De patriottentijd. Deel 3: 1786-1787
(1899)–H.T. Colenbrander– Auteursrecht onbekend
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1. - Salm aan BourgoingGa naar voetnoot1) - 1 September 1787. -Nous avons des avis qui nous paroissent trop certains, que les troupes prussiennes entreront sous peu sur le territoire de la République. Elles se porteront sur Utrecht qui ne résistera que peu de jours si l'ennemi passe le Vegt et attaque cette ville du côté de la Hollande où elle est absolument sans défense: on ne l'a fortifiée que contre les troupes stadhoudériennes qui vu leur petit nombre ne sauroient passer cette rivière en force et couvrir en même tems Amersfort et le reste de la province d'Utrecht qui est à la dévotion du Stadhouder. Utrecht pris, avec toute sa garnison, les seules forces réelles de la Hollande, cette province est livrée sans ressource à ses ennemis. Si l'armée prussienne préfère d'enter en Hollande par Gorcum, je ne vois rien qui puisse l'empêcher de pénétrer jusqu'à la Haye sur cette route. 8000 hommes et davantage que le Stadhouder peut rassembler dans son camp de Seyst nous tiendront du reste en échec, en attendant que les Prussiens passeront la Lek ou iront jusqu'à la Haye sans coup férir. Que deviendrons nous alors, que deviendra l'alliance, la gloire du Roi, l'honneur du nom français? Si on s'abandonne aux seules ressources de la négociation, si on compte pour quelque chose la résistance que nous ferons contre une armée disciplinée, infiniment plus forte que notre milice dispersée, on fera, je le prédis, le mécompte le plus complet, et si on entreprend contre nous avec des moyens aussi prépondérans, tous les secours que la France voudroit nous envoyer alors viendroient trop tard. Il ne reste donc selon moi qu'un parti sûr à prendre, qui est de faire avancer aussitôt, et avec autant de secret qu'il sera possible, quinze à vingt mille hommes, avec lesquels on dégouteroit sans doute l'armée prussienne de rien entreprendre, surtout dans cette saison, contre la province d'Hollande; à moins qu'on ne se tienne positivement assuré que les Prussiens voudront se laisser amuser par les négociations jusqu'à la saison pluvieuse, et puis encore pendant les fortes gelées. | |||||||||||||||
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Si des raisons déterminantes empêchent le premier parti, si le second n'est qu'illusoire, il faut se résigner à tout perdre, à tout abandonner. | |||||||||||||||
2. - Bourgoing aan MontmorinGa naar voetnoot1). - La Haye ce 16 septembre 1787. -Monseigneur, Votre courrier du 12 de ce mois étant arrivé ici la nuit précédente, je suis parti de bonne heure pour Woerden, d'où j'ai envoyé chercher au plus tôt à Utrecht M. le Rhingrave et M. de Bellonet. C'est avec ces deux officiers, Monseigneur, et avec les membres de la commission de Woerden, que j'ai en une longue conférence pour me mettre eu état de répondre à une partie du contenu de votre dépêche. Mais les résultats que j'ai à vous transmettre ne sont ni bien positifs ni bien satisfaisans. Messieurs de la commission manquent des notions nécessaires pour combiner des opérations militaires, et tant que le Rhingrave de Salm n'a pas été arrivé ils n'ont su que répondre à la plûpart de mes questions. M. le Rhingrave connoît parfaitement le terrain qu'il doit défendre et la nature des moyens qui lui restent, mais je crains qu'il ne s'exagère un peu le danger pour exécuter plutôt le projet que sa vanité conserve depuis longtemps, celui de se renfermer dans Amsterdam avec le reste des forces du parti, et d'être le défenseur de cette ville importante. M. de Bellonet, plus sage, plus désintéressé dans ses vues, ne connoit pas encore assez le terrain pour avoir des idées bien arrêtées sur ce qu'il y a à faire dans ce moment de crise. J'ai commencé par demander à ce conseil de guerre la quantité et la distribution des troupes de la province en ce moment. Elles vont à peine à 9000 hommes; encore faut-il compter sur le regiment suisse de Sturler, qui, comme tous ceux de cette nation, doit inspirer peu de confiance. Les différents postes, au dire de ces messieurs, sont suffisamment garnis d'artillerie et de munitions, et pourront en être facilement approvisionnés tant que le parti restera en possession des arsenaux de Delft et de Dort; mais dans l'incertitude de ce qui peut arriver jusqu'à ce que les troupes du Roi soient sur la frontière de la province, ils sont d'avis qu'elles doivent marcher avec leur artillerie de campagne, et même avec une artillerie de réserve. J'ai pris ensuite, Monseigneur, tous les détails possibles sur leurs inondations. Ce que j'ai à en dire ne remplit pas tout à fait l'espoir que nous en avions conçu. Celles qui doivent couvrir le terrain depuis Naarden jusqu'à Woerden ne laissent rien à desirer. Cette dernière place en aura une particulière qui étoit déjà commencée hier, et qu'on croyoit suffisante pour défendre ses approches. On s'étoit flatté que les inondations combinées du Vaart au sud, et du Vecht au nord d'Utrecht, convriroient cette place; mais le Lek, d'où le Vaart tire ses eaux, se trouvant en ce moment de | |||||||||||||||
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deux pieds plus bas qu'à l'ordinaire, l'inondation projetée sera tout incomplette. Le passage du Vaart seroit cependant impraticable par le nord du Lek, parce que ce poste est parfaitement fortifié; mais Vianen qui est de l'autre côté ne peut résister longtemps, et de ce point, dont une inondation commencée ne pourra défendre les approches, le poste du Vaart sera attaqué avec succès. Le Vecht, qui communique d'Utrecht au Zuiderzee, peut se passer facilement; et dès lors cette place, qui n'a été bien fortifiée que du côté du levant pour tenir tête aux troupes stadhouderiennes, court le plus grand danger si elle est attaquée par le côté opposé après le passage du Vecht. M. le Rhingrave de Salm soutient que dans ce cas très-vraisemblable et très-prochain, Utrecht ne peut pas se défendre trois jours, et opine en conséquence pour l'évacuation de cette place, et pour le parti de replier toutes les forces de la Hollande sur Woerden, Nieuwersluis, Wesep, Naarden, en abandonnant toute la Sud-Hollande aux troupes prussiennes. Nous avons longtemps discuté les avantages et les inconvénients de ce plan. M. de Bellonet prétend que même dans le cas où l'ennemi prendroit le Vaart et passeroit si facilement le Vecht, Utrecht pourroit encore se soutenir 10 à 12 jours; mais le Rhingrave de Salm lui ayant assuré qu'Utrecht bloqué n'avait pas de vivres pour trois, il s'est rendu avec beaucoup de regret à cet argument et l'évacuation de cette place a été à peu près définitivement arrêtée. On fera son possible pour sauver une bonne partie des 150 pièces d'artillerie qui s'y trouvent; encore le manque de chevaux et de chariots rendra-t-il cette opération très difficile. Au midi d'Utrecht, sur la rive gauche du Lek, on a fait deux coupures à la digue, l'une au-dessus, l'autre au-dessous de Vianen; ce qui ne rend ce poste accessible que par la digue qui y aboutit. Mais ce qu'il importoit surtout de défendre, c'étoit l'approche de Gorcum, parce qu'il se trouve sur la rive droite de la Meuse, le long de laquelle les troupes prussiennes paroissent diriger leur marche. Pour y pourvoir on a inondé les environs de Gorcum jusqu'à Dalem, qui n'en est pas à un quart de lieue, on a établi une batterie sur une petite île qui est vis à vis; mais ces foibles ressources n'empêcheroient pas Gorcum de céder à un bombardement de 24 heures. Gorcum supposé pris, on a quelque espoir de retarder la marche des troupes par les inondations de l'Alblasserwaard et du Krimperwaard sur les deux rives du Lek; mais si elles ne remplissent pas ce qu'on en attend, Rotterdam, Delft, Leyde et la Haye même peuvent être en quelques jours au pouvoir de l'ennemi, et toutes les rivières se trouvant ainsi occupées par lui depuis Gorcum jusqu'à l'embouchure de la Meuse, l'entrée des troupes du Roi par le midi de la Sud-Hollande deviendroit impossible. Dans cette incertitude voici, Monseigneur, le voeu auquel le conseil de guerre de Woerden s'est arrêté. D'après l'autorité dont il est revêtu, on peut le regarder comme celui des Etats. Il auroit d'abord desiré qu'un gros corps de troupes, embarqué à Dunkerque, vint au plutôt débarquer à Helvoet-Sluis, pour défendre encore s'il en est temps, les places de la Sud-Hollande, ou en repousser les trou- | |||||||||||||||
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pes prussiennes. Il a senti les lenteurs, les embarras, les inconvénients politiques d'un pareil embarquement; il est convenu que ce moyen ne devoit être qu'accessoire. Il se borne donc à demander avec instance, que 4 à 5000 hommes rassemblés de nos garnisons les plus voisines de la mer, s'embarquent à Dunkerque. Il aura soin qu'on tienne à Helvoet-Sluis des avis tous prêts qui indiqueront l'état de la Sud-Hollande. Si elle se trouvoit entièrement occupée par l'ennemi, le détachement continueroit sa marche jusqu'à Amsterdam d'où il seroit distribué entre les différents postes, à la conservation desquels on seroit forcé de se borner. M. de Bellonet ayant évalué au moins à 40 le nombre de bâtiments de transport nécessaire à cet embarquement, nous ignorons s'il s'en trouvera ce nombre à portée de Dunkerque. Dans cette incertitude la commission de Woerden a proposé d'en faire fréter tout de suite à Rotterdam et à Amsterdam. J'ai répondu à ces messieurs, que comme il n'étoit pas sûr que le Roi crût praticable l'embarquement qu'ils proposoient, ils devroient se borner à prendre dans ces deux ports des mesures éventuelles, sauf à leur donner de l'effet, si ce projet étoit adopté par le conseil de Sa Majesté, et que nos propres bâtiments ne puissent suffire à son exécution. Nous sommes donc convenus qu'ils écriroient sans délai à Amsterdam, à Rotterdam et à Helvoet-Sluis pour qu'on s'y préparât à tout événement. Mais ils ont senti que dans tous les cas le moyen proposé ne pouvoit être qu'accessoire, et après avoir longtemps discuté le plan à suivre pour la marche du corps principal des troupes du Roi, voici, Monseigneur, ce