Septentrion. Jaargang 34
(2005)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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Guillaume le Taciturne (1533-1584), gravure, ‘Rijksmuseum’, Amsterdam.
Roger Wittevrongel, ‘Peignoir à lignes’, lithographie.
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Actuelles‘Donner une coupe transversale de l'évolution de la poésie néerlandaise, en présentant deux poètes par décennie, prouvant par leur qualité que les poétiques souvent contradictoires, parfois même farouchement opposées, ne s'annihilent pas’. Tel est le propos de ‘Poètes des Pays-Bas’, vaste florilège publié dans le numéro de janvier-février 2005 d'Europe revue littéraire mensuelle. ‘Poètes des Pays-Bas’ donne un aperçu représentatif de la poésie néerlandaise depuis 1950. Douze auteurs y sont présentés avec un grand nombre de poèmes en traduction française. Parmi ces écrivains figurent de grands noms comme Cees Nooteboom (o1933), Gerrit Kouwenaar (o1944) et Judith Herzberg (o1934), mais aussi des poètes d'une plus jeune génération tels que Menno Wigman (o1966) et Alfred Schaffer (o1973). Les traductions sont signées Pierre Gallissaires et Jan H. Mysjkin. Ce dernier a également rédigé un passionnant avant-propos où il détaille les différentes étapes de la poésie néerlandaise depuis 1950. www.europe-revue.info ◆ Si vous souhaitez en savoir plus sur la vie de Guillaume le Taciturne (1533-1584), nous vous invitons à consulter le site www.inghist.nl. de l'Instituut voor Nederlandse Geschiedenis (Institut d'histoire néerlandaise) de La Haye. Pendant trente-cinq ans, cet institut a recherché et rassemblé un maximum de documents de Guillaume le Taciturne. Une exploration de près de 200 collections d'archives, bibliothèques et musées a permis de retrouver 12 609 documents: lettres, requêtes, brèves instructions à des subordonnés, discours, comptes rendus d'entretiens. Les principaux inédits proviennent de collections allemandes d'archives. Tous les manuscrits ont été mis sur microfilm et peuvent être téléchargés en format pdf. Ils n'ont été ni retranscrits ni traduits, mais un bref résumé en facilitera la lecture. ◆ | |
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La Flandre a plus d'ambassadeurs qu'on ne croit. Né à Gand en 1931, Jo Verbrugghen, notaire honoraire et juge de paix suppléant honoraire, habite depuis pas mal de temps à Houffalize (province de Luxembourg). Fervent amateur d'art, il participe de façon très active à la vie artistique de la cité. C'est ainsi que le Rotary Club local a fait appel à lui au moment de fêter ses cinquante ans d'existence. Jo Verbrugghen a rédigé un petit livre intitulé Autres regards, autres univers, qui allait accompagner l'exposition éponyme organisée en avril 2005. Autres regards, autres univers est un tour d'horizon des arts plastiques en Belgique. Il est surtout axé sur la période qui vient après la seconde guerre mondiale, non sans quelques incursions dans la première moitié du xxe siècle. Le livre démontre que la diversité est une des qualités principales de l'art. Parmi les artistes présentés figurent les noms de Jan Burssens, Roger Raveel, Roger Wittevrongel, Roel d'Haese et Sam Dillemans. Édité par le Rotary Club de Bastogne (tirage limité à 500 exemplaires). ◆ Le ‘premier musée d'Europe’: le Musée néerlandais de plein air, près d'Arnhem, est autorisé à porter ce titre durant un an, grâce au prix qu'il a reçu début mai 2005 des mains de la reine Fabiola de Belgique, marraine du European Museum Forum. Chaque année, le European Museum Forum visite des dizaines de musées dans les pays membres du Conseil de l'Europe. Le rapport du jury loue entre autres la manière dont le Nederlands Openluchtmuseum place l'homme au centre de ses préoccupations et choisit des thèmes qui se réfèrent à l'actualité ou au reliquat du passé. Les représentations multimédias et les activités pour enfants de tous âges ont également retenu l'attention. Il est remarquable que la distinction soit décernée cette