Briefwisseling en aantekeningen. Deel 1
(1934)–Willem Bentinck– Auteursrecht onbekend
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la Répub(lique) vous sont connus. Je ne vous puis rien dire de Mons. de Puisieux, ne l'ayant vu qu'une seule fois, pendant un quart d'heure, et ne l'ayant pas entendu parler d'affaires. Il est à remarquer qu'il a remis son voyage pour Breda sous différents prétextes, tantôt faute de maison, tantôt faute de meubles, jusqu'à ce qu'il aye appris la reddition de Namur. Alois il s'est déterminé. Je ne puis pas répondre que ce soit là ce qu'il a attendu pour fixer son départ, mais le fait est que les dates quadrent parfaitement avec mon idée: car le 21 Sept. il a ecrit à Mrs de Wassenaer Twickel qu'il seroit le 28 à Breda. Namur a capitulé le 19, ce que Mr. de Puisieux pouvoit savoir facilement à Anvers le 20. Et il est naturel de croire que cet événement doit régler son stile dans les conférences, surtout si le grand et principal objet de la France est de nous séparer de nos alliés, comme il l'a manifestement toujours été. Ce qui confirme mon soupçon touchant Puisieux c'est la peine prise pour m'en désabuser, par des gens, qui je crois s'entendent avec lui. Le Cte de Sandwich est tout autrement bien disposé que n'ont été ceux qui jusqu'à présent ont traité les affaires de la part de l'Angleterre. Il seroit au désespoir de voir arriver une séparation entre l'Angleterre et la Répub(lique), chose qu'il regarde comme la ruine inévitable des deux Etats, non dans un avenir éloigné, mais dans un espace très court. Il ne voudroit pas débuter par là dans le monde, et dans les affaires. Ce n'est pas sur ses discours seuls que je forme mon jugement. C'est sur les liaisons qu'il a en Augleterre, et la connoissance que j'ai des personnes, qui l'ont choisi et nommé pour cette Commission, et comme il a passé ici, contre son attente, plusieurs semaines, il a eu occasion de voir bien des gens, et d'entendre bien des raisonnements, dont il n'a pas voulu me cacher sa surprise. Et réellement ces raisonnements sont étonnants pour quelqu'un qui n'y est pas accoutumé. Il m'a demandé en particulier quel fond il y avoit à faire, et sur qui on pouvoit compter pour le soutien de l'Union entre les deux Nations. Je lui ai dit que les Provinces de Zélande, de Frise et d'Overijssel avoient pris des Résolutions de se point séparer de la Grande Bretagne et de la Maison d'Autriche; que le | |
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plus grand nombre de beaucoup dans la Province de Hollande étoit dans les mêmes principes, mais qu'à la vérité il y avoit plusieurs membres de très grand poids, qui pensoient tout autrement; qu'il étoit fort à appréhender que ces derniers par leur crédit, et par leur direction n'entrainâssent les autres; ce qui leur deviendroit plus facile à exécuter, s'ils pouvoient exciter du doute sur le secours réel et effectif à attendre de l'Angleterre; que si de l'autre côté on pouvoit être sûr du secours de l'Angleterre en cas que la France ne voulut pas admettre des conditions acceptables, ou qu'elle insistât sur une négociation séparée, cette certitude donneroit de la fermeté et de la résolution, et engageroit ceux qui sont à present bien disposés, à ne se point laisser intimider, et à ne se point départir des principes qu'ils avoient suivis. Myld. Sandwick m'a là-dessus dit qu'il osoit assurer d'avance que les sentiments du Roi étoient à cet égard tel qu'on les pourroit souhaiter, qu'il écriroit en Angleterre pour se le faire dire d'une façon autentique et qu'il me communiqueroit ce qui lui parviendroit en réponse. Je compte qu'il viendra de tems en tems faire un tour ici, dans les intervalles des conférences, et je ne manquerai pas de vous donner connoissance de ce que j'apprendrai. Il s'est donné bien de la peine pendant son séjour ici pour faire consentir l'Etat à l'admission des Ministres de Turin et de Vienne aux conférences de Breda. Tout ce qu'il a fait a été inutile jusqu'à l'arrivée de Mr. Gilles......Ga naar voetnoot1) ......Samedi 1 Oct. l'on a pris une résolution dans la conférence secrette d'authoriser nos Min(istres) à Breda d'admettre les ministres des Puissances mêlées dans les troubles présents, sans pourtant attendre l'arrivée de ces ministres pour commencer les conférences et NB sans les rompre quand (onleesbaar)... il arrivera quelque difficulté inattendue...... Je souhaiterois très fort que dans le cours de la semaine | |
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prochaine, ou du moins avant la quinzaine, vous fissiez vous-même en personne un tour ici, sans quoi vous risquez d'être mal informé, et par conséquent de prendre avec les meilleures intentions les plus fausses mesures et cela sans retour! Et je vous puis assurer que Mr. Van Hoorn, qui est, je crois, un fort honnête homme n'a pas la capacité requise pour vous faire un rapport qui vous donne une idée nette de l'état de la délibération, s'il le savoit bien lui-même. Outre cela bien des choses se passent qu'il ne sait pas, ou qui lui échapent. Et à le voir agir, je m'imaginerois qu'il a d'autres instructions que celles que j'ai appris de vous qu'il avoit. |
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