que nous avons arrêté. Il faudroit qu'il partît le plutôt possible de nos frontières de Flandre une armée de 25 à 30 mille hommes. Ces forces sont au moins nécessaires pour tenir tête aux 28.000 Prussiens qui, quoique partagés présentement en trois différents corps, peuvent facilement se réunir pour s'opposer à l'entrée de nos troupes si leurs succès dans la Sud-Hollande sont aussi rapides qu'on doit le craindre. Cette armée iroit aboutir, à travers le pays de Liége, à Eyndhoven, dix ou douze lieues au midi de Boisle-Duc. Là elle trouveroit des avis sûrs et secrets de la situation de la Hollande. Si Gorcum n'étoit pas encore pris, elle passeroit la Meuse en cet endroit. Dans le cas contraire, et si les inondations de l'Alblasserwaard retenoient l'ennemi, elle pouroit aboutir par le Moerdyk à Dordrecht ou à Rotterdam, suivant les circonstances, mais si la rapidité des progrès de l'armée prussienne prévenoit, comme cela n'est que trop vraisemblable, l'arrivée des troupes du Roi, la seule ressource qui resteroit seroit que d'Eyndhoven elles se portassent dans le pays de Clèves pour couper la retraite à celles du Roi de Prusse. Dans tous les cas, Monseigneur, les troupes du Roi n'auroient aucun obstacle à craindre des places de la Généralité. Elles pourroient facilement occuper Breda et Bois-le-Duc, si elles se trouvoient sur leur chemin. Il n'y a pas à Breda plus de 300 hommes de garnison, ni plus de 400 à Bois-le-Duc, dont les bourgeois sont d'ailleurs entièrement voués à la cause patriotique. De plus l'occupation de Breda auroit l'avantage de mettre Sa Majesté en possession d'un arsenal très-fourni qui appartient, il est vrai, | |||||||||||||||
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à la Généralité, mais dont les alliés de la province de Hollande pourroient se saisir sans scrupule après que le Stadhouder a tiré également de la Généralité les troupes et les munitions qu'il a employés à faire la guerre à cette province. Enfin le conseil de guerre croit que dans tous les cas ces deux places pourront être des gages précieux entre les mains de Sa Majesté. - M. le Rhingrave de Salm étoit d'avis que dans cette même vue Mastricht pourroit être occupé par les armées de Sa Majesté, mais il est ensuite convenu avec nous que cette opération nous éloigneroit du but principal et diviseroit les forces du Roi qui ne sauroient trop rester réunies. Il faut encore prévoir le cas où M. le duc de Brunswic, maître de toute la Sud-Hollande, feroit occuper avant nous les places de Breda et de Boisle-Duc. Dans ce cas, Monseigneur, leur occupation deviendroit aussi impossible que le passage des rivières, et l'entrée des troupes du Roi dans le pays de Clèves deviendroit notre seule ressource. Au moment où je finis cette dépêche, Monseigneur, le baron d'Angely, que j'avois prié de voir lui-même à Gorcum ce qu'on pouvoit attendre de ses moyens de défense, et des inondations sur lesquelles ou comptoit, me rapporte les détails les plus allarmants sur ces deux objets, ainsi que sur ce qu'il a appris de la marche des troupes prussiennes. Il résulte de tout ceci, Monseigneur, que le moment de sauver la Hollande sera peut-être déjà passé quand vous recevrez ce courrier, et qu'il ne faudra plus s'occuper qu' à la venger. Dieu veuille encore que le Roi de Prusse, après avoir opéré dans cette province une révolution en faveur du Stadhouder, n'ait encore le temps de se replier sur le pays de Clèves avant que les troupes du Roi y soient parvenues. Dans cette hypothèse elles pourroient peut-être encore, en occupant à leur tour la province de Hollande, y faire renaître le parti patriotique de ses cendres. Son foyer pourra subsister lomgtemps encore à Amsterdam, et si nos fâcheux pressentiments se vérifient, ce sera là qu'il faudra aller le ranimer. | |||||||||||||||
3. - Uit een ‘verhaal van het voorgevallene binnen Utrecht sedert den 10 may 1787 tot op deszelfs evacuatie op den 15 september van het eygene jaar’Ga naar voetnoot1). -Vóór 10 Mei bestond de bezetting uit de schutterij (1900 man infanterie en 400 artilleristen); 400 auxiliairen; 1 eskadron van het regiment-Van Tuyll; een corps ‘groene jagers’ of scherpschutters onder C.G. Visscher. | |||||||||||||||
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13 Juni komt uit Holland het eerste bataillon Pallardy (312 man); 8 Juli het regiment Bylandt-dragonders onder Mascheck. Den 25 Julij ontving den Gouverneur een brief ter waarschouwing tegen een Vrouwsperzoon, die onder schijn van Vogeltjes te verkoopen, het Hollands Cordon espionneerde. Den Gouverneur gemelde Vrouw hebbende na laten gaan, bevond dat zij op zekeren tijd van de Amersfoordse Wagen afkomende, in de Stad kwam, verscheyde Straaten doorkruyste, en eyndelyk bij den Rhijngraaf in huys ging en aldaar 's nagts bleef tot den anderen dag, wanneer zij wederom wegraakte; hier over den Rhijngraaf door den Gouverneur onderhouden wordende, antwoorde, het waar was, dat gemelde Vrouw door hem gebruikt wierd om het Camp etc. te bespieden, en hem daar van rapport bragt; in hoe verre dit waar zij weet men niet.
Den 19 Augustus viel er een mondeling gesprek of zamenkomst voor tusschen den Graaf van Calemberg, gewezen Collonel bij 't corps ligte Troupes van Darmstad, een man zeer de Prinsen Pathy toegedaan, en tusschen een uytgezondene van den Rhijngraaf van Salm, zoo men meend Cappes, Generaal Adjudant van gemelde RhijngraafGa naar voetnoot1); dit zoude voorgevallen zijn op de volgende wijze; den 18 zoude de Collonel Calemberg van Thiel, en den volgenden dag met een Chais over Houten naar de Bild gebracht zijn, wanneer uyt het Camp een Detachement Dragonders arriveerde, welken op den uytgezonden officier van den Rhijngraaf schooten, edog kort daar na kwam de Graaf van Calemberg met gemelde officier in gesprek tot dat de Graaf van Calemberg eerst na taptoe weder in 't Camp kwam, en de Officier weder na Utrecht retourneerde. Door een anoniemen brief uit de Bilt werd dit te Utrecht bekend. Eyck ging er mede naar Salm, of het waar was? waarop Salm ‘in substantie antwoordde van ja.’ Hij beweerde door Kahlenberg te worden lastig gevallen met uitnoodigingen. Eyck zeide: ga niet naar hem, laat hem te Utrecht komen. Salm keurde dit goed, waarop kort daarna Kahlenberg in een chais naar een | |||||||||||||||
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herberg buiten de Tolsteegpoort is gereden, waar hij lang met den Rijngraaf sprak. Ook dit werd Eyck door anonieme brieven bekend gemaakt. Zeker is het dat van die zamenspraken niets is uitgelekt, en dat den Rhijngraaf door den Gouverneur daar naar gevraagd zijnde, geen tijd of gelegenheid had, om iets daarvan te verhalen of zeggen. 12 September ontving Eyck van ‘bekende en vertrouwde handen’ uit Arnhem en Nijmegen tegelijk bericht, dat den volgenden dag de Pruisen zouden binnenrukken. Hun kwartiermeesters waren aangekomen. Eyck ging er mede naar het defensiewezen en naar den Rijngraaf. Bij eerstgemeld collegie vond dit geen geloof, en bij den laatste wierd dit geheel verworpen, dewelke verzekerde het bewegingen waren die niets beduyden, en die geen effect konden doen, voegende daar bij, gelijk gewoon was te doen, dat men op hem staat moest maken, en dat wel wist en verzekerd was, dat zo dra iets aan was, Frankrijk wel zorgen zoude, dat zij iets ondernamen, stellende dus het Defensie Weezen volmaakt gerust.
Het was op Zaterdag den 15 September 1787 dat den Gouverneur als praesident der Gedeputeerde VergaderingGa naar voetnoot1) dezelve des middags ten een uur bij den anderen riep om te besoigneeren en te delibereeren over de situatie waar in de Stad zig bevond; ten welken eynde den Rhijngraaf en Generaal Van der Borch ontboden wierden, dan den Generaal Van der Borch zeyde, den Rhijngraaf naar Woerden was, dog dat aannam zoo dra Zijn Excellentie in de Stad kwam, den Gouverneur hier van te zullen doen verwittigen; dan men begreep den Generaal als bij absentie van den Rhijngraaf het commando hebbende bij H. Ed. Mogende te ontbieden, dan waar van gemelde Heer zig excuseerde, met te zeggen dat hij alle oogenblik den Rhijngraaf binnen de stad verwagte (zijnde Zijn Excellentie des ogtends naar Woerden gereeden, en niet voor des avonds circa 7 uuren te rug gekomen), en dus liever wilde wagten. De Vergadering dus met onverrigter zaake moetende scheyden, begreep nogmaals dien dag des agtermiddags ten 3 uuren te moeten bij een komen, wanneer den Generaal Van der Borch weder wierd ontboden, en ook compareerde, mede brengende de 3 Fransche IngenieursGa naar voetnoot2). Wanneer de Praeses aan die Heeren te kennen gaf de inquietude der Vergadering over de situatie der Stad en de lopende gerugten, voornamelijk over de Pruissische Troupes, voorts de Vergadering opening meende te moeten hebben van het Plan der Defensie, en wat er gedaan moest worden; hier op antwoorde den Generaal dat hij thands overtuygd en verzekerd was dat 'er Pruissische Troupes in het | |||||||||||||||
