Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre DX.
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Ga naar margenoot+ençà, s'a esté pour mon absence, et non pas à faulte de bien humble affection que j'ay et auray tout le long de ma vie à vostre service et celuy de toute vostre Maison; le bien de laquelle je ne vois pas estre tant au cueur (pour le moins en extérieur) à plusieurs de par delà, comme il debvroit bien estre; car ny l'Ambassadeur du Conte Palatin, ny celuy du LandgraveGa naar voetnoot(1) ne parlent ung seul mot des affaires de Monsieur le Prince, lequel est tousjours aymé du Roy, vostre frère le Conte Ludovicq infiniment regretté, et vous beaucoup estimé pour vos honnestes et sages déportements aux affaires qui concernent le bien et la grandeur de Sa Majesté, ainsi que S.M. a esté amplement instruict par moy et la Royne sa mère deuement informé par Monsieur le Maréchal de RetzGa naar voetnoot(2) en ma présence. Monsieur vostre frère feroit beaucoup pour ses affaires, d'envoyer visiter le Roy et luy tenir tout honeste et très humble language, comme il seroit fort à propos que vous fissiez le mesme; cela confirmeroit S.M. en la bonne opinion et volonté qu'il porte à vostre Maison. Depuis quelques moys ençà il n'est rien survenu de | |
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Ga naar margenoot+nouveau, sinon qu'il y a environ trois sepmaines que le Roy manda à la Royne, sa mère, qu'elle eust à laisser aller et venir, sans aulcune guarde, Monsieur son frère et le Roy de Navarre, et qu'il estoit par trop asseuré de leur bonne affection en son endroict. Sur cela la Boyne et eulx se sont acheminez à Lion pour trouver le Roy. Messieurs les Mareschaulx sont encores à la Bastille. Les allées de Messieurs de Méru vers le Landgrave et Electeur de Saxe, ne font rien pour le bien de la Maison de Montmorancy. L'humilité feroit aysément oublier tout ce qui c'est passé. Monsieur le Mareschal Damphille se contint sagement, dontles ennemis de ceste Maison s'arrachent la barbeGa naar voetnoot1, espérant si cesluy-là se mettoit aux champs, que le Roy prendroit ceste maison en si grande hayne, qu'il ne les vouldroit jamais voir, ny ouyr. J'espère que Dieu nous fera la grâce de sortir hors de ces maulx par une bonne paix et bientost, laquelle nous entendons estre pareillement quasi preste à conclure aux Pays-Bas. Je vous supplie m'aymer tousjours, et faictes ung estat asseuré de mon affection à vostre service; et me départez quelquefois, s'il vous plaist, Monsieur, de vos bonnes nouvelles de par deçà. S'il vous plaist les envoyer à Monseigneur l'Evesque de Spire, il a moyen de me les faire tenir par l'ordinaire de la poste de Rheinhausen (qui tire les gages du Roy), par la voye des postes que le Roy a assises à Neustat, Keysersläutern, LimbachGa naar voetnoot2, Sarbrück, et St. AvoGa naar voetnoot3, et delà à Metz. Der alte Deutsche hatt sein geldt wegk. Je ne sçay s'il vous est souvenu de parler pour mon frère au Mareschal que sçavez, l'affaire duquel, | |
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Ga naar margenoot+touchant [Resel], a esté retardé d'estre résolue quand le Roy sera de retour et arrivé en son royaulme, qui sera dans la fin de ce moys, s'il n'est desjà à Lion. En cest endroict je me recommanderay bien humblement à vos bonnes grâces, priant Dieu, Monsieur, de vous donner ce que vostre cueur désire. De Verdun, ce 28 d'aoust 1574.
Vostre plus humble et très-affectionné serviteur à jamais,
Caspar de Schonberg.
J'attends en ce lieu l'arrivée des reitres, pour leur faire faire leurs monstres en ce quartier icy.
A Monseigneur, Monseigneur le Conte Jean de Nassau et Catzenelnbogen. |
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