Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
[pagina 190]
| |
Ga naar margenoot+voz lettres du 14 jour de ce mois. Ayant esté bien aise d'entendre si amplement vostre bonne santé, et toutes les particularités que vous me mandez par icelles, espérant qu'aurez entendu par la mienne du xe de ce mesme moisGa naar voetnoot(1), et aussi veu tout ce que jusques alors s'est passé icy. Et cependant pour vous respondre au poinct duquel me faictes mention, sur la facilitation du voyage du Roy de PoloingneGa naar voetnoot(2), je me conforme entièrement à vostre advis, ne trouvant conseillé de nous entremectre en ce faict, estant chose qui en tout événement ne nous peult apporter aucun fruict, mais plustost que nous causeroit plus grande envie et malveillance: je laisse à parler des grandes sommes et ne seroit que despendre l'argent inutilement. Parquoy je suis bien d'oppinion avecq vous que l'argent soit employé en noz affaires particulières. Car vous ne scauriez jamais croire la courtresse d'argent où je suis. Je treuve l'entreprinse des villes que [me nommez]Ga naar voetnoot1 et vous prie me mander plus particulièrement ce qui en est pour vous seconder. Je remects le tout à vostre bonne discrétion, estant bien asseuré que vous en userez comme au plus grand bien de noz affaires vous trouverez convenir. Vous aurez par mes dittes dernières entendu la venue de l'ennemy avecq grand nombre des bateaulx aux quartiers de Zeelande, tant pour ravictuailler la ville de Middelburch, que aussi | |
[pagina 191]
| |
Ga naar margenoot+pour se jecter sur les aultres villes de delà, s'il eust peu, mais jusques oires n'a rien effectué, seullement qu'il a mis quelque nombre de ses gens en terre, lesquelz par les nostres y sont tellement tenuz en bride, qu'espérons ilz n'y feront aultre effect, de tant plus que le vent ne leur veult aulcunement servir. Ilz ont, desjà auparavant ceste tempeste et oraige de mer, perdu trois de leurs bateaulx plus grans et principaulx, et encoires deux que les nostres ont prins et ung bruslé. Si avant queGa naar voetnoot1 les nostres avoyent encoires quelque peu plus de gens de guerre, la feste seroit desjà finie. Je les ay secouru de quelques soldatz de ce quartier, selon que la commodité me l'at permis. Les ennemis se sont attenduz à quelques bateaulx, équippez en Angleterre par certains Italiens, mais, ayant esté l'entreprinse descouverte, les dits bateaulx sont arrestez au dit Angleterre. Nous voyons desjà si la prinse de Rammekens nous vient à propos; noz affaires sont tant en Zeelande que Hollande en assez bons termes, moyenant que j'eusse quelque ayde, m'estant impossible de supporter seul tant de travaulx et le comble de si grans affaires qui nous surviennent d'heure à aultre, tant en faict des finances de guerre que des aultres affaires politycques, et n'ay personne pour m'y sublever, point ung seul homme, dont je vous laisse penser en quelle peine je suis. Je vous prie que je puisse au plustost avoir de voz nouvelles sur tout, et mesmes de la négotiation de 184. 123. 141. Et me recommandant en cest endroict en vostre bonne grâces, je supplieray Dieu vous maintenir, Messieurs mes frères, éternellement en | |
[pagina 192]
| |
Ga naar margenoot+Sa sainte garde. Escript à Dordrecht, ce xxje jour d'aoust 1573.
VostreGa naar voetnoot1 bien bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau.
A Messieurs, Messieurs les Contes Jehan, Louys, et Henry de Nassau, mes bien bons freres. Dillenberch. |
|