Septentrion. Jaargang 34
(2005)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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Hendrikje van Andel-Schipper (1890-2005).
Patrick Guns, ‘no to contemporary art’, Zwalm, 2005 (Photo ‘vzw Boem’).
Phileas Fogg.
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ActuellesÇa vous tombe un jour dessus alors que vous n'avez rien fait pour. La célébrité quand vous avez largement dépassé les cent ans. Le 30 mai 2004, la Néerlandaise Hendrikje van Andel-Schipper devenait la personne la plus âgée du monde. Fin août 2005, la vénérable doyenne est décédée. Elle avait 115 ans. Quel était le secret de la longévité de Hendrikje? Originaire de la Drenthe profonde, loin des grandes villes, elle ne fumait pas et évitait l'alcool, si ce n'est de temps à autre un petit verre d'avocat. Elle a eu dix amours, mais n'a rencontré Dick, son unique, son grand amour, qu'à l'âge de quarante-six ans. Trois ans plus tard, elle l'épousait. Mais Dick est mort en 1959. Depuis lors, Hendrikje a dû poursuivre seule sa longue route. Quel a été le plus beau jour de sa vie? Le jour de son mariage, évidemment. Et sa plus grande déception? Son dernier anniversaire. Sa petite chambre de la maison de repos a été prise d'assaut par des personnages officiels. Fan de l'Ajax Amsterdam, elle avait invité les joueurs du grand club de football, mais elle n'a reçu que la visite d'une bruyante délégation publicitaire. ◆ Depuis 1997, la région de la Zwalm, dans le sud de la Flandre-Orientale, accueille la biennale Kunst & Zwalm (Art & Zwalm). Chaque fois, une série d'oeuvres d'art sont disposées dans la nature et reliées entre elles par un parcours de balade fléché. L'élément de départ donné aux artistes participants est le paysage. La jolie région de la Zwalm (dans les ‘Ardennes flamandes’) est souvent très inspiratrice. Certaines oeuvres s'attachent pourtant davantage aux gens de la région. Dans ce cas, la nature ne constitue plus qu'un cadre accidentel. L'édition 2005 de la biennale s'est déroulée du 27 août au 11 septembre. Patrick Merckaert (de l'asbl organisatrice Boem), aidé de Paul Lagring et Willy Dory, a sélectionné douze artistes, des Flamands et des Belges francophones. A l'occasion | |
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des 175 ans de la Belgique, les organisateurs ont voulu exposer des oeuvres provenant de tout le pays. Parmi les artistes figurent notamment Jean-Marie Bytebier, Carline Coolen, Luc Dondeyne, Noël Drieghe, Frédérick Gaillard, Patrick Guns, Jean-Pierre Ransonnet et Dirk Zoete. Comme de coutume, le catalogue de Kunst & Zwalm paraît quelques mois après la clôture de la biennale. Cette fois, il est édité en trois langues (néerlandais-français-anglais). Les auteurs sont Francis Smets et Pierre-Olivier Rollin. www.kbz.be/boem ◆ Depuis peu, Maastricht possède un nouvel hôtel de prestige. L'ancien Kruisherenklooster (monastère de l'Ordre des Croisiers), dans le centre-ville, a été réaménagé en stadshotel. Les clients sont supposés goûter à la poésie car, dans chaque chambre, un poème est accroché au mur. Au total soixante poèmes d'auteurs néerlandophones classiques ou contemporains, dans le texte original mais aussi en traduction française, allemande et anglaise. Les poèmes ont été choisis par Jozef Deleu, fondateur et ancien rédacteur en chef de Septentrion. Les versions françaises sont de Marnix Vincent, qui a déjà traduit pour Septentrion un grand nombre de poèmes et de textes en prose. A l'occasion de l'inauguration de l'hôtel, les soixante poèmes ont été rassemblés dans un joli recueil. Cinquante-deux ont pour thème ‘la maison’, et les huit autres (commandés à des poètes de Maastricht et des environs) l'ancien monastère. Cette anthologie, intitulée het huis - het kruisherenklooster, a été réalisée à la demande de la Stichting Monumentaal Erfgoed Limburg (Fondation Patrimoine monumental du Limbourg néerlandais) et est éditée par Gianni MMV (ISBN 