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Confidences à une morte
Een dode toevertrouwd
Michel Seuphor Henri-Floris Jespers (vertaling)
I
Vivante tu étais loin de moi, de graves frontières nous séparaient.
Morte te voilà à mes côtés, parlant de toi, parlant de moi, et notre amour revit plus émouvant, plus simple aussi que l'autre.
Vivante tu étais loin de moi et morte te voilà. Comment as-tu fait pour franchir si vite 1.500 kilomètres? Comment as-tu fait pour franchir en un instant douze ans de notre vie, douze ans que je croyais un océan de l'oubli?
Une phrase banale dans un journal perdu contient donc tant de force cachée?
Et tout à coup d'où vient ce beau langage de ta bouche, toi qui parlais si mal français?
Merveilles, que je vis, miracles: tu étais loin, je t'ignorais depuis de longues années, j'apprends ta mort et te voilà à mes côtés.
Quand je touche terre je te touche, quand je regarde les vertes étendues et les lignes onduleuses je te vois, quand je me baigne je suis en toi.
Vivante tu étais loin de moi, toi dans un pays, moi dans un autre, toi dans une ville, moi dans une autre ville, et il y avait de lourds brouillards autour de nous que le souvenir de notre jeune amour n'avait pas dissipés depuis longtemps. Morte nous sommes unis dans la clarté: je te comprends enfin.
Alice, apprends-moi par ta mort à vivre mieux le temps que j'ai à vivre, à mieux aimer, à être simple comme tu fus. Sois avec moi sur le chemin, Alice, console mon remords.
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II
J'ai couru après toi en sautillant.
et j'ai aboyé autour de toi comme un jeune chien qui ne comprend pas les couleurs trop claires que tu portes sur ta fragilité.
Douze ans ainsi, afin que tu meures et que par ta mort tu naisses en moi. Que tu sois force en moi.
Car toi tu étais en Dieu depuis toujours et tu me l'as jamais quitté, et moi je suis un jeune converti.
Avec toi à la lumière! Alleluia!
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III
Depuis qu'Alice est morte elle vit partout autour de moi.
Le matin quand je me baigne au soleil c'est elle don't la main est si fine dans le vent parmi mille autres jeunes filles aussi gracieuses qu'elle et aussi angéliques.
Et ceci n'est pas une image, mais il en est réellement ainsi.
Elle est là aussi, active autour de moi, dans la douce lutte amoureuse de mon corps avec l'eau.
C'est elle qui m'embrasse, ce sont elles qui me bercent, quand je m'étends au soleil.
Dans la nature qui s'étale sous l'oeil du conquérant, c'est tout le charme de son jeune corps de femme que je vois.
Et je l'étreins les bras en croix, et je demande pardon pour ce que j'ai erré.
Puis je reprends ma pelle en attendant le jour où j'irai devant Lui, où je serai avec elle autour de Lui parmi les éléments, et éléments nous-mêmes, louange et joie autour de Lui.
Et ce ne sont pas là que des images, j'insiste; mais il en est réellement ainsi.
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I
Levend was je ver van mij, we waren gescheiden door onoverkomelijke grenzen.
Dood sta je nu naast me, je spreekt over jou, je spreekt over mij, en onze liefde herleeft, ontroerender, eenvoudiger ook dan de andere.
Levend was je ver van mij, dood ben je nu hier. Hoe ben je er in geslaagd 1.500 km zo snel af te leggen? Hoe ben je er in geslaagd twaalf jaar van ons leven in een ogenblik te overbruggen, twaalf jaar die ik een zee van vergetelheid waande?
Bevat een banaal bericht in een verloren krant dan zoveel verborgen kracht?
En hoe neem je plots zo'n mooie taal in de mond, jij die zo slecht Frans sprak?
Wonderen beleef ik, mirakels: je was veraf, al jarenlang negeerde ik je, ik verneem je dood en zie, je staat naast mij.
Als ik de grond raak, raak ik jou aan, als ik de groene vlakten en de golvende lijnen bekijk dan zie ik jou, wanneer ik zwem ben ik in jou.
Levend was je ver van mij, jij in een land, ik in een ander, jij in een stad, ik in een andere stad, en we waren omringd door zware nevelen die de herinnering aan onze jeugdige liefde lange tijd niet verdreven had. Dode, we zijn verenigd in het licht: ik begrijp je eindelijk.
Alice, leer me door je dood beter de tijd te beleven die ik te leven heb, beter lief te hebben, ongecompliceerd te zijn zoals je was. Begeleid me op het pad, Alice, wees vertroosting voor mijn wroeging.
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II
en blafte om jou heen als een jonge hond die geen oog heeft voor de te lichte kleuren die je broosheid omschijnen.
