Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij6.
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Ga naar margenoot+m'ay pas voleu laisser payer de ceste monnoye, sachant bien que l'Electeur de Saxe trouveroit infiniment mauvais de luy charger tout sur les bras... A la fin il m'a déclaré rondement qu'il ne fault pas que je pense pouvoir faire condescendre les Princes aux conditions que V.M. leur faict proposer maintenant.... et en premier lieu il me remonstre la malveillance et haine de l'Empereur, Roy d'Espaigne et touts leurs adhérans, en laquelle les Princes se mettent pour embrasser si estroictement l'amitié de V.M., et ce par ung moyen en partie contraire aux statuz et ordonnances de l'Empire; sans pouvoir maictre une seulle apparence de dangier en avant qui les contraigne à ce faire... Or craint-il que ces raisons et plusieurs aultres... ne les refroidissent et facent reculer, quand ils verront les grands frais qu'il leur conviendroit porter..; considérant qu'ils ne sont que trois ou quatre desquels on puisse faire estat qu'ils veuillent entrer en ceste ligue. Oultre cela il se dict estre bien certain et asseuré que les aultres Princes de son opinion qu'il leur conviendra envoyer six fois leur secours à V.M. avant que vous soyez jamais en la paine de leur envoyer une fois... Tous les Estats ensemble sont remis par serment de secourrir eux tous ensemble celuy entre eux qui sera le premier assailly; dont ils se sentent aultant asseurés que de ligue qu'ils pourroient faire. Que est la cause qu'il faict instance que V.M. se veuille contenter des offres dont le Duc Jan-Casimir a faict mention par ci-devant; assavoir que les Princes vous envoyroynt an cas de nécessité 3000 chevaux jusques sur la frontière à leurs despens. Là-dessus je luy ai faict entendre que j'estois bien asseuré que V.M. n'accepteroit jamais ceste offre, si non de pareille offre | |
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Ga naar margenoot+fusse accepté de vostre part; que V.M. n'entroist en ceste ligue pour aultre raison que pour leur donner à cognoistre que V.M. ne dédaigne pas les honnestes offres que les Princes vous ont faict par leur ambassadeur à VilliercostresGa naar voetnoot1; ains que vous estes bien délibéré de lier plus étroictement l'ancienne amitié de vos prédécesseurs et des Princes d'Allemagne, pour la conservation de leur Estat et pays... Voilà les raisons... et non pas aulcun doubte,... vous sentant assés fort pour vous deffendre par la vertu de vos subjects, et les moyens des Princes vos alliez, et les vostres, contre le reste des forces de toute la Chrestienté.... Sur quoy il m'a respondu pour resplique qu'il seroit infiniment ayse que les Princes vous eussent accordé le secours que vous demandez, qu'il ne les en [détournoit] pas pour sa part; mais si V.M. se pensoit opiniastrement arester sur ceste demande, qu'on pourroit bien dire adieu à ceste négociation et à toute aultre espérance d'ung plus grand bienGa naar voetnoot2. Car si le nombre des Princes estoit plus grand, ils ne doubteroient pas que leurs offres seroint plus réales et magnifiques: qu'il supplioit très humblement V.M. de ne laisser pas ainsy eschapper de vos mains ce que vos ancestres ont tant travaillé et souhaicté autres foix de vouloir et pouvoir gaigner. Après ceci il est venu tomber sur les forces Françoises que V.M. offre; où il m'a dict, pour toute résolution, qu'il fault nécessairement que vostre secours soit argent content ou gens de guerre de la nation Germanique; car les Princes d'AllemagneGa naar voetnoot3 jamais tant que d'encourir une telle reproche, blas- | |
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Ga naar margenoot+me et vitupère de vouloir appeler et mener en Allemagne des forces estrangiers..... Je luy ay remonstré les raisons pour lesquelles V.M. avoit délibéré à envoyer gens de guerre de vostre Royaume; attendu mesme qu'il y auroit beaucoup plus de seureté, autorité et confiance entre les deux parties de se voir réciproquement secouru l'une nation de l'autre. Pour tout cela ne l'ay-je sçeu esbransler, ains m'a dict pour conclusion q'il s'asseuroit que V.M. recherchoit l'amitié des Princes pour leur ayder à maintenir leurs Estats, pays, honneur et réputation, non pas pour leur machiner une reproche, blasme et escorneGa naar voetnoot1 à l'endroict de Dieu et du monde: assavoir de les vouloir faire promettre à ung Prince estrangier, sans aulcune nécessité et s'obliger de vouloir faucerGa naar voetnoot2 ce qu'ils ont tant religieusement juré entre les mains de tous les Estats de l'Empire. Or il est demeuré ferme en ceste résolution..... Le 27 il m'envoya sa responce par le Maréchal de Hessen, par son chamberlan et par Simon Binge.... plus une défaicte qu'une déclaration de sa volonté..... Le Landgrave m'a dict au surplus qu'il ne pense pas que je puisse faire condescendre l'Electeur de Saxe à contribuer des gens de guerre....; car il m'a offert vouloir monstrer une lettre que l'Electeur de Saxe lui a escrit de sa propre main depuis son partement de Cassel, par laquelle il luy mande qu'il a pensé et repensé aux offres des 3000 chevaulx dont ils avoient parlé à Cassel, mais qu'il treuve que pour plusieurs grandes raisons les Princes ne debvoient entrer en aulcune promesse de vouloir envoyer ou demander des hommes de guerre, et, quant à luy, qu'il est d'opinion et qu'il y persévérera que le se- | |
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Ga naar margenoot+cours, tel quel il sera accordé, debvra [se] faire en argent.... Le mot de ligue leur est aussy extrêmement odieux et ne veulent ouyr parler que de correspondence..... Le Duc de Bavière a escrit une grande lettre à l'Electeur de Saxe... par laquelle il luy donne des attacques à cause de ceste présente ligue, mais l'Electeur luy escrit une aultre pour responce oùje vous asseure il n'espargne pas sa révérence, ni la ligue de LandsbergGa naar voetnoot(1), sans oublier la faveur qu'il faict au Duc d'Albe..... Le Duc Christoffle, fils du Cte Palatin, a défaict deux compagnies de reitres d'un nommé Brempt.... |
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