Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome I 1552-1565
(1841)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+Major dome de Philippe H, Chevalier d'Alcantara, Ambassadeur en France. Monsieur de Chantonay, j'ay receu voz lettrez du xixme de juing et entendu par le porteur d'icelle, les désordres succédez en Oranges à cause de la religion, et, comme vous sçavez que je n'estudie riens tant que d'y obvier par tous les moiens, si promptement qu'il est possible, comme j'ay fait aussi doiz le commencement que je suis esté adverti du tumulte et changement audit Oranges par le tesmoignaige que vous mesmes povés donner, je renvoie ledit porteur en diligence, avecq lettres de placcart et def- | |
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Ga naar margenoot+fence contre ceulx qui sont contrevenans aux deffences et prohibitions, mesmes j'en ay fait prendre deux ou trois quelz j'entens estre chiefz et principaulx des dits tumultes et désordres, pour estre chastiez selon l'exigencede leurs démérites et mésuz. J'escrips aussi à mon Gouverneur, Conseil, nobles, vassaulx, et consulz dudit Oranges, observer et faire entretenir lesditz Edictz et ordonnance, procéder et laisser procéder à l'exécution d'icelles, sans aucune dissimulation, portGa naar voetnoot1, ou faveur: j'espère que, ce faisans, et que les principaulx en soient corrigez, les autres prendront exemple, et sera occasion de plus grant repos et tranquillité publique, lequel je désire singulierement, principallement en nostre vraye et anchienne religion; je y faitz tous les office possibles, pour bien faire régir et gouverner mes subjectz pardeçà en bonne justice et pollice et les contenir en nostre vraye et anchienne religion. Si d'aventure, à cause de ces divisions ou autrement, aucuns vouldroient solliciter ou emprendreGa naar voetnoot2 sur et au préjudice de ma souverainité dudit Oranges, je vous prie le voulloir empescher, et à ceste fin faire les remonstrances là et ainsi qu'il vous semblera appertenir.... Bréda, 6 juillet. L'entièrement vostre bien bon et affectionné amy, Guillaume de Nassau. Le Prince, dans son Edit (publié par de la Pise, p. 283), s'élève avec force contre l'usage des S. Sacremens autrement on en autre lieu, ou avec autres cérémonies qu'on est accoutumé selon l'usance ancienne de l'Eglise Romaine. Il défend sévèrement les assemblées illicites avec port d'armes d'étrangers bannis ou fugitifs à cause de la religion, leur commandant de se retirer, et ne voulant pas ‘nosdite Cité et Principauté avoir le | |
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Ga naar margenoot+tiltre de spelonque et retraite de telles gens réprouvés, séditieux, et mal conditionnés, ni en ce déplaire à leurs Princes et souverains Seigneurs.’ Puis il interdit ‘de publiquement ou secrètement prêcher.... sans expresse licence, congé, et consentement de nostre Gouverneur, Président, et autres gens de nostre conseil de Parlement....; lesquels, avant que d'accorder telle permission, s'enquéront de la doctrine, vie, et conduite des Prècheurs.’ Mais Dieu qui tient les coeurs dans Sa main, ne permit pas que cette Ordonnance fût nuisible aux Siens. ‘Le Président Parpaille,’ dit de la Pise, p. 215, ‘qui auparavant avait employé tous ses efforts pour sapper et ruiner la religion Protestante, sera désormais un des principaux piliers qui la soutiendra.... Il est gagné à la Réformation, et le plus grand nombre du Parlement rengé à ce parti, la continuation de l'exercice est authorisé dans Orange, sans contrevenir pourtant à l'Edict qui la permettoit, au cas qu'ils y apportassent leur consentement.’ Déjà le Prince se montroit fort mécontent de la très-grande influence de Granvelle ‘(Gubernatrice, et suâ sponte, et Regis jussu plurimum ei tribuente. Literas quae ab Hispaniâ aut aliunde mittebantur ad Margaritam, non illa ad Senatum ante referebat quam secretis aut colloquiis aut codicillis cum Granvellano conferret:’ Strada, I. 140). Le 23 juillet il écrivit au Roi pour demander sa démission comme Conseiller d'Etat, ‘voyant les choses aller à l'accoustumée et autrement que sa M. nous en avoit donné espoir:’ Justif p. 178. | |
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Ga naar margenoot+renunciando ageretur, in Senatum non vocaretur Orangius, ne se authorem ejus beneficii Antverpiensibus venditaret.’ Strada, l.l. |