Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermd
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A Leyde, ce 2 novembre 1749Les principaux marchands et manufacturiers dans cette ville font des plaintes terribles sur les nouveaux placards et les nouvelles taxesGa naar voetnoot15), qu'on leur impose et qui, à ce qu'ils disent, abîmera le peu de commerce qui reste encore dans cette province, que tant de recherches et moyens onéreux pour les sujets les dégoûtent de telle sorte, que l'on craint fort que la plus part des principaux et riches s'en iront dans d'autres pays. | |
A Rotterdam, ce 7 novembre 1749Dans cette ville comme dans celle de Leyde et autres de la province d'Hollande, on murmure contre tant de nouveaux placards et de nouveaux impôts et de la manière non usités, dont on veut s'y prendre pour les introduire et les faire payer. Tous les marchands notables et autres disent, que ce sera la ruine de commerce totale de cette province, qu'ils seront obligés de se retirer ailleurs dans d'autres païs et cela n'est pas à douter, si on persiste à suivre le système projetté et qu'il en arrivera tôt ou tard des suites fatales. Quelqu'un a même ouï dire à un magistrat négociant: ‘Si tout ce système a lieuGa naar voetnoot16), il faudra bien par nécessité sortir de la patrie. Bien heureux sont ceux, qui n'ont pas achetté de maisons, comme moy, depuis peu’. | |
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Il se peut, que les deux messieursGa naar voetnoot17), à qui on impute toutes ces nouveautés rigoureuses, le font dans des bonnes intentions, mais qu'il soit permis de dire, qu'ils n'envisagent pas bien les suites fatales de leur système. On est très animé contre ces deux messieurs, que l'on prétend être les inventeurs de ces projets onéreux pour l'état et pour les sujets et de ce qu'ils écartent les bons projets, que l'on pourroit présenter pour établir leur système, qui n'a point d'approbateurs. Il y a certainement d'autres moyens pour remplacer le fond des fermes et pour arranger les finances de l'état et les mettre sur un pied solide et moins onéreux, que le système, que l'on veut établir, qui ne peut que nuire au présent gouvernement, car tout que les finances ne seront pas mises en règle les choses ne peuvent fournirGa naar voetnoot18) à la gloire du souverain et à la satisfaction des bons sujets, qui sont véritablement pénétrés de douleur en voyant les murmures et un mécontentement si général, dont il n'y a pas eu d'exemple dans la République. On n'oseroit mettre sur le papier tout, ce qui se dit contre le présent gouvernementGa naar voetnoot19). Mais je puis bien assurer, que le sérénissime Prince n'est point épargné dans les discours violents, qui se tiennent aujourd'hui parmi les gens aisez, plus que parmi le bas peuple et on a ouï dire, que le sérénissime Prince a trop écoutés un parti, qui ne cherchait qu'à le rendre odieux et qui est à la veille de réussir. Je vous avoue, que cette disposition d'esprit dans les peuples nous fait trembler, Dieu veuille faire tourner toutes choses à son affermissement du présent gouvernement à sa gloire et au bien des peuples. Les principaux négotiants, à ce qu'on apprend d'Amsterdam et de Rotterdam, ont fait signer des remonstrances, qu'ils se proposeGa naar voetnoot20) d'avoir l'honneur de présenter au souverain, où ils réduisent les raisons, qu'ils ont à s'opposer aux nouveautez du système, qu'on veut établir. Trois navires, qui sont en France et qui y charge des vins, qui étoient destinez pour Rotterdam, on leur a envoyé ordre d'aller | |
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décharger à Ostende, porte pour ce païs et cela de fait dans la crainte du droit de cent florins per tonneau de vinGa naar voetnoot21). La taxe projettée sur le caffé et le théGa naar voetnoot22) faire un tort considérable à la prochaine vente, que va faire la Compagnie des Indes, s'il n'y est pas mis ordre, qui calme les esprits des négotiants sur cette branche du commerceGa naar voetnoot23) soulève contre le projet de cette taxe, les suites en sont à craindre, si elle passe. |
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