Twaalf jaar aldus eer je sterft en door je sterven in mij geboren wordt. En kracht wordt in mij.
Want jij was al altijd in God en je verliet hem nooit, en ik, ik ben een jonge bekeerling.
met jou naar het licht! Halleluja!
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III
Sinds Alice gestorven is, leeft ze alom in mij.
's Morgens, wanneer ik in de zon baad, is zij het van wie de hand zo sierlijk is, tussen duizend andere even lieftallige meisjes als zij, en even engelachtig.
En dit is geen beeld, het is werkelijk zo.
Ze is ook daar aanwezig, werkzaam rond mij, in die zachte, amoureuze worsteling van mijn lichaam met het water.
Zij is het die mij kust, zij zijn het die mij wiegen, wanneer ik languit in de zon lig.
In de natuur die zich ontvouwt voor het oog van de veroveraar, zie ik de loutere charme van haar jong vrouwenlichaam.
En ik omarm haar en ik vraag om vergiffenis voor wat ik heb misdreven.
Vervolgens neem ik mijn schop weer vast, in afwachting van de dag dat ik naar Hem zal gaan, dat ik met haar rond Hem zal vertoeven tussen de elementen, en wijzelf elementen, lof en blijdschap rond Hem.
En dit zijn niet slechts beelden, ik wijs er op, het is werkelijk zo.
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IV
Ce corps que j'ai aimé pourrissant dans la terre.
Ce cher visage, dans quel était! effondré, défiguré, se liquéfiant, épouvantable à voir.
Alice, je ne t'ai jamais dit (depuis tant d'années que nous ne nous étions revues) combiens j'aime ton âme; combien nous étions proches quand les corps et le siècle nous séparaient.
Tu avais reçu la grâce comme une grâce et moi, à travers toutes les malpropretés de moi-mêmes et mes tristes bagages, j'allais au-devant de cette même lumière.
Nous devions donc nous rencontrer un jour.
Ce jour est dans ta mort.
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V
Nous étions jeunes, nous étions des enfants.
J'allais te voir parfois dans le lointain village de la Campine flamande où l'on te soignait dans un couvent à cause de tes poumons.
Tessenderloo, tel est le nom du lieu.
Quatorze ans ont passé - et quelles années pour moi!
trépidations, aventures, vagabondages, naissances et morts.
Et cependant rien n'a terni en moi - en ce coeur souvent désabusé et lâche - les stratifications de ces élans splendides, les dépôts lumineux de ces forces de vie don't je revis maintenant chaque phase, la grâce de chaque instant et l'émotion.
Poli par les années tout luit au fond de moi. Mais il a fallu que tu meures, Alice, pour que mon oeil pénètre jusqu-là, pour que mon souvenir soit libéré des détritus de chaque jour. Il a fallu que tu sois mort.
Je partais de bonne heure le matin, car le voyage était long, zigzaguant à travers les campagnes. Il fallait changer deux fois de train, puis faire dix kilomètres à pieds.
Je sens toujours à la portière du train la volupté du vent dans mes cheveux que j'aimais longs. Le train poussif rempli de braves gens de terres, chargés de gros paniers et de volailes, et où mon sombre personnage de ville détonnait.
Je vois les champs de blé, les prés, les riches prés aux innombrables bêtes. Je revois le pays onduleux de Sichem et de Diest, ses merveilleux clochers. Puis Montaigu sur sa colline où j'étais allé en pèlerinage avec mes grands-parents pour rendre hommage à la Vierge Noire: l'église ronde et sa coupole de cuivre vert toute tachetée d'étoiles dorées, qui miroitaient au loin; la gigantesque tour carrée.
Ensuite la route à pied et l'arrivée le soir - après la fermeture du couvent à la modeste auberge du village où l'on me connaissait. (Les arbres me cachaient sa fenêtre.)
Les mêmes joueurs de dominos, les mêmes clients, les mêmes paroles aimables, le même lit haut perché; la même pensée fervente aussi, l'intime débordement.
Le lendemain, à première heure, j'accourais, tu accourais...
Tessenderloo! Tessenderloo!
N'étais-tu pas comme une crèche, parmi les arbres et les près?
N'allais-je pas vers toi comme un roi de jeunesse? Comme un berger d'amour?
Tessenderloo! petite fille pieuse, petite fille douce et riante dans la croix.
Tessenderloo! soeur de mon meilleur moi, que mon moi de néant m'empêcha de connaître et d'aimer, comme il convient d'aimer.
Tessenderloo! enfant de la promesse. Amie, Alice, amie.
Gracieuse amie remplie de simple ardeur du beau, de cri vers Dieu et que ma vanité de fière culture m'empêcha de comprendre et d'admirer, comme il convient de comprendre et d'admirer.
