Briefwisseling en aantekeningen. Deel 1
(1934)–Willem Bentinck– Auteursrecht onbekend
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n'est plus naturel. Mais outre cela, il est très vraisemblable, qu'ils ne veulent pas se prêter aux mesures angloises, et qu'ils ont dans les mains de quoi en faire voir le ridicule et la lâcheté à toute l'Europe. Or cela est fort irritant. Je crois Madame que l'on trouveroit bien de la fureur contre Mr. de Bentinck si l'on pouvoit voir dans le coeur de certaines gens; et cela parcequ'il peut confondre et couvrir de honte. Un Magistrat d'Amsterdam a dit à un de mes amis de qui je le tiens, que la ville n'étoit point d'avis de faire une neutralité particulière, parceque ce seroit donner à la France les moiens de perdre ses ennemis les uns après les autres. Que l'on pensoit à Amsterdam qu'il falloit faire une paix générale de concert avec l'Angleterre et la maison d'Autriche. C'est là certainement le sentiment de cette ville-là. Il faut bien se garder de croire qu'il y ait dans cette manière de penser une crainte réelle des suites funestes d'une neutralité. Ils ne parlent ainsi que parcequ'ils sont sûrs du Ministère anglois pour faire une lâche paix. Ils comptent de s'entendre là-dessus avec lui, et de prescrire ensuite les conditions de cette paix à la Maison d'Autriche. On ne parle pas encore ici de la satisfaction qui sera donnée au Roi d'Angleterre de l'insolence de Van Hoey. Ce qui est certain, c'est qu'il a été proposé, comme j'ai eu l'honneur de vous l'écrire, de le rappeller, mais que cet avis a été rejetté par les pacificateurs, par les amis de la France, c'est à dire, par ceux avec qui le ministère d'Angleterre s'entend ici, par ceux à qui on a sacrifié le Prince d'Orange et à qui on sacrifie encore actuellement tous ceux qui pensent avec zèle et avec sens sur le bien de l'Angleterre et l'union des deux nations, et pour tout dire en un mot, par ceux qui ont souhaité des succès au Prétendant...... |
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