Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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† Lettre DCXIII.
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Ga naar margenoot+coup de parolles. L'occasion est tousjours accompagnée de repentance, si on la laisse eschapper, sans la prendre par le poil; elle n'a point de tenue par derrière, et ne laisse après soy aucune compagnie que d'icelle repentance, qui la suit au talon. Parquoi, puisque, ni l'affection, ni la vertu, ni le jugement ne vous manquent, je vous prieray d'embrasser ceste oportunité et vous employer en ceste conjointure, ainsy que touts gens de bien attendent, à vous faire joindre les autres de par delà. Le moien est de se joindre avec vos voisins et confrères de Brabant, lesquels, s'ils sont abandonnés de vous autres, pourroyent tomber en grands inconvéniens, ou mesmes aussy attirer une ruine générale sur tout le pays, de laquelle tant s'en faut que Flandres soit exceptée qu'elle payera le plus cher escot, tant pour estre la plus riche, comme pour avoir donné en apparence le commencement à ce feu par ce qui s'est passé, mesme depuis 9 ou 10 ans ençà, et encor auparavant, quand la conclusion de la retraite des Espagnols se printGa naar voetnoot(1); ce qui demeure encor imprimé à la mémoire de ceux qui n'oubliront de faire une vengeance exemplaire du tort qu'ils pensent avoir receu. Il faut doncques, ou se préparer à servir sur un eschaffaut à toute la postérité de misérable exemple de désunion mal-advisée, ou bien courageusement et unanimement repousser à ce coup la violence estrangère, qui ne se peut supporter sans infamie éternelle et entière ruine. En cela puisque, et pour vostre bonne prudence, et | |
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Ga naar margenoot+pour le lieu que vous tenés en la républicque de Flandres, vous n'avés le pouvoir moindre que le devoir qui vous oblige à la patrie, je vous prieray à ceste fois monstrer les fruicts de la vertu dont vostre bonne renommée a donné ferme espérance et certaine attente au coeur d'un chascun, et comme je me confie assez que ferés plus que ne vous en sauroy requérir, je ne vous diray autre chose sinon que, outre ce que je seray tousjours prest de vous seconder selon les moyens et occasions que Dieu me donnera, encor me trouverés vous tousjours en vostre particulier prest de recognoistre le bien que ferés à la patrie commune, comme celuy qui s'estime obligé à tous ceux qui taschent à la délivrance d'icelle, pour laquelle j'ay desjà tant travaillé et suis encor prêt de le faire, tant que l'âme me demeurera au corps. Qui est l'endroict, etc. Le 17 de septembre. |
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