Poésies
(1995)–Charles Beltjens– Auteursrechtelijk beschermd
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Le morne hiver descend en avalanche,
La neige au loin couvre plaine et ruisseau,
Plus de travail, plus de pain sur la planche,
Le pauvre enfant grelotte en son berceau,
Près du foyer, où la faim l'exténue,
On voit l'aïeul tristement s'accouder.
L'homme aux abois, la femme demi-nue,
Rentrant le soir, n'osent se regarder.
De jour en jour la misère est accrue,
- Nécessité, plus dure qu'un remord!
- Tendre la main, mendier dans la rue? -
A cette honte on préfère la mort.
La Charité comprend... et se déguise,
Mais impuissante à soulager chacun,
Bientôt l'aumône entre ses doigts s'épuise,
Où s'adresser? - frappons là, dit quelqu'un,
On fait appel à votre bienfaisance;
Un don princier y répond à l'instant.
L'espoir soudain renaît avec l'aisance.
Merci, merci! c'est le cri qu'on entend.
Soyez bénie, au nom de la pauvresse,
Pour son enfant que vous avez vêtu,
Sans vous, peut-être, elle eût dans sa détresse
Vu naufrager pour jamais sa vertu!
Soyez bénie au nom de l'orpheline,
Que votre coeur sauva du désespoir,
Et du vieillard dont la tête s'incline,
Qui peut encore au soleil se rasseoir!
La récompense est au Maître suprême.
Des pleurs taris par votre Charité
La main d'un ange a fait un diadème.
Que Dieu vous garde en son éternité!
[winter 1879/1880; Ps. Archaiophilos (= L. v.d. Heyden), Een avontuurlijk leven, Nicolas Reubsaet (vervolg en slot), in: De Nedermaas 14,12 (1937) 228-229; Jean Lambrechts, |
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