Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermdWenen, 30 oktober 1749Je vous envoye copie de la lettre, que j'écris au Prince touchant le prince LouisGa naar voetnoot1). J'espère, que vous l'approuverez. Je vous dirai, qu'il n'y a aucune espérance de faire relâcher le prince Louis sur l'article du régiment et du généralatGa naar voetnoot2), qu'il veut conserver dans ce service-ci. Vous voyez bien, que c'est une retraite honnête, qu'il veut se réserver en cas, qu'il voye, qu'il ne peut être d'aucune utilité dans la nouvelle carrière, qu'il entreprendroit. L'impératrice me l'a dit | |
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tout net. Mon opinion est, qu'il faut passer là-dessus, nous ne pouvons nous en passer et sans lui l'on ne remettra jamais les affaires; outre que si un malheur arrivoit au Prince tout est perdu et la régence de la Princesse seroit très mal assurée. L'on devroit engager le Prince à offrir au prince Louis le gouvernement de Boisleduc, laGa naar voetnoot3) du régiment des gardes à pied et 30.000 florins d'appointemens ou au moins 25.000, si nos finances le permettent, je dirois davantage, car il faut qu'il vive et qu'il figureGa naar voetnoot4). Il est bon oeconome et a beaucoup d'ordre. Je vous prie d'en parler au pensionnaire Stein en lui faisant bien des amitiés de ma part et concertez avec lui ce qui doit être fait et comment, mais poussez cette affaire-ci quovis modo et faites ensorte que l'on me renvoye au plutôt une réponce et des ordres précis, mais pas trop limites pour que je n'aye que faire d'en redemander. Vous recevrez une lettre ouverte adressée à ma mèreGa naar voetnoot5). Vous la lirez et l'enverrez à son adresse. Vous y verrez l'état où est mon affaire et comment par uneGa naar voetnoot6) du comte d'Uhlfeld, je me trouve dans tout cet embarras. Gardez pourtant cette circonstance par devers vous. Ce mal est fait. Il s'agit du remède. Je ne veux pas faire aucun reproche au comte d'Uhlfeld, qui doit m'aider pour le remède. Mais cela me tiendra ici plus que je n'avois cru. J'aurai le tems de voir la fin de l'affaire du prince Louis, pourvu que l'on ne la traîne pas en Hollande. Auquel cas et si l'on remarque ici du refroidissement de la part du prince d'Orange dans une affaire que j'ai représentée comme si importante, cela fera un très mauvais effet. Ne seroit-il pas bon, que le prince d'Orange écrivit lui même une lettre concertée ou du moins fit écrire par vous au prince LouisGa naar voetnoot7). Jusqu'à présent tout roule sur moi seul. Vestigia terrent. Je ne sçaurois vous dire combien la maladie de Burmania m'a embarassé et retardé. Il est au fait ici. Et il a bon jugement. Sans lui il est impossible de rien faire ici pour les Païs BasGa naar voetnoot8). Il a été très mal et en grand danger. Il se remet lentement, | |
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est encore en robe de chambre et manque de forces. La saison est mauvaise et le tems encore plus mauvais pour lui. D'abord qu'il sera en état de travailler, nous concertons à qu'il y a à faire; mais je vous dirai d'avance mon opinion, savoir qu'il ne faut pas menacer ni parler haut. Nous sommes trop petits et trop peu considérés pour cela. Le seule voye est celle de la persuation. Et si elle ne réussit pas, il faudra venir à un tempérament, tel que je l'ai proposé à La Haye. Mais il ne faut pas commencer par aigrir et cabrer, lorsqu'on veut finir. L'on est ici assez sujet à se cabrer. Tous les ministres ont passé premièrement par le conseil aulique et entendent la chicane. Il faut éviter avec eux, ce qui y donneroit lieu. Mais ce qui importe le plus, c'est que l'Angleterre se resolve à contribuer pour les Païs Bas. Ce que j'ai proposé à La Haye étoit, que, pour finir cette affaire, la République se relâchât de 250.000 florins, que l'Angleterre donnât annuellement 250.000 et que les Païs Bas ne payassent que 750.000 florins au lieu de 1.250.000 florins, ce qui seroit un gain reël de 500.000 florins pour les Autrichiens. La République recevroit un million par an et elle ne peut s'en passer. Ce que j'appréhende, si cette affaire traîne, c'est que W. Haren, qui veut briller et qui est étourdi ne l'embrouille. O. Haren (le greffier vous le dira) vouloit à Aix la Chapelle commencer par prendre le haut ton avec les Autrichiens sur l'affaire des Païs Bas avant de traiter avec la FranceGa naar voetnoot9). A présent ces deux frères s'entendent. L'aïné, qui est dans la misèreGa naar voetnoot10), est dépendant du cadet et celui-ci est homme à mettre le feu à la maison, pourvu qu'il cuise son oeuf. Cela fait, que d'un côté, je souhaite d'autant plus de voir l'affaire finie et que de l'autre je vais plus bride en main, parce que ce seroit une faîte pour ces messieurs de me faire désavouer, soit directement ou indirectement. D'abord que Burmania pourra agir nous concerterons avec Keith (dont les ordresGa naar voetnoot11) suffisent pour le commencement) comment entamer l'affaire. Il faudra prendre des précautions pour que d'ici l'on ne donne pas de réponce aigre, qui rompe l'affaire. C'est à quoi je m'imagine que je vois jour. Et puis il faudra mander en Angleterre, | |
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comment l'on doit répondre. Car il ne faut absolument pas rompre. Pour moins du moins je ne veux pas avoir à me le reprocher. J'ai été charmé de la résolution, que le roi comme électeur a prise de contribuer pour CologneGa naar voetnoot12). Je l'ai dit à l'empereur, à qui cela a fait beaucoup de plaisir et je suis persuadé, que cela fera un très grand effet ici et donnera de la confiance. Personne ne le savoit ici. On l'a appris par moi. De la façon que Burmania m'a parlé de l'affaire de la SilésieGa naar voetnoot13), elle a été traitée d'une façon indigne par le précédent gouvernement du tems des négotiations avec le roi de Prusse. Je verrai avec lui s'il y a moyen d'y faire quelque chose. Je souhaiterois fort, que l'on peut réussir, parceque cela feroit un grand effet pour réünir les esprits en Hollande et je serois charmé d'y avoir contribué. Mais j'en désespère presque. Encore faut-il attendre, qu'il puisse sortir et agir. Celui, que monsieur DuitzGa naar voetnoot14) a envoyé ici est au fait de la nature des obligations et de la dette des comptes etc. mais du reste n'en sait rien ...Ga naar voetnoot15). Je vous envoye des copies des lettres, que le prince d'Orange m'a données pour l'empereur et pour l'impératrice. Vous y verrez de quelle façon je serois autorisé à parler à tous les deux, en cas de besoin, sur les affaires générales et combien peu cela cadreroit avec l'idée des Haren etc. pour faire de l'affaire des Païs Bas un compelleGa naar voetnoot16) pour engager cette cour à entrer dans les engagemens pour un système général défensif ou du moins de faire précéder l'arrangement des affaires des Païs Bas. |
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