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Land waaren, en dat men dezelve misschien den anderen dag alhier voor de Stad zoude hebben, dat dagt de Stad niet bestand was, en dat dan in alle gevalle naar zijn gedagten beter was de Stad geëvacueerd wierd van Militairen, om dan gemakkelijker en beter te kunnen capituleeren; dan dat den Rhijngraaf niet in de stad zijnde, hij niet wist wat deszelfs voorneemen was, en dus daar niets van konde zeggen voor hij zijn Excellentie gesproken had. De Fransche Ingenieurs affirmeerden toen ook den aanmarsch der Pruissische Troupes, en gaven niet onduidelijk te kennen, dat de zaaken zoo ver heen waren, en in dat geval, dat men wel zoude moeten komen tot het evacueeren der Stad; dat zij evenwel niet wisten, wat geresolveerd zoude worden; declareerende verder den Generaal Van der Borch in substantie het volgende, als hier blijkt uit dit Extract uit de Notulen van de Gedeputeerde Staten: ‘Saturdag den 15 September 1787. De Heer Van der Borch met 3 Ingenieurs binnen verzogt zijnde, om opening te geeven omtrent den aanmarsch van Troupes, en wat resistentie er kan geschieden, heeft gedeclareerd, dat er waren 6000 man bij Thiel campeerende, gedestineerd tegen Gorkum, 5000 man te Cuylenburg, tegen Vianen, en dat 9000 man zig te Zeyst bij 't Camp zullen voegen; dat zij tegelijkertijd 3 attacquen zullen doen: een op Gorkum, een op Vianen, en een op Utrecht, en wel de laatste met 9000 man Pruissische, die met die uit de Provincie 18.000 man zullen uytmaaken, welke 18.000 man ons zullen op het lijf vallen, morgen ogtend; dat hij Generaal raadde zig in veiligheid te stellen om af te wagten dat Frankrijk hier komt, dat men kanon, kruyt, en kogels mankeertGa naar voetnoot1), en dat men niet in staat is te resisteeren, dat men beter in staat is eene goede Capitulatie te maaken, als er geen Militie in was, dan als er Militie is, dat de Batterijen aan de Waard Poort geen Canon hebben, dat de laage Rivier de Inundatiën onmogelijk maakt, dat Vianen niet kan resisteeren, en dat Vianen ingenomen zijnde, die Colom zig op ons zal werpen, en van agter op het lijf vallen, wanneer alle retaite afgesneden zijn zoude, dat Holland zijn eyge Militie tot eyge defensie zoude terug roepen, met welk alles de Fransche Ingenieurs eens waaren, alzo bekenden de Werken tegens zulk een magt niet bestand waaren, nog ook de Militie of Auxiliairen en Burgers’Ga naar voetnoot2). | |||||||||||||||
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Dit gaf geen geringe verslagenheid onder de Leden der Gedeputeerde Vergadering, wel bezeffende, wat de gevolgen zouden worden van dit alles, dan men troostede zig nog al met de hoop dat het niet tot evacueeren komen zoude, dat den Rhijngraaf te huis komende hun nader en betere tijding zoude brengen, en dat het een zwaarhoofdige gedagte van den Generaal zoude weezen. Dus scheyde de Vergadering op reces tot 's avonds ten 9 uuren, toen den Rhijngraaf in de stad was gekomen. Intusschen was alles in de Stad den ouden gewonen gang gegaan, zo met het houden der Parade als anders, zonder men iets bespeurde dat naa het verlaten der Stad geleek, en alzo zukkelde den dag ten eynde, zonder eenige gedagten dat in den avond het sort der Stad uytgesproken zoude worden; wanneer men des avonds circa half 8 eenig Volk van het Legioen op het St. Jans Kerkhof in de Wapenen zag komen, dewelke van tijd tot tijd vermeerderende, men dagt dat tot eene expeditie of attacque gebruikt zoude worden gelijk men reeds gewoon was; dus het zelve niet veel speculatie baarde. Den Gouverneur door een Officier circa half agt tijding krijgende den Rhijngraaf was gearriveerd, beleydde terstond de Vergadering van Gedeputeerde tegen 9 uuren en de Vroedschaps Vergadering ten half tien; wanneer nu de tijd der belegde Vergadering, namelijk 9 uuren, gekomen was, stond het gantsche Legioen van Salm met eenige andere Militairen reeds in de Wapenen, op het St. Jans Kerkhof. Gelijk dan ook, na de Vergadering circa een half uur te hebben laten wagten, den Rhijngraaf, verzeld van den Generaal van der Borch en de 3 Fransche Ingenieurs, binnen trad. Hier op, na de Heeren neergezeten waren, vatte den Praeses het woord, zijnde den Gouverneur, vragende uyt naam der Vergadering om opening van zaaken, wat hij Rhijngraaf van de aanmarsch der Pruissische wist, of het zelve bij zijn Edele nog in den wind wierd geslagen, en of er nu een generaal Plan van Defensie was, om in cas van attacque zig naar te reguleeren, daar hij. Gouverneur zoo dikwijls in zijn qualiteit op geïnsteerd had, dit alles ten eynde H. Ed. Mog. die middelen daar zouden konnen stellen, die zij zouden denken nodig te zijn in de gesteldheid van zaaken. Dan de op den Rhijngraaf staroogende en hier op voldoend antwoord verwagtende Vergadering, wierd verbijsterd op het zien voor den dag halen en door het hooren leezen van twee differente Patenten van H. Ed. Mog. Gecommitteerde ter Defensie van Holland en Utrecht te Woerden vergaderd, bij het eene van welken met een onderstaande dagteekening aan gemelde Rhijngraaf wierd overgelaten, om als nodig oordeelde met alle de Hollandsche Troupes uyttetrekken, en bij het andere zonder dagteekening wierd ordre gegeeven om terstond de Stad te verlaten; het hooren leezen dier Patenten als een donderslag in de ooren der Vergaderings Leden klinkende, vroeg den Praeses, wat reden er was om te vertrekken, of hij Rhijngrave zulks meende te volvoeren, en wanneer hij dat wilde doen. Waarop den Rhijngraaf in substantie antwoorde, dat de Pruissische Troupes reeds in het Land waaren, en in 3 Colonnen zouden op- | |||||||||||||||
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trekken te weten 11.000 na Zeyst, 9000 voor Gorkom, en 5000 voor Vianen; dat de attacque zoo door het Princen Leger te Zeyst als door de Pruissen op Utrecht zoude geschieden, en dat men ingesloten zoude worden, dat men geen resistentie konde bieden, als kunnende geen staat op de Burger Schutterijen maaken, dat er mankement van alles en de Fortificatiën in geen goeden staat waren, al het welke den Generaal van der Borch en de 3 Fransche Ingenieurs affirmeerden; om kort te gaan, dat hij met zijn Volk zoude vertrekken, en wel uyterlijk des ogtends ten 3 uuren, en dat er dus geen tijd van delibereeren was; zoo men de Burgers wilde waarschouwen, die dan wilden die konden meede uyttrekken. Schoon had men praaten, en verweet den Praeses aan den Rhijngraaf de omstandigheid, waar de Stad zig door zijn toedoen in gebragt zag, dat nogmaals sterk insteerde en des noods hem ordonneerde om te blijven en dat hij hem van den Eed aan de Stad en Provincie gedaan niet ontsloeg, dat zo hij Rhijngraaf met zijn Volk dan wilde gaan, den Generaal van der Borch met zijn Regiment zoude blijven, als wordende door de Provincie Utrecht betaald, waar op den Rhijngraaf repliceerde, dat de Generaal met hem zoude uittrekken, kunnende de Provincie gemeld Regiment na dato niet meer betaalen. Hier op stond den Rhijngraaf met den Generaal van der Borch en de Fransche Ingenieurs op, en verlieten de Vergadering. De Leden na deze Scene elkander met een treurig gelaat aanziende, en begrijpende er voor hun niets meer te doen was, namen afscheyd van elkanderen en gingen elk zijns weegsGa naar voetnoot1). Intusschen was en trok het volk langs hoe meer in de Wapenen en zommigen begonden te twijffelen of niet iets gaande was, dog wisten er niets zeker van, tot dat den Gouverneur in de ten half tien belegde Vroedschaps Vergadering verscheen, en aldaar van het gepasseeede in de vergadering van Gedeputeerde verslag deed; hoe vreemd dit de Vergadering in de ooren klonk kan men ligt naargaan, dan goede raad duur en de tijd kort zijnde, wierd geresolveerd aan alle de Burger Collegien hier van kennisse te geeven, met vrage wat te doen; de Vergadering wierd gecontinueerd tot circa half een, toen eene Commissie uit de Burger Gecommitteerden binnen stond, zeggende, het aan de Vroedschap over te laten, als niet wetende wat te doen, en wat het beduydde; waarop insgelijks de Leeden van elkander afscheyd naamen, en heen gingen. Als nu klom de confusie ten hoogsten top, en niet buyten verwondering wanneer men zig verbeeld, hoe de meeste Inwooners uit hunnen slaap opgewekt wierden, met deeze donderende woorden: Indien gij uw Leven, | |||||||||||||||
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Vrouwen of Kinderen wilt bergen, red u dan voor de klokke 3 uuren; eene beschrijving der van het geschreeuw en gehuyl weergalmende Straaten te maaken is onmogelijk, den eenen Burger, woedende, smeet zijn Geweer tot den grond, met de verwijtende woorden, waar toe heeft het zelve mij gebaat, en heb ik daarom zooveel moeyte en zorgen, en verlies geleden; den anderen, niet wetende wie hem verraaden had, vervoegde zig al dreigende bij den Regent en wilde den zelven om hals brengen, sommigen, der Prinsen gehate parthij toegedaan, beschimpten den radelozen en schuwen burger, eenigen bekogten het met de doodGa naar voetnoot1), daar anderen er met verlies van goederen, ja zelfs van gezondheid, af kwamen. Onderwijl ging reeds het uyttrekken der Corpsen voort en verlieten den een naa den anderen de Stad, terwijl men van tijd tot tijd de oproerkreet Oranje Boven reeds uyt de agter straaten hoorde opgaan, met geen minder schelden en vloeken op de nu vlugtende Patriotten. Eene troep begaf zig nog naar het Fort RedelijkheidGa naar voetnoot2), om hetzelve nog eenigen tijd te defendeeren, en de Stad niet zonder een schot over te geeven, dan daar komende, vonden alle het geschut vernageld, moesten dus met onverrigte zaken terugkeeren. Het Regiment van van der Borch was het laatste dat uyttrok, des ogtends circa half 6, waar meede den Gouverneur, naar veel uytgestaan en ongelooflijke moeyte [geleden te hebben] tusschen de gelederen, als gedwongen door hem toegenegene en eenige getrouwe Vrienden, de Stad, en met eene zijne Bezittingen, en zijne met hem in een Zee van rampspoed gedompelde Medeburgers aan hun noodlot moest overlaten. | |||||||||||||||
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4. - Aanteekeningen van MR. Guiliam Balthazar Emants, pensionaris van Delft, ter vergadering van Holland van 16, 17 en 18 september 1787Ga naar voetnoot3). -Extraordinaris Vergadering Sondag 16 September 1787. Beraadslaging op het voorstel van Amsterdam tot het verleggen der vergadering. WassenaerGa naar voetnoot4) vraagt off securiteit voor de personen van de vergaderden te Amsterdam? Hollant geen meester meer van haar selfs. | |||||||||||||||