Amie, Alice, tu ne partiras plus! Tu m'aideras vers Lui. Tu m'aideras à communier. Et dans la mort de ce corps, ce même corps de misère.
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VI
Elle aurait dû mourir à 18 ans.
Mais il y avait un chant en elle qui gémissait, et le Seigneur lui a permis de dire son chant, de faire monter son cri.
Elle a chanté, elle a crié et le Seigneur l'a prise.
Dans tout son chant la mort qui menaçait, latente en elle, la vie qui vainc: cette
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IV
Dit lichaam dat ik liefgehad heb, rottend onder de grond.
Dit dierbaar gelaat, in welke staat! Ingevallen, verminkt, smeltend, vreselijk om aan te zien.
Alice, ik heb je nooit gezegd (al die jaren dat we elkaar niet weerzagen) hoezeer ik van je ziel hou; hoe dicht we bij elkaar waren, toen de lichamen en de wereldse tijd ons van elkaar gescheiden hielden.
De bevalligheid was je als een genade gegeven en ik, met al mijn eigen onreinheden en mijn armzalige bagage, ik ging hetzelfde licht tegemoet.
We moesten elkaar wel ontmoeten op een dag.
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V
We waren jong, we waren kinderen.
Ik ging je soms bezoeken in het verre dorp in de Kempen, waar je voor je zieke longen verzorgd werd in een klooster.
Tessenderlo is de naam van de plek.
Veertien jaar zijn verstreken - en wat voor jaren, voor mij!
Opgejaagdheid, avonturen, omzwervingen, herhaaldelijk geboren worden en sterven.
Niets evenwel heeft in mij - in dat vaak ontgoochelde en laffe hart - deze prachtige vervoeringen van hun glanzende gelaagdheid kunnen beroven, noch de lichtende bezinksels dezer levenskrachten kunnen wegnemen, waarvan ik thans opnieuw elke fase beleef, de genade van elk ogenblik en de ontroering.
Alles schittert in het diepst van mezelf, gepolijst door de jaren. Maar het was nodig dat je stierf, Alice, opdat mijn blik zo diep doordrong en mijn herinnering gezuiverd werd van de ongerechtigheden van elke dag. Het was nodig dat je dood was.
Ik vertrok 's morgens vroeg, het was een lange reis zigzaggend door de velden. Je moest tweemaal overstappen en dan nog tien kilometer te voet gaan.
Ook vandaag ervaar ik nog, bij het portier van de trein, het genot van de wind in mijn haar, dat ik graag lang droeg. De puffende trein vol brave buitenlui, beladen met manden vol gevogelte, waar mijn somber stadspersonage uit de toon viel.
Ik zie de korenvelden, de weiden, de welige weiden met ontelbare beesten. Ik zie opnieuw het golvende land van Zichem en Diest, zijn wonderlijke klokkentorens. Dan Scherpenheuvel op zijn helling, waar ik met mijn grootouders ter bedevaart ging om de Zwarte Madonna te vereren: geheel bespikkeld met vergulde sterren, de ronde kerk en haar groenkoperen koepel, die in de verte schitterde; de reusachtige vierkante toren.
Daarna verder te voet en de aankomst 's avonds, na de sluiting van het klooster, in de nederige dorpsherberg waar men mij kende. (De bomen hielden haar venster voor mij verborgen.)
Dezelfde dominospelers, dezelfde klanten, dezelfde vriendelijke woorden, hetzelfde hoge bed; dezelfde vurige gedachte ook, de intieme ontboezeming.
's Anderendaags, in devroege ochtend, liep ik naar je toe, kwam jij naar mij toegelopen...
Tessenderlo! Tessenderlo!
Was je niet als een kribbe, tussen de bomen en de weiden?
Ging ik niet naar je toe als koning der jeugd? Als liefdesherder?
Tessenderlo! Klein, vroom meisje, klein meisje, zacht en lachend in haar leed.
Tessenderlo! zuster van mijn betere zelf, die mijn nietig zelf me belette te kennen
en lief te hebben zoals het hoort lief te hebben.
Tessenderlo! kind van de belofte. Vriendin, Alice, vriendin.
Bevallige vriendin vervuld van de simpele gloed van het mooie, met de kreet naar God - maar de ijdelheid van mijn trotse cultuur verhinderde me te begrijpen en te bewonderen zoals je hoort te begrijpen en te bewonderen.
Vriendin, Alice, je zal niet langer vertrekken! Je zal me naar Hem helpen. Je zal me helpen te communiëren. En de dood van dit lichaam, datzelfde lichaam van misère. En van vergiffenis.
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VI
Ze had al op 18 jaar moeten sterven.
Er was echter een zang in haar, die zacht kreunde, en de Heer liet haar toe haar zang te zingen, haar kreet te laten opstijgen.
