Het vrolyk gezelschap op Amstels zangburg. Deel 2(1780)–Anoniem Vrolyk gezelschap op Amstels zangburg. Deel 2, Het– Auteursrechtvrij Vorige Volgende Chanson Air nouveau. A L'ombre de ce verd Bocage J'ay trouvé deux rares beautez L'amour a formé leurs visages Sur celuy des divinitez: Mais à qui rendrai-je les armes, Amour détermine mes voeux, Elles brillent de tant de charmes, Que je les aime toutes deux. L'une est une blonde mourante Qui me ravit par sa douceur, Et l'autre une brune piquante Dont les traits me percent le coeur: [pagina 33] [p. 33] A qui faut-il rendre les armes, Amour détermine mes voeux, Elles brillent de tant de charmes, Que je les aime toutes deux. Incertain sur la préference, Je ne puis fixer mes désirs, Je sens bien que mon coeur balance Du partage de mes soupirs: Mais la blonde comme la brune, Menchaînent par de si doux noeuds, Qu'il faudroit pour n'en aimer qu'une, N'en avoir vû qu'une des deux. Mon coeur est toûjours la victime De leur merite different, Je me fais à moy-même un crime Du double hommage que je rend; Ainsi par une Loy cruelle Je suis à la fin dans mes feux, Perfide, volage, infidele, Constant, sincere, & malheureux. Si j'exprime à l'une ma flâme, J'éprouve à l'instant malgré moy, Que l'autre en couroux dans son ame M'accuse de mauvaise foy: [pagina 34] [p. 34] Charmante brune, aimable blonde, Brune aux yeux noirs, blonde aux yeux bleus En ma place personne au monde Ne pourroit choisir de vous deux. L'amour dans ces belles retraites Vient pour enchanter tous les coeurs, Chantons, célebrons les conquêtes De ce grand vainqueur des vainqueurs; Accordez bergers vos musettes Avec vos tendres chalumeaux, Que le bruit de vos chansonnettes Réponde aux concerts des oyseaux. J'ay long-tems senti sa puissance, Mais je connois sa trahison, Je retourne à l'indifférence Qui me rend toute ma raison: L'amour ni ses plus belles chaînes Ne sçauroient tenter mes desirs, Et pour être exempt de leurs peines, Je les quite de leurs plaisirs. Je suis peu touche de la gloire Qu'on peut obtenir en aimant; D'un amant qui s'en fait accroire, [pagina 35] [p. 35] Je regarde en paix ce tourment: Je suis toûjours dans l'esperance De me garantir de ses traits, Et grace a mon indiffetence! Je goûte une agréable paix. Réponse. Quand Paris eût un choix à faire, Fut-il si long-tems incertain, Pour decider de telle affaire Il est un facile chemin: Avec que l'une & l'autre belle, Goûtés les plaisirs de l'amant, Et donnés la pomme fidelle A qui vous rendra plus content. Vorige Volgende