fois à un musée établi, alors que, les années précédentes, ce sont surtout de nouveaux musées qui ont été choisis. www.openluchtmuseum.nl ◆ En 1978, la petite Liesje vient au monde à Anvers. Liesje est différente des autres enfants. Elle présente une fissure de la colonne vertébrale, un spina-bifida; on ne lui donne que quelques heures à vivre. Dans Les Mots. Pour la naissance et la mort de ma fille, Pierre Mertens (un homonyme de l'écrivain belge francophone) raconte la vie de sa fillette. Au lieu de mourir après quelques heures, Liesje a vécu onze ans. Le récit de Mertens est poignant. Il revoit une petite fille qui a été heureuse en dépit des handicaps, des malaises, de tous les moments douloureux et des nombreuses opérations qu'elle a dû subir. Mais il dénonce aussi l'indifférence et l'incompétence. Avec Liesje, Mertens et son épouse vont de médecin en médecin, d'hôpital en hôpital. Certains médecins se dévouent corps et âme pour que Liesje et ceux qui l'entourent aient une existence aussi vivable que possible. D'autres praticiens, en revanche, manquent totalement de sentiment et même de conscience professionnelle. Le spina-bifida peut aujourd'hui être diagnostiqué pendant la grossesse (dans le cas de Liesje, il n'a été constaté qu'à la naissance). Une fois que les symptômes du spina-bifida sont décelés, un avortement peut être envisagé en concertation avec les parents. Pierre Mertens fait remarquer que la qualité de vie des personnes atteintes du spina-bifida s'est aujourd'hui sensiblement améliorée dans bien des cas. Son livre est donc un plaidoyer implicite pour que l'on accorde une chance aux enfants qui souffrent de cette malformation. Quoi qu'il en soit, les futurs parents confrontés à ce diagnostic du spina-bifida sont placés devant un terrible dilemme. Pierre Mertens, artiste plasticien, préside l'Association internationale pour le spina-bifida et l'hydrocéphalie. Son ouvrage a été publié en néerlandais en 2001, et la traduction française est parue aux Éditions L'Harmattan (ISBN 2 7475 7267 6). ◆ Le bureau d'architectes rotterdamois OMA de Rem Koolhaas (o1944) a remporté, avec son projet pour l'ambassade des Pays-Bas à Berlin, le | |
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Gwij Mandelinck (o1937) (Photo D. Samyn).
Les Frères Van Limburg, page extraite des ‘Très Riches Heures’, vers 1416, Musée Condé, Chantilly.
Le sieur Bommel © Marten Toonder.
Mies van der Rohe Award 2005. Ce prix, doté d'un montant de 50 000 euros, est décerné tous les deux ans par l'Union européenne, qui entend ainsi récompenser un projet se distinguant par son caractère novateur et sa qualité. Le maître d'ouvrage du projet primé cette année était le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas. L'immeuble, une construction isolée, devait satisfaire à des conditions quasi contradictoires: répondre aux normes de sécurité et en même temps symboliser par son rayonnement une ‘ouverture des Pays-Bas’. Koolhaas a conçu un ensemble composé d'une sorte de cube de verre, d'une hauteur et d'une largeur de 27 mètres. A l'intérieur, une rampe inclinée décrit un circuit - appelé ‘trajet’ - de la base au sommet du bâtiment. Les différentes sections de l'ambassade jalonnent ce trajet en donnant l'impression d'être suspendues. La pente, essentiellement faite de verre et d'aluminium, permet de découvrir une belle vue sur la ville, la Spree et la tour de la télévision située sur l'Alexanderplatz. Voir Septentrion, XXXIV, no 1, 2005, pp. 39-44. ◆ Voici vingt-cinq ans déjà qu'a lieu à Watou, petit village de Flandre-Occidentale situé à deux pas de la frontière française, un ‘été de la poésie’. Pendant les mois d'été, où que vous passiez dans le village, votre regard tombe sur un poème. Et la poésie est souvent présentée en conjonction avec des oeuvres d'art plastiques. Le grand animateur de cette manifestation est le poète Gwij Mandelinck (o1937). L'édition 2005 réservait aussi une place à la poésie française. Des poèmes de René Char, Henri Michaux, Michel Deguy et Eugène Guillevic, alternativement en français et en traduction néerlandaise, étaient diffusés par des haut-parleurs. Selon l'usage à Watou, bon nombre de poèmes étaient visualisés, en fait disposés sur un parcours dallé pourvu d'un éclairage électrique et conçu par l'architecte flamand Koen van Synghel. Le ‘clou’ de l'édition 2005 de Watou était une barrière de six mètres de haut sur un étroit sentier proche de la frontière franco-belge. Sur la barrière étaient montés des haut-parleurs dirigés vers la France. | |
