[B.M., Eg. 1746]
Par les lettres de monsieur De Swart je vois qu'en Russie l'on s'intéresse en faveur de RoussetGa naar voetnoot2). Mais je suis persuadé que monsieur le chancelier BestuchefGa naar voetnoot3) n'est pas au fait de l'anniation de Rousset, ni de tout ce qui s'est passé, sans quoi S.A. n'écouteroit pas ce que Rousset lui a dit ou insinué pour se procurer sa protection. Permettez, monsieur, que je vous fasse remarquer les inconvénients, qu'on peut avec raison appréhender, si à la sollicitation d'un autre souverain on changeoit de conduite à l'égard d'un homme, qu'on a trouvé bon d'éloigner pour des raisons domestiques et dont on ne peut pas expliquer le détailGa naar voetnoot4). Je suis persuadé, que votre cour ne trouveroit pas bon, que la République fit des instances en faveur de quelqu'un, qui se trouveroit dans le même cas en Russie. Soyez persuadé, monsieur, que s'il y a une cour en Europe pour qui l'on put avoir cette complaisance, ce seroit votre cour, dont la République ambitionne l'amitié et ne souhaiteroit rien plus ardemment que de l'obliger. Mais ceci seviroit d'exemple pour d'autres cas très graves et pourroit mettre la République dans de très grands embarras. J'espère, monsieur, que vous voudrez bien faire de ce que j'ai l'honneur de vous communiquer l'usage convenable et d'être persuadé, que rien ne me fait plus de peine, que d'être obligé de faire des
difficultés dans une chose, qui feroit plaisir à votre cour ou à vous. Mais les difficultés, qui se rencontrent dans celle-ci sont, en vérité, insurmontables. Et j'aime mieux vous le dire tout net, que de vous laisser dans l'idée, que l'on pourroit révoquer ce qui s'est très justement fait envers Rousset, qui ne s'est adressé en Russie, qu'après avoir tenté inutilement