E. du Perron
aan
L. Guilloux
Parijs, 11 december 1933
Paris, lundi.
Mon cher ami,
Voici les photos, c.à.d. celles qui ont quelque prétention d'être réussies. On a revu Malraux, mais le jour après la distribution des prixGa naar voetnoot1.; on a parlé de ce prix que vous connaissez mieux que personne, et longuement de vous deux, et à peu près rien des explorations par voie d'air du pays de la reine de Saba. Maintenant, que je me précipite pour corriger deux erreurs, ou plutôt deux falsifications de choses justes, je veux dire: qui étaient justes dans votre entendement. 1o. Malraux n'est pas agrégé, mais licencié-es-lettres; 2o. le pays de la Reine s'appelle Mareb, comme vous me l'aviez dit, en non Magreb, comme l'avait enregistré mon oreille javanaise. Je me sens trè-è-s soulagé après vous avoir mandé ceci.
Nous nous préparons à partir pour la Hollande, pays des ancêtres de Bep, sinon des miens. Il faut pour cela ‘travailler d'avance’, c.à.d. fréquenter théatres, musiques, expositions et autres ventes publiques, jusqu'à abrutissement complet, ce qui ne peut qu'être utile à la ‘correspondance’. Cela vous expliquera aussi pourquoi je vous quitte maintenant. Je pense vous écrire longuement du pays des Polders. On pense souvent à vous deux, on parle souvent de vous, et s'il ne tenait qu'à nous, vous nous reverriez bien vite dans vos Bretagnes briochines.
Amitiés à vous deux de nous 1 + 1; la main de votre
EdP.