auregard de l'accord entre nous, puisque nostre but et desseing tend presques à une même fin, j'espère qu'il n'y aura rien qui le retardera de ma part.’ Il lui fait sentir la nécessité ‘d'oster tout soupçons et deffiances de ceulx qui à présent font divers jugemens de voz actions’ Il ajoute que ses efforts seront ‘le vrai moyen de sauver le général et de detourner de lui en particulier la ruine que les ennemis et [oppressionsGa naar voetnoot1] tyranniques de la Patrie vous pourchassent’, c'est-à-dire, et cet avertissement n'étoit pas superflu, ‘si vous continuez en cela, sans vous laisser esbranler pour chose que vous puisse survenir:’ Rés. d. Et.-G., l.l. En 1580 le Prince dans son Apologie use de ménagements envers lui, à cause du fils, le Prince de Chimay, qui jusqu'en 1584 suivit le parti des Etats. Néanmoins il est sans doute de ceux auxquels le Prince fait allusion, disant qu'ils avoient dessein ‘d'entrer en la place des Espaignols, exercer pareille tyrannie que les Espaignols, mais, comme il leur sembloit, avec plus de puissance et authorité, et aussi, pour estre en leurs pays, avec plus d'impunité:’ Dumont, V. 1. 399.b Monsieur! J'envoie le Sr Jéhan Théron, présent porteur, vers vous, pour vous déclarer choses d'importance, vous priant luy donner bonne, favorable, et ample audience, et adjouster pleine foy et crédence à tout ce qu'il vous déclarera de ma part avec bonne et brefve expédition: vous asseurant, Monsieur, que me trouverez tousjours aultant prompt à vous correspondre comme sçauriez désirer. Ce sçait le Créateur, Lequel je prie vous octroier, Monsieur, en longue et heureuse vie, Sa sainte grâce, me recommandant plus que affectueusement à la vôtre. De Bruxelles, ce 25 d'octobre 1576. Vostre bien bon amy à vous fayre service, Philippes de Croy. | |
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Ga naar margenoot+Les Estats vous escrivent joinctement ceste, par où cognoistrés leurs bones intentions et la bonne envie qu'ilz ont de correspondre avec vous. A Monsieur le Prince d'Oranges. |
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