Ze zong, ze riep, en de Heer heeft haar genomen.
In heel haar lied de dreigende dood die in haar sluimerde, het leven dat over-
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permanence de flamme qui réussit à déjouer par sa clarté royale les ruses du prince noir, l'assaut à chaque instant des forces de l'abîme.
Seigneur, permets-moi, comme à elle, de faire un hymne encore, un hymne tout rempli de Toi; que la nature entière en toi te fasse un chant de gloire. Puis vienne ton appel, Seigneur, j'irai.
Que je sois foi, Dieu de puissance, en ton Nom trois fois saint.
Que je sois tout amour; Seigneur, en ton Verbe insondable.
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VII
Ce matin-là j'avais relu cet excellent Cantique, celui qu'avant la lettre nous chantâmes tous les deux quand nous avions vingt ans.
Un soleil de délices me brûlait fort sur la terrasse de paix en face de la mer; l'amour alors brûlait furieusement mon coeur et m'exaltait devant la vie.
Je revivais des heures de joie et de transport; jeunesse de salutaires débordements. Mais jeunesse perdue, jeunesse oubliées, tant que la ville tenait fermée sur moi sa lourde et sombre porte.
Où sont le vent et la lumière le sentiment reprend sa place, le coeur retrouve contact. On baigne dans les richesses réelles de la vie, on se refait un homme complet parmi l'ému langage du silence. Soleil et eau, présence de l'infini, présence immaculée.
Je t'ai parlé longtemps, Alice, de la splendeur déchue et méconnue. Une larme du plus clair cristal sur mon beau Livre, mais lourde de mes méfaits.
Je t'ai parlé de mon heureuse transformation, la grâce qui m'a souri. J'allais t'écrire, te parler... te faire un grand plaisir, enfin.
... Le soir j'apprends ta mort.
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VIII
A Toi les effusions des hommes
à Toi, Seigneur, le seul amour.
Si je ne paie pas de mine voyez mes actes. Que vaut l'aspect dès que le coeur est à sa place? Or, c'est le coeur qui paie, le geste, et non l'aspect. C'est dans le cri que l'on trahit.
Si toutefois vos yeux étaient meilleurs l'aspect lui-même vous suffirait.
wint: deze gedurige vlam die er door haar koninklijke klaarte in slaagt de listen van de zwarte prins, de voortdurende stormloop van de krachten van de afgrond te verijdelen.
Heer, vergun het mij, net als zij, nog een hymne te maken, een hymne geheel door Jou vervuld, dat de gehele natuur in mij een loflied van jou make. Dat dan jouw roep me bereike, Heer, ik zal komen.
Dat ik geloof weze, God van macht, in jouw driewerf heilige Naam.
Dat ik geheel liefde weze, Heer, in jouw onpeilbaar Woord.
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VII
Die ochtend had ik dat voortreffelijk hooglied herlezen dat wij, toen we twintig waren, in de dop hadden gezongen.
Een zon van geneugten verschroeide mij op het terras vol vrede tegenover de zee; de liefde stak mijn hart toen stevig in brand en maakte mij groot tegenover het leven.
Ik beleefde opnieuw uren van vreugde en vervoering; jeugd van heilzame ontboezemingen. Verloren jeugd echter, vergeten jeugd, zozeer sloot de stad mij op binnen haar zware en sombere poort.
Waar wind en licht zijn, daar neemt het gevoel opnieuw zijn plaats in, vindt het hart opnieuw voeling. Je baadt in de ware rijkdommen van het leven, je komt weer geheel op krachten te midden van de bewogen taal van de stilte. Zon en water, aanwezigheid van het oneindige, onbevlekte aanwezigheid.
Ik heb je gedurig gesproken, Alice, over de vervallen en miskende pracht. Een traan van het zuiverste water op mijn mooie Boek, maar zwaar van mijn wandaden.
Ik heb je gesproken over mijn gelukkige gedaanteverwisseling, over de genade die me toegelachen heeft. Ik ging je schrijven, je spreken... kortom, ik ging je een groot genoegen doen.
- 's Avonds verneem ik je overlijden.
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VIII
Aan jou de loftuigingen van de mensen
aan Jou, Heer, de enige liefde.
Indien mijn uiterlijk niet in mijn voordeel is, kijk naar mijn daden. Wat is het uiterlijk waard, als het hart maar op de juiste plaats is? Welnu, wat telt is het hart, het gebaar, en niet het uiterlijk. In de kreet is het, dat we tekortkomen.
Als evenwel uw ogen beter waren, zou het uiterlijk al voldoende zijn.
* Michel Seuphor, Dans le royaume du coeur (1932-34). Met een inleiding van Stanislas Fuwet, Paris, R.-A. Corrêa, 1935 (pp. 31-43)
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