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Wassenaer-Starrenburg segt nopens de saken van Delft, 't is publicq getekent in de courantenGa naar voetnoot1), sonder dat Holland off de Regeering iets gedaan heeft; moet daar nu maar in gekomen worden, sonder iets te doen? Ridderschap overnemen de propositie van Amsterdam; proponeren wat er te Delft gedaan is, en off er voorsiening is geschiet; de vrijheid Burgerstand legt daar dood. Haerlem sullen van 't geproponeerde omtrent de verlegging der Vergadering kennis geeven. Delft idem, en nopens de saken bij hun, kunnen sig daar niet op inlaten. Leiden reflectie op omstandigheden, en ook in mandatis [zich te] inquireren nopens Vrankrijk; loueren [Gecommitteerde RadenGa naar voetnoot2)]; mogelijk morgen 10.000 man voor Leerdam; en voorts tijd om te sorgen niet te exponeren; moet sorg dragen voor personen; en als te lang wagten, dan mogelijk geen schuilplaats meer; en so te GorinchemGa naar voetnoot3), dan is de sleutel weg, en dan kunnen in den Haag komen, en dan geen tijd verbijdenGa naar voetnoot4), en verwagten dat dat het sentiment van hunne principalen is; reets deezen nagt slegte taal in den Haag, en tijd niet bloot gestelt. - Nopens de saak van Delft, seggen dat is een domestique saak. Amsterdam niet present. Gouda na dat alles aan Burgerij gecommuniceert, en Burgerij en Regering praefereren in den Haag; 't verplaatsen allernadeligste gevolgen; niet alleen de vergadering, maar ook met haar relatien; cas van 't land, archieven, Gecommitteerde Raden, influentie op alle de collegien ter Generaliteit; wat sal effect sijn te Amsterdam? hoe sullen de ordres van Holland gerespecteert? Door 't water tegenhoudenGa naar voetnoot5), en de executie beletten; elk moet sig wagen aan publique saken; en mogelijk scheiding off scheuring in de Vergadering van Holland, toch hopen en bidden geen separatie; dat nu denken als in 1672; zo toen gedaan wasGa naar voetnoot6), dan mogelijk geen Vergadering van Holland; dus sijn van opinie provisioneel immers en voor als in den Haag; dat is last van Regering en Burgerij. - Sijn tegens alles wat driftig is, en als sig addresseren, dan wat anders: seggen dat Utrecht sou sijn geëvacueert. Gorinchem wensten als nog middelen uytgedagt, om de onheylen aftewenden; niet opposeren, dog so na Amsterdam, dan justificeren van de Ridderschap sonder onderscheid complete protectieGa naar voetnoot7). Schiedam buiten staat de intentie te communiceren; begrijpen residentie- | |||||||||||||||
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plaats niet meer geschikt; voelen wel de reflexien van Gouda, dog begrijpen dat de propositie van Amsterdam alleen maar temporair is, en zij consenteren daar in, dog doen reflectie op de propositie van de Ridderschap om staat te maken op personele veiligheid. - Nopens de saak te Delft beschouwen dat domesticq. Brielle, nopens de propositie van Amsterdam, om de vergadering te verleggen, overgenomen. - Nopens de saak van Delft niet expliceren. Alkmaar met Amsterdam eens; zij zijn reeds te voren gelast, en de eenigste veilige weg is na Amsterdam te gaan. - Voorts met Leiden. Hoorn met Schiedam. Enkhuizen en Edam met Brielle. Monnikendam en Purmerend met Leiden. Medemblik met Brielle. [Tweede rondvraag]. Haarlem, aanzien. Delft, kunnen zig niet expliceren. Gorinchem, sullen niet opposeren. Raadpensionaris pousseert het werk nopens de verlegging der vergadering. Segt, Dordrecht en Amsterdam sullen niet komenGa naar voetnoot1). Leiden seggen, sij dan mogelijk ook voor een tijd niet komen. Ridderschap, Briel, Enkhuizen, Edam, Medemblik overnemen. Haarlem seggen er mede genoegen te nemen. Delft aanzien. Leiden persisteren. Gouda persisteren. Gorinchem volgens algemeene last met Dordrecht en Haarlem; als de conclusie genomen is, dan sullen kennis geeven. Schiedam als meenen deze plaats niet geschikt, dan na AmsterdamGa naar voetnoot2). Alkmaar, Hoorn, idem. Geen conclusie gevallen op de verlegging der vergadering; maar overgenomen door eenige leden. | |||||||||||||||
Maandag 17 September.Extensie der notulen van den vorigen dag. Ridderschap met de extensie. Haarlem met de extensie, en consenteert in de verlegging der Vergadering van Holland na Amsterdam. Delft met de extensie. Leiden niet gedeclareert in de Vergadering niet te sullen komen, maar gedagt nader te sullen schrijven, off al [dan] niet komen, dog nog heden gelast te compareren. | |||||||||||||||
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Amsterdam (de Pensionaris Van der Goes) in bysondere omstandigheid; ten spoedigsten te concluderen; overnemen is egter declineren, en versoeken Raadpensionaris conclusie optemaakenGa naar voetnoot1). Gouda maken een kleine alteratie in haar declaratoir, dat niet hebben geconsenteert. Gorinchem hebben nog geen antwoord. Schiedam met Leyden, dog gedurende de jegenwoordige onlusten te Amsterdam. Briel niet in staat geweest, om deze stukken te brengen ter kennis. Enkhuizen, Edam, Medemblik, met Briel. Haarlem gaat heen, als kunnende niet langer in den Haag vergaderen. | |||||||||||||||
Maandag 17 September 's avonts tusschen 8 en ½ 9.Bericht van de overgave van Gorkum. Ampel rapport van de BockGa naar voetnoot2), die in de stad was geweest, en in de vergadering van Holland gerequireert, om mondeling [de missive van de gorkumsche regeering toe te lichten]. Ridderschap, nu de saak so is, als nu tragten de constitutie op den ouden voet te brengen, de Resolutien tegens de Prins genomen bij meerderheid, en door de meerderheid van geremoveerdeGa naar voetnoot3), en door een cabale, en daarom Resolutie nemen tot intrekking. Delft, Leiden, overnemen. Amsterdam kunnen niet anders doen vermits niet gelast zijn op iets en nog geen tijding hebben. Gouda overnemen; beseffen hoe langer hoe meer nodig dat de Vergadering door meer leden gefrequenteert; was 't mogelijk de leden een retour na deeze vergadering; nodig retour om haar daar toe te permoveren; geen antwoord nog aan Amsterdam gegeven, en komt voor nootsakelijk Amsterdam en alle de andere absente leden te exhorteren. Gorinchem nopens propositie van Gouda, seggen uit hoofde last niet employ maken, maar inhaereren haar declaratoir. Brielle sijn mede voor de herstelling der rust, en amplecteren 't advis van de Ridderschap, en dus nog deese nagt expressens aan de leden, al was het dat de vergadering nog morgen avond bij den anderen quam. Enkhuizen sij voor haar selve wel voor, dog vreesen geen effect bij de andere leden, en daarom liefst alle de steeden te versoeken, om hier te komen. | |||||||||||||||
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Edam, Medemblik, met Enkhuizen. Ridderschap segt daar gaat so een langen tijd mede heen; de nood is aan de man. Enkhuizen: sal de Hertog van Brunswijk daar mede gedient sijn? beter meer leden, want anders geen effect. Ridderschap segt, de nood presseert. Amsterdam neemt de proposite over. Gouda sal een missive coucheren. Ridderschap onder eenige remarques facil. Delft, Leiden, niet inlaten. Amsterdam (de Pensionaris Van der Goes alleen) niet inlaten, alles overnemen. Gorinchem et seqq. niet tegen missive. Missive aan de leden geschreven, om morgen avont hier te komenGa naar voetnoot1). | |||||||||||||||
Dingsdag 18 September 1787, 's middags.Ridderschap proponeren om generaal oranje te laten dragen, en te surcherenGa naar voetnoot2), en ordre gewelt of plundering opponeren. Delft begrijpt alleen voor den Haag, en 't verdere overnemen. Leiden niet in staat, maar overnemen. Amsterdam horen en sien, en geen conclusie op te houden of te nemen. Gouda alleen surcheance provisioneel, en die niet tegenspreken, en nopens ordre tegens gewelt of plundering, ook niet tegen. Proponeren alleen tot den Haag, en dan aanschrijving aan de andere steden. Brielle de surcheance in den Haag, en authorisatie om die surcheance mede te verlenen in de steden. Enkhuizen, Edam, Medemblik, [met Ridderschap]. Delft, Leiden, aanzien. Amsterdam laat sig niet in. Dus de publicatie gearresteerd generaalGa naar voetnoot3).
N.B. Vermits de vroedschap te Delft om 4 uuren vergaderde tot het delibereeen over het groote werk, sijn wij omtrent 3 uuren na huys gereden. | |||||||||||||||
Dingsdag 18 September 1787, 's avonds te 8 uuren.Ridderschap compleet except Kijfhoek. Wegens Haarlem, Gec. Raad Clotterbooke. Delft, Pensionaris alleen. Leiden, Gec. Raad van Leeuwen. | |||||||||||||||
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Amsterdam, Gec. Raad GeelvinkGa naar voetnoot1), Van der Goes (Pens.). Gouda, Slicher, Van der Does, Van Wijn (Pens.). Briel, Mirell en Helsdingen (Pens.). Enkhuizen, Bleiswijk en Van Stralen. Edam, Boot. Medemblik, Mol.
Bij de extensie vragen, of omtrent de plundering alhier zorg gedragen wordt. Nog plundering in 't Westeinde bij een tabaksverkoper. - Royer segt, niet geplundert. ClotterbookeGa naar voetnoot2) segt, dat se TimmermanGa naar voetnoot3) willen hebben van de Poort; Rhoon segt, dat se hem absolut willen hebben. Naderhand segt, alles wel. Hierop werd de Generaal Kretschmar gehaalt, om de nodige informatiën te geven, die deselve vervolgends ampel geeft. TinneGa naar voetnoot4) die segt, dat van Rijswijk en Voorburg versoeken adsistentie. Te Honsholredijk ook al niet wel. Kretschmar komt weder binnen op zijn verzoek; kunnen nog te Rijswijk, nog te Voorburg. Quaestie, of alarm sal geslagen worden, of niet. Op nader klagten alarm slaan, en geweld met geweld te keeren. Propositie Ridderschap. - Beraadslaging daarover: Delft, vide last. Haarlem medewerken tot alle middelen tot beveiliging van den Haag; te committeren 2 Heeren niet verder te marcheren, en om Sijn Ht. te versoeken herwaarts te komen, dog suspensie en 't commando niet concurreren. Raadpensionaris segt spreekt van selfs; bij provisie de suspensie herroepen is het commando gerestitueert. Leiden proponeren in critique situatie van saken niets meer geraden als 2 Heeren na Hertog van Brunswijk, en te vragen waer in de reden gelegen was, en so het is de saak van de Princes, dan verder bereid de Princes in den Haag te versoeken, en geen verandering in saken van de Prins te brengen, en in hope niet verder trekken. | |||||||||||||||
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Nopens de suspensie, horen verdere leden. De Commissie te Woerden intrekken. Pensionaris Van der Goes van Amsterdam declareert nu nader gelast overtenemen, en van stadswegen persisteert nog op verlegging der vergadering uit 's Hage na Amsterdam; dus kan niets anders doen als overnemen. Gouda krijgen so so een missive, dat indien nog eenigsints mogelijk is desen avont off morgenogtent [naderen last te gaan halen?]; 200 huysen uitgeplundert; verlangen na Pruyssische troupes; dus sij niet kunnen doen, daarom voor af in consideratie, om de vergadering tot morgen te 12 uuren [te surcheren]. Raadpensionaris segt geen uitstel mogelijk, en moet concluderen. Gouda, nopens het laatste point omtrent Hertog van Brunswijk, kunnen toestemmen. Omtrent de verdere pointen kunnen niet doen, dog hasarderen, om wanneer nemen een Resolutie, dan niet ophouden, maar aanzien. Brielle met Ridderschap. Enkhuizen hebben Resolutien, die in abstracto beletten te kunnen conformeren, dog om niet verantwoordelijk eenig en alleen reden, dat conformeren onder approbatie. Edam en Medemblik met Ridderschap. Dus geresolveert conform de 4 pointen van de Ridderschap. Ridderschap: Wassenaar Twikkel, en en een Heer uit de Steeden. Amsterdam, kunnen niemand noemen. Gouda: Van der Goes. | |||||||||||||||
