Gezangboek voor vrijmetselaaren(1806)–Jan Steven van Esveldt Holtrop, Willem Holtrop– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 471] [p. 471] Remerciment d'un recipiendaire, à la loge, de l'avoir reçu Maçon. Recèvez, très-aimables Frères, Le tendre hommage de mon coeur, En m'admettant à vos mystères, Vous avez comblé mon bonheur. Chez vous de Saturne et de Rhée Renaît le siècle vertueux, Et pour vous la divine Astrée Est de retour en ces bas lieux. [pagina 472] [p. 472] L'olivier couronne vos têtes, La douce paix conduit vos pas, Dans vos moeurs comme dans vos fêtes, Je vois l'equerre & le compas. Que les monarques de la terre Ne prennent-ils de vos leçons, Bientôt nous n'aurions plus de guerre, S'ils vouloient tous être Maçons. Enfans chéris de la nature, Vous jouissez de ses présens; Une volupté toûjours pure Règne dans vos jeux innocens. Faire le bonheur l'un de l'autre, C'est l'objet de tous vos desirs, Est il un sort comme le votre! Vous seuls goutez les vrais plaisirs. [pagina 473] [p. 473] Ah que je trouve heureux les princes, Chez qui vous êtes accueillis, Et quel bonheur pour les provinces, Où vos temples sont établis. Par tout votre seule présence Doit écarter l'adversité. La compagne de l'innocence Fut toûjours la prospérité. Des humains, lors qu'un decret sage Vous fait fuir la belle moitié, C'est pour vous livrer sans partage Aux saints devoirs de l'amitié. Quoi! le beau-sexe est en allarmer Sur ce prétendu célibat. Est-ce donc mépriser son charme. Que n'oses lui livrer combat? [pagina 474] [p. 474] Mais ce qu'en vous surtout j'admire, C'est l'amour de l'égalité, Vous faites mieux qu'on ne peut dire Les honneurs de l'humanité. Du siècle frivôle, oú nous sommes, L'orgueil est par vous rabattu; Vous ne distinguez dans les hommes Que le mérite et la vertu. Triomphez, troupe fortunée! Vivez, illustres citoyens! Remplissez votre destinée; Des coeurs resserrez les liens. Qu'en tous lieux par vous poursuivie, La discorde tombe aux enfers, Servez de supplice à l'envie Et de modèle à l'Univers. Vorige Volgende