90 77970 04 5). ◆ ‘Saint Amour’: c'est le nom du programme littéraire de l'asbl flamande Behoud de Begeerte (Préservez le désir), qui fait régulièrement salle comble en pays néerlandophone et ailleurs. Le 6 octobre 2005, Saint Amour a présenté à l'amphithéâtre de l'Opéra Bastille de Paris une prestation qui a séduit le public. Behoud de Begeerte organise, compose et met en forme des programmes littéraires. Des auteurs y lisent, dans leur langue maternelle, des extraits de leurs oeuvres. Ces extraits sont présélectionnés et mis en scène par Luc Coorevits, fondateur et cheville ouvrière de l'asbl. La traduction est projetée simultanément sur grand écran. Paris a notamment pu découvrir sur scène différents auteurs néerlandais et flamands dont plusieurs livres ont déjà été traduits en français. En plus de l'incontournable Hugo Claus (o1929), le programme a donné à voir et à entendre Margriet de Moor (o1941), Frans Thomése (o1958), Connie Palmen (o1955), Erwin Mortier (o1965), Bart Moeyaert (o1964) et Dimitri Verhulst (o1972). Sans compter la littérature de langue française (Jean-Philippe Toussaint) ou anglaise (Esther Freud et Alan Hollinghurst). Les entractes musicaux des séances de lecture ont permis d'apprécier Laïs, Transparant et ... Adamo. www.begeerte.be ◆ L'année Jules Verne touche tout doucement à sa fin. Dans le monde littéraire, il en est peu qui auront célébré le centenaire de la mort de Verne de façon plus originale que la province de Flandre-Occidentale, le Conseil général du département du Nord et la Villa Mont-Noir à Saint Jans-Cappel (avec Guy Fontaine comme cheville ouvrière). La coopération culturelle transfrontalière entre la province de Flandre-Occidentale et le département du Nord a conduit à la publication de l'ouvrage De reis om de berg in 80 verhalen - Le Tour du Mont en 80 pages. Cinquantaine-sept auteurs ont été sollicités pour mettre leurs talents en commun et écrire de concert un ouvrage inédit dans les traces de Jules Verne. Chaque écrivain a reçu un chapitre du Tour du monde en 80 jours, qu'il ou elle devait réécrire selon sa fantaisie tout en conservant intactes la première et la dernière lignes du chapitre. Un tout nouveau Jules Verne a ainsi vu le jour. A côté de nombreux Français et Belges (néerlandophones), | |
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Anne Frank (1929-1945).
Poissonnier de Scheveningue, XVIIIe siècle, cabinet des estampes de l'université de Leyde.
Panamarenko, ‘Barada Jet’.
des auteurs d'expression espagnole, italienne, grecque, anglaise, allemande et polonaise ont prêté leur concours. Luc Devoldere, rédacteur en chef de Septentrion, a rédigé sa copie en latin. Tous les textes ont été imprimés en français et en néerlandais. Lorsque le texte n'était pas écrit dans l'une de ces deux langues, l'original a également été repris. Aucun amateur de Jules Verne ne voudra manquer ces aventures de Phileas Fogg revisitées. Édité par la province de Flandre-Occidentale, Service culture, Maison provinciale Boeverbos, Koning Leopold III-laan 41, B-8200 Brugge. ◆ Le 6 juillet 1942, Anne Frank a emménagé avec les siens dans la célèbre Achterhuis en bordure du Prinsengracht. La famille Frank avait habité jusqu'alors à l'étage du numéro 37 de la Merwedeplein, à Amsterdam également. Cette habitation a été récemment acquise par Ymere, association de défense et de promotion de l'habitat social. Le nouveau propriétaire a entièrement restauré la maison et, en collaboration avec la Fondation Anne Frank (Anne Frank Stichting), l'a réaménagée dans le style des années 1930, notamment à partir de quelques rares photos et bouts de films ou encore de descriptions qu'Anne Frank en avait faites dans son Journal. Ainsi donc, la maison des Frank a reçu une nouvelle destination. Elle héberge des écrivains étrangers qui n'ont pas la possibilité de travailler librement dans leur pays. La Stichting Amsterdam Vluchtstad (Fondation Amsterdam, cité refuge) invitera chaque année un écrivain ‘réfugié’ à séjourner et à écrire dans la maison de la Merwedeplein. ◆ Si on vous parle de mode du xviiie siècle, vous pensez tout de suite à la robe à la française, tombant jusqu'au sol, avec une courte traîne, à la taille bien prise et avec un cerceau qui donne de l'ampleur aux hanches. Les initiés vous diront que la mode anglaise, elle aussi, a eu quelque succès, notamment parce qu'elle était plus seyante que la mode française. Qu'en est-il des | |