5. - Aanteekeningen van Mr. Hendrik van Wijn, pensionaris van Gouda, ter vergadering van Holland van 16, 17 en 18 September 1787Ga naar voetnoot1). -Vergadering van Holland, Zondag den 16 September 1787 des middags ten twaalf uuren. Beraadslaging op den voorslag van Amsterdam. Twikkel: die van Amsterdam doen een propositie - zij spreken van de securiteit der vergaderde Leden. Kunnen die van Amsterdam ieder Lid verzekeren? Er wordt op de publicque straten verhaald dat men Leeden te Delft arresteert - na vrede van Munster is geen exempelGa naar voetnoot2). Ieder moet aen zijn plicht alles opofferen, maer wegens vrijmoedige advisen moet men niet aensprakelijk zijn. Wie kan zeggen dat men stuiten kan de zaeken al !ag men alles datelijk neer. Starrenburg: 't geen te Delft is gebeurd is publicq geweest, dat men | |||||||||||||||
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de Leeden zoude mishandelen - men laet ze maer begaen, en als er van een andere kant iets geschied zegt men het raekt de directie, daer zal een bloedbad van komen. - Wij hebben daer een horreur van. - Toen Lodewijk de 14e kwam is de Vergadering hier gebleven - men wil alles in handen geven aen Amsterdam. Ridderschap proponeert of men diergelijke dingen moet permitteren. - Nemen propositie van Amsterdam over. Delft kan zich niet expliceren. Caeteri: dan maekt het geen object [van deliberatie uitGa naar voetnoot1)]. Haerlem: verleggen, maer zoo meerderheid anders denkt zullen zig laten welgevallen. Delft: men moet meerder weten van publicq werk; Gec. Raden moeten van uur tot uur weten hoe het gesteld zij - dit is een refiectie der Vroedschap, niet van haer. Starrenburg: Defensiewezen moet daer voor zorgen. Delft: men moet niet disputeeren. Defensiewezen dit aen te schrijvenGa naar voetnoot2). Zij hooren niets van 't Hof van Frankrijk. Raadpensionaris: er is nog geen ministerieele tijding; maar onder de hand is missive Montmorin aen Chargé d'affaires, dat genegen is om daedlijk hulp te presteeren. - In Frankrijk heeft men nog niet kunnen ontvangen Resolutie tot nader reclame van secoursGa naar voetnoot3). Leiden: bij pincipalen in mandatis zich te iuquireren, [of] Raadpensionaris [de hulp van het] ministerie [van Frankrijk] heeft kunnen requireeren, want hij is er nietGa naar voetnoot4). Zij loueeren Gec. Raden in haer departement; kort voor de Vergadering hebben een blijk gezien, dat 10,000 man voor Leerdam staen. Hebben gisteren avond kennis gegevenGa naar voetnoot5). - Eenparig heeft men begrepen zich niet te moeten exponeeren - zij zijn voor het vertrek - er moet geen tijd meer voor deliberatie worden gebruikt; men moet zorgen voor personen, zoo men zich vestigd op Gorinchem is er geen defensie, en is de sleutel weg, men weet welk gevaer dan. Het komt hun voor dat men van den tijd moet gebruik maken, en op de plaets moet [vertrekken]. Men zegt dat in verscheiden kreten van den Haeg [reeds een begin van oproer te bespeuren is geweest]. Gouda zeer ampele aenspraek, tendeerende volgens last der principalen, om de vergadering van Holland niet te verleggen naer Amsterdam. Rotterdam absentGa naar voetnoot6). | |||||||||||||||
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Gorinchem, wenschten er middelen waren om de gedreigde onheilen voor te komen; zullen niet hasarderen zich te expliceren daer zij niet kunnen geinformeerd zijn; zo conclusie valt zullen zij niet anders doen. Maer zo men gaet na Amsterdam, zou aen alle de Leden van Staet zodanig een securiteit niet worden gegeven [als de Ridderschap verlangd heeft?]. Gouteeren reflectien van Delft om aen Defensie aen te schrijven. Schiedam, zijn ignorant geweest van zaken, maer in verwagting approbatie betuigen mede leetwezen,....Ga naar voetnoot1) zijn sterk, den Haeg is niet meer geschikt tot residentie. Er is gewigt in de objectien van Gouda, maer vertrouwen dat die zwarigheden moeten evanesceeren, zo zij vaststellen dat zij maer provisioneel is. Fiat, maer in dat geval reflectie te slaen op 't zeggen Ridderschap en door 't geven van securiteit te maken dat ieder staet mag maken voor zijn particuliere veiligheid. Schoonhoven absent. Briel: ad missive Amsterdam, die zaek is van zo veel essentie dat zij het moeten overneemen. Alkmaer; zijn het eens met Amsterdam; hebben geen last dan bij voorraed dat indien zij begrepen de Haeg moet worden verlaten men veiliger plaets moest kiezen. Hoorn met Schiedam. Enkhuisen hebben geen kennis van zaken gehad, en dus overnemen. Edam, overnemen. Munnikendam, met Leiden. Medemblik, overnemen. Purmerend, met Leiden. Raadpensionaris vraegt, hoe Haerlem? Haerlem zal conclusie aenzien. Gorinchem zal zich niet opposeeren, zullen per expresse kennis geven. Delft, bereid om binnen 3 a 4 uuren zig te expliceeren. Raadpensionaris: 't is geen materie van uitstel. Leiden: 't is maer, dat de Pruissen in 't land zijn; 't is gepointeerd op den Haeg, de vraeg is of men zich daer aen zal exponeeren. Geen eerlijk Lid [zal dit willen]. Gouda: de reflectie van Leiden taxeert [hun] principalen. Delft zal conclusie aenzien. Gouda, persisteren. Gorinchem, zullen niets doen, maer zullen zich niet opposeeren, vinden ook geen vrijheid om overtenemen, maer als de conclusie genomen is, dan zullen zij het ter kennis brengen. Schiedam: zo er maar mooglijkheid is dat Pruissische troupes [den weg naar Amsterdam nog openlaten, wanneer men de conclusie uitstelt?] Briel, Enkhuisen, Edam, Medemblik, overnemen. | |||||||||||||||
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Ergo Ridderschap, Delft, Enkhuisen, Edam, Medemblik nemen 't over; Alkmaer heeft zich geconformeerd met Amsterdam; Leiden neemt aen kennis te geven aen principalen, en zoo die blijven bij denkbeelden die zij hebben kunnen bemerken bij principalen [dan zal Leiden zich niet meer in den Haag doen vertegenwoordigen]. | |||||||||||||||
Vergadering van Holland, den 17 September [1787].Extensie. Haerlem consenteert in 't verleggen der vergadering. Delft met extensie. Leiden heeft gezegd, dat zoo [aan hun] principalen opening wierde gedaen, zij vertrouwden die als dan zouden persisteren bij de opinie van de vergadering te moeten verleggen. Refereeren aen principalen om [zich nader te declareeren]. Amsterdam. Gedeputeerde van Amsterdam heeft brief geignoreerd, kent gedagten van principalen niet - zij schijnen hem niet bij te leggen deliberatie, want er is maer een verzoek, noch geen conclusie. - Conformeert [zich] met extensie en insteert op conclusie. Hij spreekt niet tegen overneemen, maar dit is declineeren, en hij houdt dat declineerende Leden zich hebben geuit. Gouda vervangtGa naar voetnoot1). Gorinchem heeft noch geen antwoord - inhaereert hun declaratoir. Schiedam, geapprobeerd hunne conduites, conform Amsterdam, maer zo dat er stond in 't laetste der last: gedurende te tegenwoordige onlusten. Briel, hebben overgezonden een expresse met gedrukte stukken, die laetste stukken hebben. Enkhuisen hebben Commissie van Woerden niet erkent, maer verwonderd geen meer tijding, en wel zoo dat zij bij toeval eerst geinformeerd is geworden van den toestand van Gorinchem, dat een kind weet, en zij zijn blijde tot zulk een directie niet gecontribueerd te hebben. Leiden appuyeren dit, te meer daer Gouda er van spraken. Zij hooren, het cordon wordt opgebroken. Commissie defensie weer aen te schrijven.
Haarlem zegt te zullen vertrekken - vertrekken.
Ga naar voetnoot2) proponeert nomine principalen of al tijding van Frankrijk? Raadpensionaris: neen. | |||||||||||||||
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Vergadering Holland den 17 September 1787 des avonds ten 8 uuren. Bericht van de overgave van Gorkum. Ridderschap absenteert zich om te delibereren in de kamer - komt weder terug. Starrenburg proponeert verzoek van mediatie te doen, satisfactie aen Z.K.M. en Hare Kon. Hoogheid, en herstelling der constitutie. Delft, heden morgen gelast alle pointen over te neemen, hebben reden niet geweten. Leiden, overnemen. Amsterdam, niet inlaten. Gouda overnemen, proponeert om Amsterdam te denken en te inviteeren. Gorinchem zal niet hasarderen van de vrijheid van te adviseeren zoo als zij nodig oordeelen. Briel, haar systema is bekend, zij amplecteren systema van de Ridderschap met hart en met ziel; plaets daer men is om te verschijnen, van deze nacht kennis te geven. Enkhuisen zoude zeer gaerne amplecteren systema der Ridderschap, maer in dit moment is dit noch [praematuur]. Daerom eenvoudig de propositie van Gouda, de Leden allervriendelijkst en instantelijkst te solliciteren, de Residentieplaets niet te verlaten, maer met ons de nodige middelen te beramen om 't land te helpen. Edam en Medemblik met Enkhuisen. Ridderschap: om de Leden te versoeken die absent zijn zal tijd verlopen, en dan noch last van principalen. Amsterdam de propositie van Gouda zou hij moeten tegenspreken en dan overnemen. Leiden en Delft, niet inlaten.
Vergadering van Holland van 18 September 1787. Omtrent deze (middag) vergadering kan ik geheel naar de aantekeningen van Emants verwijzen. | |||||||||||||||
Vergadering van 18 September 's avonds.Rapport van Kretschmar. Zeer groote beweging - onder Uileboomen, heeft gerequireerd 24 man cavallery en infatery. Als Burgers een paar Compagnieën in 't geweer brengen was goed, zij moeten van de hoofdwagt piquetten afzenden - er zijn 4 piquetten. Op Gevangenpoort willen Timmerman, zijn gedeeltelijk beschonken, willen Van der MeerGa naar voetnoot1) hebben. | |||||||||||||||
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Piquetten buiten de wacht maken uit 250 a 300 man.
Ridderschap. De propositie van gisteren herhalen zij op heden, en insteeren op deliberatie.
