Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermd
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Den Haag, 13 juli 1750J'ai reçu votre lettre du 1er de ce mois avec la copie incluse d'une lettre de Basle. J'ai été étonné et mortifié de n'y rien voir touchant les lettres, que vous attendez de CopenhagueGa naar voetnoot1), ni par conséquent touchant votre retour. Il ne faut pas vous imaginer que c'est l'envie d'aller à la campagne, qui me fait languir de vous revoir ici; je souhaite certainement fort d'y être, pour bien des raions, que vous savez; mais vous pouvez compter, que je fais abstraction totale de tout ce qui me regarde personnellement. Cela est si vrai, que lorsque vous serez revenu, je n'ai pas dessein de partir, mais de rester avec vous, jusqu'à ce que nous avons trouvé du remède aux inconvéniens, qui proviennent du comte De Gronsfeld cum suis; et je voie le prince Louis ici. Je ne vous ai jamais fait faux bond et je ne commencerai pas à présent et cela pour mon propre agrément. Ainsi ne me parlez plus, s'il vous plaît d'être fâché, que je sois privé si longtems d'être à la campagne, où je vous envoye là, où vous savez. J'ai dit. Comme les femmes enragent si elles ne sont pas les premières à conter les nouvelles, il a fallu nécessairement que la mienne écrivit elle-même à Pallardy le gain de son proces. Je suis surpris même, qu'elle ne soit pas partie sur-le-champs pour Vienne pour le lui aller dire de bouche. Votre lettre au Prince à ce sujetGa naar voetnoot2) est venue fort à propos, car le comte MauriceGa naar voetnoot3) avoit tant persécuté, que le seigneur Dronia étoit nommé clerq du nouveau collège de financesGa naar voetnoot4), dont j'ai été fort charmé, parceque quand il se fait des sottises j'aime beaucoup qu'elles soient bien fortes. Comme j'ai parlé sur le sujet de cet homme dans le cabinet du Prince en présence du pensionnaire et du greffier, le pensionnaire, qui ne savoit rien de toute l'histoire, se trouva fort embarassé de la nomination de ce | |
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clerq. J'appuyai encore, en lui répétant, qu'il pouvoit compter, que c'étoit un faquin. Le Prince ne put pas soutenir Dronia et dit au pensionnaire, qu'il ne falloit pas lui laisser faire son serment, jusqu'à ce que son affaire avec Pallardy fut décidée et S.A. m'avoit déjà dit, qu'il avoit encore parlé au président de la cour, qui lui avoit promis, que ce procès seroit vuidé la semaine passée ou celleci. Je trouvais alors l'affaire en bon train et l'événement m'a fait voir, que j'avois raison. VendrediGa naar voetnoot5) la sentence fut arrêtée; je l'appris samedi au soir en revenant de Leyden. Ce matin j'ai été avec le pensionnaire et le greffier à la Maison du Bois. J'avois concerté avec le premier, que je parlerois au Prince de la sentence et que nous conclurions, que Dronia ne pouvoit pas être clerq. Mais le Prince m'en a épargné la peine, en me felicitant de ce que l'affaire de Pallardy était finie, et il a ensuite dit au pensionnaire, qu'après cette sentence Dronia ne pouvoit pas être employéGa naar voetnoot6). De sorte que cet emploi qu'il perd par dessus le marché est une seconde satisfaction éclatante pour Pallardy. Il m'a été impossible jusqu'à présent d'entrer de détail sur la situation de l'affaire de Pallardy, parceque je ne pouvois pas venir à bout de decouvrir les menées qui s'y faisoient, et qu'elle me faisaient trop de peine. Mais à présent je vous en parle au long avec grand plaisir ...Ga naar voetnoot7) y a fait grand bien; car il a mis la Princesse fort en colère de ce qu'on avoit fait Dronia clerq, et cela a fait beaucoup de bien. Je crois qu'il faut que le procureur et non Pallardy lui-même reçoive le compliment de Dronia, car ce seroit lui faire trop d'honneur. Les affaires de SurinameGa naar voetnoot8) avancent. J'espère que le général SpörkeGa naar voetnoot9) pourra partir dans quelques jours avec les troupes. La grande peine est de trouver d'autres commissaires. Je crois que le pensionnaire Boschaert de Schiedam en sera un, l'autre n'est pas encore trouvé. Quant au contenu de la lettre de Basle, je crois que le meilleur seroit de ne pas remuer cette corde jusqu'à votre retour. Je ne sais que vous répondre au sujet du Prince Sérénissime car faute de vous être expliqué ensemble à tems, je crains, qu'il ne soit fort difficile d'avoir une explication avec lui à présent; j'y ferai pourtant tout ce que je pourrai. Le Prince m'en a parlé plusieurs fois. Cela lui fait beaucoup de peine. S.A. m'a assuré, que le Prin- | |
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ce Sérénissime ne lui avoit jamais ni en blanc ni noir ouvert la bouche de vos affaires. Il n'a pas même voulu parler au Prince de la brouillerie. |
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