Briefwisseling en aantekeningen. Deel 1
(1934)–Willem Bentinck– Auteursrecht onbekendSorgvliet, 5 November 1745.Je puis ajouter ici une chose, c'est que ce qui est indiqué dans ces lettresGa naar voetnoot2) comme de simples conjectures, peut dans le fond être très bien démontré. Si vous relisés ces lettres, vous verrés par conséquent de belles vérités. L'ommission parfaite des affaires du continent dans la Harangue du Roi prouve encore plus que la plupart des gens ne s'imaginent...... L'anecdote que Monsieur de Bentinck envoie à Mylord BerkleyGa naar voetnoot3) et tant d'autres faits, font voir bien clairement que ceux qui ont appellé la Révolution heureuse, devroient appeller malheureux l'abandon de la maison d'Autriche | |
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et du Continent. On crie contre cette maison de ce qu'elle ne veut pas faire la paix avec le Roi de Prusse. Mais si elle la faisoit, l'Angleterre penseroit-elle sincèrement à pousser la guerre contre la France? La Reine a déjà fait la paix avec le Roi de PrusseGa naar voetnoot1): elle a cédé pour cela une Province qui rend plus annuellement que les Anglois ne lui ont donné par an. Ces Anglois n'ont ils point pensé à la paix avec la France pendant cette paix avec la Prusse? Oseroient-ils dire que non? La conduite de l'Angleterre déconcerte tout ici. On y auroit trouvé sans cela, peut-être, de meilleures dispositions qu'on ne s'imagine... Les horreurs de cette paix font frémir. On devra dès qu'elle sera faite plus craindre en Angleterre qu'à présent. Les Français n'aiant rien à craindre dans le continent, auront des facilités prodigieuses pour entreprendre sur l'Angleterre. Elle ne pourra plus attendre de secours ni de diversion de nulle part; parcequ'on n'aura ni attachement ni confiance pour elle et qui plus est, parcequ'on ne sera pas en état d'en donner. Il faut compter que la conclusion de cette paix sera le coup de mort de la République, qui pourra facilement être renversée. Pardon, Madame, de ce que je fais tant de réflexions, et des réflexions si tristes. C'est que j'en suis plein. Suivant moi et quelques autres les choses ne vont pas encore assés mal. Nous sommes bien difficiles à contenter... On a fort répandu cet Eté en Angleterre que le fuiard Appius avoit eu un emploiGa naar voetnoot2). Je m'en suis informé. Cela n'est pas. Il s'est allé cacher dans un coin de la Westphalie. Sa femme est morte de chagrin. Celle du Major Dickenga, qui étoit aussi enfui et qui a été cassé, n'a pas voulu le voir; elle s'est rétirée chés son père. Des hommes n'en auroient pas tant fait. Voici un Anecdote touchant la capitulation de la garnison de Tournai. Il est stipulé que les Troupes ne pourront faire aucune fonction militaire dans les places de la Frontière de la République etc. M. de LarreyGa naar voetnoot3), qui est | |
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allé dans le camp des François pour traiter de la capitulation, représenta au Comte de Saxe que cette condition étoit trop dure, qu'il faudroit paier ces troupes sans en tirer aucun service. Là-dessus le Comte de Saxe répondit, vous pourrés vous en servir contre vos Rebelles.. Ce qui signifie évidemment, vous pourrés les mettre dans les villes d'Hollande et ailleurs, pour réprimer le peuple. N.B. que ce peuple est rebelle, parcequ'il hait les Français, et qu'il aime les Anglais et le Prince d'Orange. C'étoit certainement le but des François que ces troupes ne pussent servir à autre chose que contre le peuple. La chose n'étoit pas si mal imaginée. |
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