Alle delay ter concurrentie is ter verantwoording van die Leden, die ophouden. Delft op een point gelast: om oogenblikkelijk resolutie tot suspensie buiten effect te stellen. Zijn gelast te declareeren dat Z.H. in al zijn qualiteiten moet worden hersteld in verwagting dat ten opzichte van de differenten over die qualiteiten zou moeten worden ingeroepen mediatie van Frankrijk en Pruisen, en kennis daer van te geven. Alles te doen tot behoud der rust. ad 3m conformeren zich zonder last. ad 4m fiat. Haerlem mede te werken tot arressteeren provisioneele middelen als behoudens vrijheid en tot beveiliging van Holland best kan worden beraemd, doch zoo reeele sacrifices zoude inhouden, dan expresse te zenden. Dit is zoo generael, dat moeilijk is hoe zich te declareren. ad commissie fiat, maer suspensie en commando fiat provisoneel. Raadpensionaris: naderhand kan men het wel onderzoeken. Leiden, quaeritur of in criticque situatie niet meest geraden is twee Heeren uit de Vergadering te zenden aen Hertog van Brunswijk, reden af te vragen van komst, en wat zijn begeerte was, en zoo zijn begeeren was admissie, dan bereid te zijn hare Hoogheid herwaerts verzoeken. - Mediatie Pruisen te accepteren. De restitutie commando van Z.H.: zal hooren [wat verdere leden zeggenGa naar voetnoot1)]. Ad Commissie defensiewezen: Vrsedschap [heeft] last gegeven die commissie in te trekken. Amsterdam is in onaengename omstandigheid, want heeft nu last, dat aenwezige gedeputeerden van Amsterdam al de hier voorvallende zaken moeten overnemen, en van stadswegen mede te concureeren tot verlegging der vergadering, waertoe men de Leden inviteert. Maer zal ten spoedigste [rapport doen]. Gouda ad 3 eerste pointen overnemen; zoo alle Leden er voor zijn, hasarderen. Briel conform. Enkhuisen: er zijn bij principalen Resolutien die hun beletten [zich] | |||||||||||||||
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te expliceeren; wijl bij voorzittende Leden groote faciliteit is zullen zij hazardeeren met de 4 pointen zich te conformeeren op approbatie. Quaeritur waer Hertog van Brunswijk is? Raadpensionaris: niemand weet dit. Edam: geen zwarigheid, met Enkhuisen. Kretschmar komt binnen. Conform met Ridderschap alle de vier objecten geconcludeerd. Amsterdam aentekening. Ridderschap benoemt Wassenaer-Twikkel. Haerlem conform, maar [hebben zelf] geen lid voor te dragen. Gouda: Van der Does. | |||||||||||||||
6. - Willem V aan BrunswijkGa naar voetnoot1) - 20 September 1787. -J'ai l'honneur de donner connoissance à V.A. que je suis arrivé à la Haye, que j'y ai trouvé le monde très bien disposé et plus de démonstrations de joie que je n'en ai vu de ma vie. Je suis pénétré de reconnoissance pour tout ce que V.A. a bien voulu faire pour me procurer cet heureux moment. Mais la besogne ne sera pas petite, la Ville d'Amsterdam déclare l'Assemblée des Etats illégale et la Résolution pour me rétablir nulle, il va y avoir deux Provinces de Hollande, l'une amie, l'autre ennemie de S.M. Prussienne. Je hasarde une Idée que je donne pour ce qu'elle vaut: si la Province de Hollande donne la satisfaction à la Princesse, V. A. ne pourroit-Elle pas demander de savoir quelles Villes ont voté pour la satisfaction et déclarer qu'Elle les regarde ainsi que le Corps des Nobles pour amies, et qu'Elle doit continuer à exiger la satisfaction des Villes, qui ont été contre la satisfaction et qui ont contribué à la Résolution approbatoire de la Commission de Woerden? J'ai l'honneur d'être.... etc. | |||||||||||||||
7. - Brunswijk aan Willem VGa naar voetnoot2). - 21 September 1787. -En réponse à la Lettre que V.A. vient de me faire, je La supplie me permettre les Réflexions suivantes: S.M. le Roi vient de prendre, les Armes à la main, une Satisfaction que les Etats de Hollande lui avoient refusée. Ces mêmes Etats de Hollande, après avoir rappellé et rétabli V.A. dans touttes Ses Charges et Prérogatives, vont donner la Satisfaction demandée. Seroit-ce à moi, et en général à notre Parti, à mettre en Doutte la validité des Démarches des Représentants actuels de la Province, en scrutinant de quelle manière telle ou telle Ville a voté? Ne donneroit-on pas lieu par une démarche pareille à répandre également des Douttes sur la Légalité du Rétablissement de V.A.? Gardons-nous d'élever nous mêmes des Douttes sur un objet si essentiel. Au lieu de remettre le Calme, les | |||||||||||||||
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Dissensions ne feroient que renaitre. Il me semble que la situation de V.A. est plus heureuse que l'on ne pouvoit s'y attendre et le hasard a amené en faveur de Sa cause des Evenemens auxquels l'on ne devoit s'attendre de sitôt. Je conjure V.A. d'en profiter et de suivre la marche tracée par deux Puissances amies: celle de la médiation. Je ne puis assés conseiller à V.A. de faire accepter le plutôt possible un armistice et cette triple médiation pour terminer les malheureux Différends qui restent à arranger. J'en connois toute l'importance pour Votre maison; mais si V.A. songe qu'au moien de cette médiation Elle acquiert des Garans de la Constitution, Elle conviendra avec moi que c'est un avantage trop essentiel pour ne pas le saisir dans un moment qui ne reviendra peut-être jamais. Pour mettre les Amsterdamois de plus en plus dans leur tort aux yeux de la nation et de l'Europe Elle ne devroit avoir rien de plus pressé que de leur proposer la Trève et le Désarmement de leurs Vrij-Corps; les Trouppes Prussiennes commenceroient dans un Couple de jours leur Repliement de la Province de Hollande où elles ne garderoient jusqu'au dernier moment que Schoonhoven, Nieuport et Gorckum. Ce mouvement rétrograde qui nous aprocheroit de nos établissemens de vivres, pourroit être combiné avec quelques tentatives sur le Bas-Vechte, et si V.A. se trouvoit autorisé par les Etats de Hollande à rétablir le Calme dans la Province, l'on pourroit peut-être concerter quelques mouvemens qui seroient convenables et utiles à la Cause de V.A. sans compromettre le Roi en aucune manière. Je ne saurois terminer cette Lettre sans La suplier d'observer que l'armistice et l'acceptation de la Triple Médiation sont les objets les plus essentiels pour le rétablissement de la Paix et de la Tranquillité. J'ai l'honneur d'être..,. etc. | |||||||||||||||
8. - Caillard en Bourgoing aan de gebroeders Van Staphorst te AmsterdamGa naar voetnoot1). - 20 September 1787. -Nous vous sommes bien obligés, Messieurs, des détails que vous avez bien voulu nous fournir par votre émissaire. Comme nous attendons d'un moment à l'autre M. le Comte de St. Priest, nous ne pouvons ni l'un ni l'autre nous éloigner d'ici, où nous lui serons nécessaires à son arrivée. Ce que vous nous mandez des dispositions courageuses de Votre bonne ville et des mesures que vous prenez et devez encore prendre pour assurer sa défense, nous paroit du meilleur augure pour notre cause, malgré les violens échecs qu'elle reçoit d'ailleurs de tous côtés. C'est la terreur panique beaucoup plus que le danger réel qui a occasionné ce bouleversement général. Elle ne s'emparera sûrement pas des braves habitants de la troisième ville de l'Europe, aussi fameuse par ses moyens de défense que par son opulence. Pour peu que l'art et une parfaite intelligence entre les coopérateurs viennent au seconrs des avances de la nature, elle peut cer- | |||||||||||||||
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tainement tenir plus de temps qu'il n'en faut pour attendre les secours de la France. Nous croyons pouvoir vous assurer de la manière la plus formelle qu'ils ne tarderont pas à paroître. Le courrier que nous avons expédié le 16, a porté à Versailles toutes les notions qui doivent diriger leur marche. Aussitôt qu'on y a reçu notre courrier expédié le 9, les ordres ont été envoyés à nos troupes de se tenir prêtes à marcher. Elles se mettront en route aussitôt que leur Général aura reçu les indications que nous avons fait passer à la Cour. Il ne faut cependant pas vous dissimuler qu'elles ne peuvent être sur la frontière de la Hollande avant 12 jours. Le rassemblement des munitions et de tout l'attirail de campagne ne sera pas aussi long que vous pourriez l'imaginer, parce que ces objets furent rassemblés il y a deux ans sur les frontières de Flandres et y sont restés. Donc le camp de Givet n'auroit point tant coûté qu'on a voulu le faire accroire. Quant à la nomination du Général, elle est assurée depuis plus de cinq semaines. C'est ce même M. de Bouillé, qui dans la dernière guerre a repris l'isle de St. Eustache. Vous pouvez compter sur son activité comme sur sa valeur. La nouvelle de la reddition de toute la partie méridionale de la Sud-Hollande changera vraisemblablement la direction que nous avions donnée à nos troupes vers Eyndhoven où elles devoient trouver des instructions sur l'état de la province. Si vous aviez à la main quelques personnes de confiance, avec lesquelles vous puissiez établir une correspondance sûre et suivie, vous feriez toujours bien de les y envoyer, sauf à faire passer les avis les plus détaillés à deux endroits à la fois, dans ladite ville d'Eyndhoven et à nous ici, parce que ce qui n'arriveroit pas d'un côté arriveroit du moins de l'autre. Nous allons prendre sur nous de mander au général qui est entre Givet et Rocroy, de faire marcher au plutôt quelques régimens dans le pays de la Généralité pour s'y emparer de Breda et de Bois le Duc, si cela étoit possible encore avant que les garnisons de ces places ayent été renforcées. La politique trouvera des excuses de l'apparente illégalité de cette mesure dans l'invasion des troupes prussiennes sans avoir été appelées par les Etats Généraux; et ces deux places entre nos mains seroient des gages de plus pour réduire nos enemis à la raison. Reste à savoir si le Général voudra acquiescer à notre demande, c'est ce dont nous n'osons répondre. De Staten, te Amsterdam vergaderd, moeten ten spoedigste een resolutie nemen om Frankrijk te hulp te roepen. C'est le seul moyen pour fournir du moins un prétexte à nos troupes d'avancer. Il convient également que les Etats d'Amsterdam qui forment si visiblement la majorité fassent tous les actes de Souveraineté; quand même ces actes devroient être illusoires, ils serviront à constater leur possession, et il y a encore bien des gens dans la province sur lesquels ils feront impression.