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Ainsi, les poèmes diffusés pouvaient s'envoler de l'autre côté de la frontière et revenir ensuite, poussés par le vent du sud-est, vers la Flandre. Durant cet été 2005, Watou comptait également un grand nombre d'installations vidéo, chaque fois entourées d'art ‘fixe’. Ce ‘volet artistique’ était le fruit d'une collaboration entre Cis Bierinckx et le collectionneur Lieven Declerck. Leur objectif principal était de voir dans quelle mesure l'art contemporain est porteur de messages politiques ou d'intérêt social plus général. Cette initiative a donné lieu à la présentation d'une riche palette d'artistes internationaux, parmi lesquels Mark Manders, Maria Roosen, l'Atelier Van Lieshout, Hans Op de Beeck et Gilbert & George. Un catalogue trilingue (néerlandais-français-anglais) retrace 25 ‘étés de la poésie’ de Watou, vus entre autres par le critique de poésie Hugo Brems et le critique d'art Lieven van den Abeele (qui est également membre de la rédaction de Septentrion) www.poeziezomerswatou.be ◆ Jusqu'au 20 novembre 2005, Nimègue est le rendez-vous par excellence des amateurs de miniatures. Le Musée Het Valkhof y organise l'exposition De gebroeders Van Limburg. Nijmeegse meesters aan het Franse hof. 1400-1416 (Les frères Van Limburg. Maîtres de Nimègue à la cour de France. 1400-1416). Les peintres Paul, Herman et Johan van Limburg, originaires de Nimègue, sont entrés en 1400 au service du duc de Bourgogne Philippe le Hardi. Ils devront principalement leur renommée à leurs ouvrages Les Belles Heures et Les Très Riches Heures, réalisés à la demande du frère de Philippe, le duc de Berry. Les livres d'heures contiennent un calendrier liturgique assorti de prières et d'illustrations en rapport avec des fêtes religieuses et jours des saints. L'exposition donne notamment à voir dix-sept pages des Belles Heures (prêtées par le Metropolitan Museum of Art de New York), le manuscrit complet de La Bible Moralisée et des Petites Heures (Bibliothèque nationale de France) ainsi que le texte intégral du Valerius Maximus Manuscript (Biblioteca Apostolica Vaticana). Pour ce qui est des Très Riches Heures, un fac-similé - de grande qualité - remplace l'original, car celui-ci, aux termes du contrat, ne peut quitter le Musée Condé (Chantilly). L'exposition présente également des manuscrits, des peintures sur panneaux et des sculptures de contemporains et de successeurs des frères Van Limburg. Une partie de ces oeuvres proviennent du Getty Museum de Los Angeles et de la Royal Collection du château de Windsor. www.museumhetvalkhof.nl ◆ Plusieurs grandes figures néerlandaises nous ont quittés durant l'été 2005: l'écrivain-dessinateur de BD Marten Toonder (o1912), le peintre Constant (o1920), l'économiste Wim Duisenberg (o1935) et le photographe Philip Mechanicus (o1936). Marten Toonder a créé la bande dessinée Heer Bommel en Tom Poes (Sieur Bommel et Tom Pouce), dont les épisodes ont paru dans la presse quotidienne pendant quarante ans. Constant est un des fondateurs du courant artistique Cobra. Wim Duisenberg a été le premier directeur de la Banque centrale européenne (de 1998 à 2003). Philip Mechanicus s'est rendu célèbre comme photographe portraitiste. Nous renvoyons aussi le lecteur à Septentrion, XXX, no 1, 2001, pp. 177-180 (Marten Toonder), XXV, no 2, 1996, pp. 61-63 (Constant) et XXVII, no 4, 1998, pp. 66-67 (Wim Duisenberg). Hans Vanacker |
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