CXCIV.
Journaal van Willem Bentinck.
[B.M., Eg. 1732]
(Ongedateerd.)
Le Pensionaire Gilles étoit revenu de Breda le 21 Nov. 1746; j'allai le lendemain 22 le voir à sept heures du soir. Je lui parlai de la Commission dont le Lt. Général Comte de Merci étoit chargé de la part du Marl. Batthyany. Je lui demandai son opinion. Il me dit que le Comte de Merci lui en avoit parlé ce matin-là, et lui avoit montré le mémoire qu'il avoit dressé; mais qu'il n'avoit pas encore eu le tems de penser à la chose même, ayant eu toujours du monde depuis. Il n'étoit pas déterminé encore, à ceque je remarquai. De sorte qu'après lui avoir dit ce que je pensois sur la matière, après avoir examiné le pour et le contre, je résolus de m'en aller. Mais avant de partir je restai encore un peu pour voir s'il ne me diroit pas quelque (chose) touchant ce qu'il avoit fait à Breda. Mais après un assez long silence, voyant que non seulement il ne disoit rien, mais qu'il ne se préparoit pas à parler, je me levai et m'en allai.
23 Nov. 1746. Me trouvant à souper chez le Comte de HarrachGa naar voetnoot1) avec le Baron Reischach, celui-ci me tira à part, et me montra le postscript d'une lettre qu'il avoit reçu du Marl. Batthyany en date du 20 Nov. dans lequel postscript le Marl. Batthiany prioit très instamment Mr. de Reischach de faire tous ses efforts pour empêcher l'exécution du pernicieux projet, dont il étoit informé, de retirer les Troupes Impériales de Maestricht. Je fus fort surpris, et je dis même à Mr. de Reischach qu'il avoit tort d'écrire à la légère des choses pareilles, qui devoient donner de l'inquiétude au Maréchal et cela sans raison; que je l'assurois que je n'avois pas entendu dire un mot d'un projet pareil, et que je n'en croyois rien. Mr. de Reischach m'assura que cela étoit pourtant ainsi, et qu'il en étoit assez bien informé pour en être très inquiet et pour avoir cru en devoir donner connoissance au Maréchal.