P.S. Nous n'avons pas besoin de vous prier instamment de brûler cette lettre aussitôt que vous l'aurez lue. | |||||||||||||||
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9. - Montmorin aan Burgemeesteren en Raad van AmsterdamGa naar voetnoot1). - Versailles 28 September 1787.Je me suis empressé de mettre sous les yeux du Roi la lettre que vous lui avez adressée. Sa Majesté avoit en effet reçu, comme vous paroissiez le craindre, une résolution des Etats de Hollande assemblés à la Haye par laquelle ils lui font part du rétablissement de la tranquillité dans cette ProvinceGa naar voetnoot2). En faisant abstraction, Messieurs, de toutes les réflexions que présente cet état des choses, Sa Majesté voit avec une véritable peine que les secours nécessaires pour soutenir la ville d'Amsterdam contre les forces dont elle est entourée, n'y parviendroient qu'avec incertitude par la multitude d'obstacles qu'ils auroient à surmonter; ces obstacles ne peuvent que s'accroître avec la mauvaise saison qui s'approche. L'arrivée des secours deviendroit peut-être même impraticable, et alors l'espérance dont on se seroit flatté ne serviroit qu'à prolonger pendant l'hiver la durée des troubles qui déchirent la République. Dans ces circonstances, Messieurs, le Roi croit donner à la ville d'Amsterdam une preuve de son intérêt en se bornant à laisser à votre sagesse et à la connoissance de vos moyens le soin de décider ce que votre position permet ou exige. Au surplus, quel que soit le parti pour lequel la ville d'Amsterdam se décide, Sa Majesté ne s'en occupera pas moins avec le plus grand zèle des moyens de lui faire éprouver les effets de son amitié et de son intérêt. J'ai l'honneur.... etc. | |||||||||||||||
10. - ‘Convention secrète du 2 Octobre 1787 entre l'Angleterre et la Prusse’Ga naar voetnoot3). -Leurs Majestés le Roi de Prusse et le Roi de la Grande Bretagne ayant été invitées par plusieurs des Provinces Unies d'interposer leur médiation pour raccommoder les malheureux différens qui subsistent dans la République, et désirant de concerter tels moyens, qui puissent être les plus propres à rétablir la tranquillité, et à laquelle Leurs Majestés sont si essentiellement intéressées, Elles ont jugé à propos pour cet effet de déclarer les principes sur lesquels leur coopération sera fondée; et Leurs Majestés conviennent mutuellement:
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Cette Déclaration et Convention qui sera tenue secrette au bon plaisir des contractans, a été arrêtée et conclue par les soussignés en vertu des ordres et instructions qu'ils ont eus de leurs Souverains respectifs; elle a été signée par eux et sera ratifiée par leurs Hauts Commettans et Souverains, et les ratifications seront échangées en quatre semaines de tems, ou plutôt si faire se peut. Berlin le 2 Octobre 1787. charles guillaume comte de finckenstein. jos. ewart. ewald frederic comte de hertzberg. | |||||||||||||||
11. - Ternant aan BourgoingGa naar voetnoot1). - Amsterdam 23 September 1787. -Le désordre et la confusion étoient à leur comble dès mon arrivée ici, et malgré tous mes efforts pour les faire disparoître, pour ramener les esprits à un bon plan de défense et mettre toutes les ressources qui nous restent dans une activité plénière, il n'a pas encore été possible d'y parvenir. Je continuerai cependant mes efforts et accepterai finalement le commandement général aujourd'hui ou demain. Nos inondations sont toujours incomplettes tant ici qu'à Naarden; - point de fortifications avancées pour arrêter un moment l'ennemi; - point ou peu de travailleurs; - point d'outils rassemblés; - des moyens de subsistance incertains ou précaires; - la défection des officiers et des troupes qui augmente journellement depuis que M. de Salm et son second Van der Borch ont disparu; - l'indécision des 60 compagnies bourgeoises qui font difficulté de quitter leurs maisons, d'observer une discipline militaire et de concourrir à la défense du dehors; - le défaut d'énergie dans la régence qui ne voit sa défense qu'à regret, et qui s'y livre par crainte de la populace et de la bourgeoisie plutôt que par des motifs plus grands, et qui ne cherche qu'à me mettre en pleine évidence dans cette affaire que pour se débarrasser d'un fardeau qui les accable, fixer l'orage sur ma tête, et me rendre en dernière analyse le seul objet du ressentiment public; - voilà, Monsieur, les moindres difficultés qu'offre ma situation. Vous sentez que j'ai droit d'exiger que M. de St. Priest dès qu'il arrivera à la Haye me rassure par une lettre signée et l'assurance positive que je ne serai point abandonné et surtout que les troupes françaises sont en marche. Si je ne reçois cette lettre incessamment, je ne chercherai qu'à me retirer le plus promptement possible. | |||||||||||||||
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Louis XIV n'avoit que des ennemis dans la ville, et Guillanme V y a les trois quarts de la population pour amis; - les vents qui ont regné et le dessèchement des réservoirs principaux qui en est la suite, empêchent nos inondations de réussir; - il n'y a que la rupture de la grande digue de l'Y qui puisse encore opérer, et il est même incertain que son effet s'étende jusqu'à un endroit où nous sommes découvert, tandis que d'un autre côté elle doit causer une submersion désespérante dans toutes les parties méridionales jusqu'à Rotterdam. Rappelez-vous, je vous supplie, qu'il me faut une assurance positive, ou je pars. De troepen moeten gaan door het Luiksche naar het Kleefsche, den Rijn over ‘où Louis XIV l'a passé,’ en dan over Doesburg en de Veluwe. | |||||||||||||||
12. - Brunswijk aan Frederik Willem IIGa naar voetnoot1). - Leimuiden 26 September 1787. -Je viens de recevoir des députés de la ville d'Amsterdam qui déclarent par écrit acquiescer à la satisfaction que les autres Etats de la Province de Hollande ont conclu à donner. Verbalement ils se sont engagés à désarmer leur Vrij Corps dès le repliement des troupes de Votre Majesté et d'entrer en négociation avec le Prince d'Orange. J'ai envoyé toutes ces propositions à Madame la Princesse et j'ai promis aux députés d'Amsterdam de leur donner demain une réponse par écrit. Je n'ai pas manqué de représenter à Son Altesse Royale que la satisfaction accordée, il ne restoit qu'à replier petit à petit les troupes des Votre Majesté, vu qu'Elle avoit déclaré positivement ne point être intentionnée de prendre part aux objets constitutionnels de la République. - Le Sr. Harris me mande que l'Angleterre arme et désire que je me rende à la Haye pour se concerter avec moi. Pour moi qui pense que Votre Majesté n'a aucun intérêt de faire la guerre dans ce Païs-ci, je crois que la Lettre des Etats de Hollande à la Cour de Versailles par laquelle ils remercient le Roi de France des secours demandés, l'accommodement avec la ville d'Amsterdam et le repliement successif de Vos troupes, Sire, préviendront les inconvénients qui naîtroient infailliblement si contre les déclarations de Votre Majesté l'on entrât dans les affaires constitutionelles de ce Païs-ci. - Je ne saurois Lui cacher que la manière dont le Prince d'Orange s'y prend n'inspire aucune confiance. Avec tous les talens possibles Madame la Princesse inspire à son Epoux plus de jalousie que de confiance, et bien des choses sont contrecarrées par ces motifs. D'ailleurs si le Prince d'Orange ne travaille pas avec le tems d'une manière plus systématique et qu'il demeure le jouet d'un tas de personnes qui l'environnent et qui le conseillent chacun dans des vues particulières, il sera toujours mal affermi dans son poste. Tout ceci me fait juger que sans précipiter notre repliement, il est des intérêts de Votre Majesté de terminer cette affaire le plutôt possible, pour ne pas se compromettre dans des affaires dont il est impossible de prévoir l'issue. J'agi- | |||||||||||||||
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rai en conséquence, à moins qu'Elle ne m'envoye des ordres positifs du contraire. Votre Majesté daigenroit-Elle agréer qu'après que j'aurai ramené les Troupes dans le païs de Cleve et que tout sera tranquille du côté des François, que j'ose m'en retourner à Brunsvic, vu qu'il n'y aura plus d'opérations militaires et que j'avoue franchement que je trouve les esprits si singulièrement tournés dans ce païs-ci et si peu de plan et de règle dans la conduite du parti d'Orange, qu'il faut des miracles pour que les choses aillent bien, et que des gens infiniment plus habiles que moi y échoueroient indubitablement. Dans toutes les autres commissions du monde je serai trop heureux d'obéir à Ses Volontés, mais je ne prévois ici que du désordre, et je voudrois prévenir à tems le malheur d'être la victime des fautes d'autrui. | |||||||||||||||
13. - Brunswijk aan Frederik Willem IIGa naar voetnoot1). - Amstelveen 3 October 1787. -J'ai fait attaquer avant-hier les postes que les ennemis avoient retranchés sur la digue d'Amstelveen, et je me suis assuré d'une des écluses principales entre Haarlem et Amsterdam. Nous y avons perdu quelque mondeGa naar voetnoot2); cependant l'issue a été heureuse, et après cinq ou six heures de combat dans un terrain très difficile, dont on ne se forme guère d'idée quand on ne le connoit point, nous nous sommes rendus maîtres des postes. L'entreprise nous a valu 18 pièces de canon et 300 prisonniersGa naar voetnoot3). Si j'avois assez d'ammunition pour les obusiers, je n'aurois pas tardé nu instant d'en jetter dans Amsterdam, mais il ne me restent que 200 coups à tirer; j'ai assemblé des ammunitions et des mortiers de Naerden, mais j'ignore ce qu'il me sera permis d'entreprendre; sur est-il qu'une entreprise sur Amsterdam n'entroit point dans nos premiers calculs, et que l'idée n'en étoit point à prévoir. Je ferai ce qu'il est possible de tenter, sans s'exposer ouvertement à un affront. Hier ils ont voulu tenter de couper le Schloter Dijk sur le chemin de Harlem; s'ils y réussiront, en 9 heures de tems tout ce païs-ci seroit inondé, et il ne nous resteroit qu'à nous retirer promptement sur Alphen. Votre Majesté doit sentir que ma situation est très embarassante, que je ferai tout ce qui est possible de se tirer par quelque négociation de tout ceci, j'oserois le conseiller très humblement. Si l'on avoit voulu pousser les choses aussi loin qu'elles le sont à présent, il nous auroit fallu surtout plus d'ammunition, car il est à remarquer qu' Amsterdam a un fossé large, plein d'eau, et des bastions, et que s'ils ne veulent point se rendre après qu'on leur aura jetté nos grenades, que nous n'aurons aucum moyen coërcitif pour les y obliger. Le Prince d'Orange ne suivra certainement pas mes conseils; enflés par | |||||||||||||||
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le bonheur, lui et ses conseillers croyent tout possible; Votre Majesté peut seul agir sur son esprit. Je crois qu'il est tems de terminer tout ceci, et de ne pas attendre de la cour du Prince, comment ils veulent finir, mais que Votre Majesté le leur prescrivra. | |||||||||||||||
14. - Brunswijk aan HertzbergGa naar voetnoot1). - Amstelveen 3 October 1787. -Il faut des moïens coercitifs imposants pour soumettre ces Amsterdamois uniquement par la force, et je ne les ai point. Voilà le vrai état des choses; ainsi si vous pouvez terminer promptement par une négociation, Votre Excellence fera très bien; les prétentions de la cour du Prince vont un peu loin, je n'ai aucun crédit sur son esprit, et je supplie Votre Excellence de lui faire parvenir directement ce qu'on veut qu'il fasse. Persuadez-vous au reste que je ferai de mon mieux, mais que Votre Excellence réfléchisse qu'à notre entrée en Hollande il n'étoit point question d'une entreprise sur Amsterdam; que nos arrangemens étoient pris pour quinze jours au plus. Je dis ceci à Votre Excellence; ici je fais le fier, l'homme assuré de ses succès, mais je le suis si peu, que je ne puis que désirer ardemment que l'on termine bientôt cette très facheuse commission pour les Troupes du Roi; en accédant avec l'Angleterre à l'alliance de la France tout seroit dit, et la famille d'Orange assurée plus que jamais dans son poste. | |||||||||||||||
15. - Brunswijk aan HertzbergGa naar voetnoot2). - Overtoom 18 October 1787. -Je me flatte qu'après la rentrée des Troupes dans le païs de Cleve, et si les François demeurent tranquilles, que le Roi me permettra de me rendre chez moi; il ne restera aucun objet militaire dans ces contrées pour moi, et j'avoue sincèrement à Votre Excellence que le plus tôt le mieux j'aimerois à être hors de toute liaison avec un pays dans lequel il n'y a ni honneur, ni probité, où l'intérêt momentané et personnel fait tout, et où le plus honnête homme doit être compromis à la longue avec ce qu'il y a de plus vil dans le monde. Tout est rétabli ici ou le sera dans très peu de jours, à l'avantage du Prince; si l'on se conduit bien, la maison d'Orange n'aura jamais été mieux, mais si on saura toujours se bien conduire, c'est une autre question: en un mot il ne réside pas assez de vertu nationale ici, ni assez de capacité, pour que la machine puisse aller par elle-même; il leur faudra des conducteurs, et si la Prusse et l'Angleterre s'entendent bien, cela pourra marcher un tems. | |||||||||||||||