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Pays-Bas? Il y avait bel et bien une mode néerlandaise au xviiie siècle. La Compagnie des Indes néerlandaises a importé des tissus asiatiques aux motifs spéciaux, dont beaucoup se retrouvent dans la mode néerlandaise actuelle. Les Pays-Bas avaient, eux aussi, leurs robes de chambre typiques en damassé pour hommes, et les différentes classes sociales, du bourgeois au pêcheur, aimaient qu'on les reconnaisse à un signe vestimentaire distinctif. Comparer la mode française et la mode néerlandaise du xviiie siècle, c'était l'objectif de l'exposition En vogue. Mode uit Frankrijk en Nederland in de achttiende eeuw (En vogue. La mode française et la mode néerlandaise au xviiie. siècle), qui s'est tenue à La Haye, au Haags Gemeentemuseum, jusqu'au 4 décembre 2005. Cette exposition, que l'on a pu voir précédemment au Palais Galliera à Paris, était le fruit d'une étroite collaboration entre le musée haguenois et le Musée de la mode de la Ville de Paris. Elle regroupait des pièces de toute grande classe émanant des deux collections, complétées par des tableaux, documents, éventails, chapeaux et autres accessoires en rapport avec la mode en provenance de divers musées. www.gemeentemuseum.nl ◆ Du 8 au 23 octobre 2005, la Métropole anversoise a vécu à l'heure française. Le consulat général de France à Anvers avait mis les petits plats dans les grands pour organiser cette ‘Quinzaine française’ comportant une multitude d'activités culturelles, commerciales et touristiques. Lors de la préparation de cette Quinzaine, le consul général était Alain de Keghel; dans l'intervalle, il a passé le témoin à Jocelyne Caballero. L'hôte d'honneur de la Quinzaine était la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il y en avait pour tous les goûts lors de cette Quinzaine. On pouvait participer à un concours d'étalages, à une compétition de voiliers, ou encore à une partie de pétanque, le tout, bien entendu, dans une atmosphère ‘douce France’. Sans oublier les animations plus traditionnelles telles que concerts, séances de cinéma, soirées littéraires, colloques (notamment sur les relations entre la Flandre et la France) et une exposition consacrée à l'art français d'aujourd'hui, qui se tenait au MUHKA, le musée anversois d'art contemporain. ◆ Donner vie aux merveilles de la technique et des sciences naturelles: tel semble être l'objectif immuable de Panamarenko (o1940). Depuis quarante ans, cet artiste flamand étonne le monde de l'art avec ses étranges avions, ses drôles de voitures, ses sous-marins, soucoupes volantes et autres créations qui défient allègrement les lois de la mécanique et de la physique. A l'occasion des soixante-cinq ans de l'artiste, une grande rétrospective se tient aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles) jusqu'au 29 janvier 2006. L'exposition donne à voir différentes oeuvres et installations imposantes ainsi qu'un grand nombre de dessins, croquis, esquisses, modèles et documents divers. Lors du vernissage, Panamarenko a fait savoir qu'il cessait toute création artistique, estimant qu'il avait atteint la saturation. Le catalogue de l'exposition a été édité par Ludion, à Gand (version française: ISBN 90 5544 574 6). Les auteurs sont le spécialiste en arts plastiques Charles Hirsch et le critique Jan Thompson. www.expo-panamarenko.be / www.ludion.be Voir Septentrion, XXV, no 3, 1996, pp. 37-43. Hans Vanacker |
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