16. - Finckenstein en Hertzberg aan BrunswijkGa naar voetnoot3). - Berlijn 2 October 1787. -Nous ne saurions regarder les propositions que les Députés de la ville d'Amsterdam ont faites à Votre Altesse Sérénissime, que comme un ar- | |||||||||||||||
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tifice par lequel ils veulent gagner du tems et se débarasser des troupes prussiennes. Si c'étoit leur sérieux de désarmer les corps francs, il devroient commencer par là, et au lieu de vouloir traiter avec le Prince ils devroient offrir d'accéder aux résolutions des Etats d'Hollande. Nous croyons bien qu'il y a quelque chose à dire contre la conduite politique du Prince d'Orange, mais le Roi ne voudra pas l'abandonner pour cela, et Sa Majesté se propose de prendre des mesures avec le Prince pour lui tracer une meilleure route et pour l'engager par des conseils fermes à adopter un système convenable à son véritable intérêt, et à suivre davantage la direction de Madame la Princesse. Nous croyons que V.A.S. même pourroit y contribuer en parlant au Prince d'Orange dans un ton ferme et instructif et en lui faisant comprendre que tout son salut dépend du soutien du Roi et de ses conseils et que s'il ne les suivoit pas il pourroit être abandonné à son sort. On a eu autrefois l'idée d'adjoindre un Conseil au Prince d'Orange et d'y faire même entrer la Princesse. Nous ne savons pas si cela est praticable dans les circonstances présentes, et si on pouvoit seulement nous fournir un bon tableau de ce qu'il y a à faire en Hollande pour faire adopter au Prince d'Orange un système convenable à ses intérêts, nous ne désespérerions pas de le lui faire agréer. | |||||||||||||||
17. - Memorie van Brunswijk aan Frederik Willem IIGa naar voetnoot1). - Overtoom 15 October 1787.La foiblesse du Prince d'Orange, sa jalousie secrette contre le crédit de S.A.R. Madame la Princesse, le désordre qui règne dans sa manière de travailler et le mauvais emploi de son Tems sont les causes des Malheurs qui viennent d'arriver et qui auroient renversé entièrement le sort de la Maison d'Orange sans les secours puissans de Votre Majesté. Rien ne sera plus dfficile que de mettre cette Partie des affaires sur un Pied solide, à cause d'une infinité de ménagemens que l'on est forcé de garder. Car quoique le Prince d'Orange a beaucoup d'esprit, il est incapable de mener cette Barque qui peut-être est une des plus difficiles au monde de conduire. Pour l'intérêt de la maison d'Orange il est nécessaire de cacher cette incapacité du Prince; en lui donnant un Conseil fixe, comme une chose qui feroit partie du Gouvernement, l'on augmenteroit les Entraves du Stadhouderat pour ses successeurs; il seroit donc mieux de ne point faire une affaire d'Etat de ce Conseil, mais de l'insinuer plutôt comme un simple arrangement de famille. Pour y réussir il est nécessaire de renforcer l'influence de Madame la Princesse dans les affaires, mais sans Eclat avec les plus grands ménagemens, la moindre chose donne ombrage au Prince et si de mauvais Esprits s'en prévalent, la zizanie se remettroit dans la famille et les conséquences en deviendroient très facheuses dans un Païs où l'on est très occupé à profiter des moindres foiblesses. Les Personnes qui seront le plus à portée à assister Madame la Princesse de leur Conseils, sont M. van Spiegel, maintenant Pensionaire de Zeelande, mais qui sera probable- | |||||||||||||||
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ment créé Grand Pensionaire d'Hollande à la place du Sr. Bleyswyk; le vieux Greffier Fagel et son petit-fils; M. Royer secrétaire de la province d'Hollande, et M. de Reigersman, conseiller privé du Prince. Toutes ces Personnes forment déjà actuellement une espèce de Committé qui s'assemble auprès de Madame la Princesse, reste à voir si sans causer des jalousies cet arrangement pourra continuer après que le calme sera entièrement rétabli. Une des choses principales qui pourroit beaucoup contribuer à faire aller les affaires seroit si après un Traitté d'Alliance et de Garantie de Constitution entre la Prusse et la Hollande V.M. pourroit trouver un sujet pour Envoié dans ce Païs-ci qui en méritant la confiance de Madame la Princesse fut assez adroit de ménager le Prince, qui eut une connoissance parfaite de la Hollande et qui possédât le Talent de négocier dans les différentes Villes et surtout qui sçut acquérir des liaisons intimes à Amsterdam, car ce sera toujours par la ville d'Amsterdam que la Province de Hollande sera menée et par cette Province toutes les autres six Provinces. Sans un homme de cette Espèce V.M. ne sera jamais le maître des affaires d'ici, comme il est très possible qu'Elle puisse le devenir. L'habileté de M. Harris et la confiance qu'il s'est acquise fait encore pencher la Balance du Côté de l'Angleterre, mais je ne doutte pas que la Prusse ne gagne absolument le dessus après la manière magnanime et généreuse dont Elle a assisté la Hollande, pourvu que ces impressions de Confiance qu'Elle a inspirées soient soutenues dans la suite par un homme qui ait le talent de savoir manier les Esprits et s'acquérir la confiance du Public. Avant que de quitter ce Païs je compte de me rendre pour un couple de Jours à la Haye, ce qui me fournira l'occasion de parler avec Madame la Princesse sur ces matières, dont je ne manquerai pas de Lui faire mon très humble raport. | |||||||||||||||
18. - Brunswijk aan HertzbergGa naar voetnoot1). - Overtoom 8 November 1787. -Noodzakelijkheid, om een gezaghebbend pruisisch minister in de Republiek te onderhouden. Actuellement M. Harris est consulté sur tout et ce n'est qu'aussi longtemps que nous aurons des Troupes ici que nous balancerons l'influence de l'Angleterre, quoique par mille raisons ce seroit, il me semble, au Roi à dicter la Loi ici.... Le Prince d'Orange a pensé tout renverser à Amsterdam en choisissant pour commissaire un jeune Comte de Bentinck, bon garçon d'ailleurs, mais étourdi et violent; je me flatte que cela pourra se réparer sans éclat; mes inquiétudes et mes chagrins en ont été inconcevables; ce choix s'est fait à l'insu de Madame la Princesse que le Prince met de côté dans les affaires le plus que possible. Votre Excellence ne se forme aucune idée du Tripot intérieur de la maison du Prince; l'ensemble sera toujours une affaire plâtrée, et j'y reviens encore, si le Roi n'entretient pas dans ce Pays-ci | |||||||||||||||
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un homme des premiers talens et des premières connoissances, ses Intérêts périclitent toujours.... Ma santé et surtout la bile que je fais dans ce Pays-ci m'obligent nécessairement de songer à quitter ce Pays le plutôt que faire se peut, je crois le connoître beaucoup et je suis persuadé qu'il y a tout à perdre pour moi et aucune satisfaction à y acquérir; ce sera l'unique grâce que je demanderai au Roi de ma vie, de me retirer d'ici. | |||||||||||||||
19. - Uit de instructie van AlvenslebenGa naar voetnoot1). - Berlijn 1 December 1787. -Art. 2: hij zal het vertrouwen zoeken te winnen van den Prins en de Prinses beide, maar vooral de leiding volgen van de Prinses. - Art. 6: hij zal bij den Prins aandringen op het in dienst nemen der hessische troepen en hem aansporen ‘de prendre les mesures les plus efficaces pour arrêter le pillage et le mauvais traitement des patriotes, sur lequel la Cour de France se recrie le plus.’ Art. 7. - Comme le mécontentement qui a eu lieu jusqu'ici contre le Prince d'Orange vient principalement du peu d'ordre et d'activité qu'il a mis dans ses affaires, le Sr. d'Alvensleben fera ce qu'il pourra de concert avec la Princesse d'Orange pour que ce Prince se forme un bon conseil composé de personnes intelligentes et laborieuses, avec lesquelles il dirige et exécute toutes les affaires militaires et civiles qui sont de son ressort, et qu'il ne les laisse pas tomber de nouveau en désordre. Il est à souhaiter pour cet effet que le Prince laisse à la Princesse une influence décidée et qu'il suive les conseils et la direction du Grand Pensionnaire Van de Spiegel et du Greffier Fagel, sans s'abandonner à une jalousie déplacée. Le Sr. d'Alvensleben observera cependant beaucoup de circonspection et de ménagement pour ne pas nourrir cette jalousie, mais pour se procurer plutôt la confiance du Prince et pour l'établir toujours de plus en plus entre le Prince et la Princesse. Le mécontentement provenant aussi en partie de ce que le Prince passe pour être trop partial pour certaines personnes et familles et qu'il exerce ses droits et prérogatives dans la distribution des charges de magistrature avec trop de rigueur et de partialité, le Sr. d'Alvensleben lui conseillera en occasion de mettre aussi plus de modération dans cette partie; d'être impartial dans la nomination des magistrats et de se relâcher quelquefois de ses droits qui ne sont pas essentiels, et de tâcher de regagner la popularité et la confiance de la nation. Art. 8. - Le Sr. d'Alvensleben observera une neutralité convenable entre les deux partis françois et anglois, et conseillera aussi au Prince d'Orange de l'observer autant que posible, d'autant plus que le Roi a toujours fait assurer la Cour de France qu'il ne s'agissoit pas de détruire son alliance avec la Hollande. Le Sr. d'Alvensleben s'occupera plutôt à établir une sorte d'équilibre dans la nation entre le parti françois et anglois, | |||||||||||||||
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et à créer un parti prussien et républicain, qui ne s'attache qu'aux véritables intérêts et au système unique de la République. Le Sr. d'Alvensleben s'appliquera d'effectuer et d'obtenir d'unne manière adroite et imperceptible que l'Angleterre ne gagne pas comme autrefois une influence tout à fait prépondérante en Hollande, et que celle de la Prusse l'emporte plutôt sur toute autre, tant pour la raison susdite de l'identité de ses intérêts avec la République, que par un effet de sa gratitude envers la Prusse. | |||||||||||||||
20. - Memorie van Hertzberg aan Frederik Willem IIGa naar voetnoot1). - Berlijn 15 December 1787. -Votre Majesté a acquis par la révolution qu'Elle a opérée en Hollande, une Considération et une confiance si décidée en Europe, qu'Elle peut sans difficulté continuer à jouer le rôle de première Puissance avec l'Autriche, la Russie, la France et l'Angleterre, et qu'Elle se fera craindre, respecter et rechercher par ces Puissances, comme on voit déjà par l'exemple de l'Empereur qui ne cache plus sa crainte, et qui par ce motif n'ose pas s'embarquer dans la guerre contre les Turcs. V.M. a gagné par cette démarche hardie, ferme, juste et bien combinée une influence préponderante dans toutes les affaires de l'Europe et particulièrement dans celles d'Allemagne, de Pologne et de Hollande. Elle a inspiré de la confiance personnelle aux amis et de la crainte et du respect aux rivaux de la Prusse; Elle a affermi par là l'union Germanique; en délivrant la Hollande du joug de la France, Elle a rétabli le centre de l'Union entre l'Angleterre, l'Allemagne et la Prusse, dont le manque séparoit l'Angleterre entièrement de la connexion du continent et la rendoit inutile aux puissances du Nord. Par ce moyen V.M. a jetté une bonne baze de ce grand système du Nord, qu'elle a toujours regardé à juste titre comme le seul qui Lui convenoit et auquel les Cours de Russie, de Danemarc et de Suède ne manqueront pas de céder tôt ou tard. C'est depuis cette révolution que la Prusse a un système fixe et indépendant, qu'elle ne flotte plus entre la France et l'Angleterre; qu'elle peut diriger la politique de ces deux Puissances; qu'elle n'en prend plus la loi, et que surtout elle ne dépend plus des caprices, des foiblesses et des variatons de la Cour de Versailles. En humiliant cette Cour Elle ne l'a pas rendue son ennemie, mais Elle l'a obligée d'apprécier et de rechercher la Prusse. V.M. a gagné surtout l'occasion et le titre, de gouverner la Hollande comme une Province dépendante d'Elle, tout comme Elle peut faire en Pologne, si on s'y prend bien, et la Prusse peut et doit aussi par son influence supérieure dans les deux Etats foibles et voisins de la Hollande et de la Pologne, influer d'un côté dans toutes les affaires du Sud, et de l'autre dans toutes celles du Nord, et par conséquent dans celles de toute l'Europe. C'est la suite de la | |||||||||||||||
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position centrale de la Prusse au milieu de l'Europe et de l'Allemagne, et qui lui a assigné le rôle de la Puissance, qui doit tenir la véritable balance de toute l'Europe, en attirant à son système toutes les Puissances du Nord et du Sud par leurs intérêts véritables et réels, à l'exception de la maison d'Autriche qui par sa position prépondérante est la seule rivale de la Prusse et en même tems le véritable ennemi de l'équilibre de l'Europe. |
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