Septentrion. Jaargang 24
(1995)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdActuellesLe 23 juillet 1995 décédait, à l'âge de quatre-vingtquinze ans, le peintre, aquarelliste et dessinateur Kees Verwey. C'était un peintre traditionnel. Aucun des courants novateurs successifs n'eut de profonde influence sur son oeuvre. Verwey produisait surtout des séries. On tenait en haute estime ses aquarelles florales, ses paysages, ses intérieurs avec ou sans personnages, ses autoportraits et ses portraits de sommités néerlandaises, dont la reine Beatrix. Dans les années 70, Verwey réalisa de grandes pièces d'atelier qui furent exposées au Musée de la ville d'Amsterdam. Voir aussi Septentrion, XX, no 3, 1991, pp. 51-53.
◆
Le 10 septembre 1995 mourait, à l'âge de quatrevingt-treize ans, la femme de lettres néerlandaise Josepha Mendels. Elle était née dans une famille de juifs orthodoxes. Elle commença par être institutrice. Fin 1936, elle se fixa à Paris comme correspondante de quelques journaux néerlandais. Après un court séjour à Londres pendant les dernières années de guerre, elle retourna dans la capitale française. Elle y résiderait presque toute sa vie. Josepha Mendels écrivit des romans psychologiques qui se déroulaient souvent dans des milieux juifs. La plus grande partie de son oeuvre parut dans les années 40 et 50. Dans les années 80, quelques romans connurent des rééditions. Mendels jouissait dans les milieux féministes d'une grande admiration pour son style de vie indépendant et émancipé. Elle reçut, entre autres, le prix Anna Bijns, distinction attribuée aux écrivains qui font entendre la ‘voix féminine’ dans la littérature.
◆
Au mois de septembre 1995 est parue la septième livraison de La Flandre. Ce magazine en langue française est publié tous les trimestres par le Gouvernement de la Flandre. Il présente la Flandre à un public francophone. Ce septième numéro comporte notamment des articles sur le parlement flamand directement élu au suffrage universel, la Rubenshuis (Maison Rubens), le Festival international de Flandre, la Manufacture royale De Wit à Malines et l'influence de la famille royale sur l'architecture à Ostende. Chaque article s'agrémente d'un grand nombre de photos en couleur. Adresse de la rédaction: Departement Coördinatie/Administratie Externe Betrekkingen, Boudewijnlaan 30, B-1210 Brussel.
◆
Du 28 septembre au 28 octobre 1995, la Galerie Claude Bernard (7-9, rue des Beaux-Arts, F-75006 Paris) abritait l'exposition ‘Roel d'Haese, sculptures et dessins’. Le Flamand Roel d'Haese (o1921) est surtout sculpteur, dessinateur et graveur. Son oeuvre est marquée par le nihilisme, le dadaïsme, le surréalisme et les horreurs de la seconde guerre mondiale. Une bonne partie de | |
[pagina 92]
| |
Roel d'Haese, bronze, 49 × 24 × 29, 1991 (Photo J.L. Losi).
cette oeuvre est constituée de compositions surprenantes, d'une capricieuse abstraction et qui intègrent souvent des éléments de l'anatomie humaine. La plupart de ses sculptures sont réalisées en métal, surtout en bronze. Depuis la fin des années 60, il a également réalisé bon nombre de sculptures en or. Voir aussi Septentrion II, no 2, 1973, pp. 23-24.
◆
Du 3 au 7 octobre 1995, la foire internationale du livre Liber 95 battait son plein. Les Pays-Bas et la Flandre y jouaient le rôle de pays invités et présentaient ensemble la littérature néerlandaise. L'avant-veille de la foire, on avait organisé une soirée littéraire sur le thème de l'amour, à laquelle prirent part plusieurs prosateurs et poètes des Pays-Bas et de Flandre. Au cours des jours de foire proprement dits, débats et présentations littéraires s'articulèrent autour de la littérature commune aux Pays-Bas et à la Flandre. Sept importantes librairies du centre de Barcelone accordaient une attention toute particulière aux publications néerlandaises en traduction espagnole ou catalane. En marge de la foire, une exposition présentait l'oeuvre d'illustrateurs de livres néerlandais pour la jeunesse. Quelques auteurs néerlandais et flamands de livres pour la jeunesse rendirent visite à des écoles de Barcelone et de Madrid. La présentation commune néerlandoflamande bénéficia d'un vif intérêt, notamment dans la presse locale. Aussi espère-t-on que la littérature commune aux Pays-Bas et à la Flandre connaîtra un surcroît d'intérêt en Espagne, ce qui ne pourrait qu'entraîner une multiplication des traductions en espagnol ou en catalan.
◆
A l'automne 1995, l'Internationale Vereniging voor Neerlandistiek (IVN-Association internationale de linguistique néerlandaise) fêtait son vingt-cinquième anniversaire. L'IVN est une association internationale de néerlandistes et de professeurs de néerlandais en poste au sein ou à l'extérieur de la néerlandophonie. Son fondateur et premier président fut Walter Thijs (o1924), à l'époque professeur à l'Université d'État de Gand et maître de conférence associé pour la langue et la littérature néerlandaises à l'Université de Lille III. Pendant vingt-cinq ans, l'IVN a multiplié les initiatives pour améliorer le statut du néerlandais à l'étranger. Elle n'a cessé non plus de formuler des propositions concrètes en vue de faire progresser la méthodologie et la pédagogie de l'enseignement du néerlandais. L'IVN a fourni une contribution décisive à l'élaboration de l'Algemene Nederlandse Spraakkunst (Grammaire générale néerlandaise, 1984) et du Certificat de néerlandais langue étrangère, examen international passé chaque année par des candidats du monde entier. Tous les trois ans, l'IVN organise un colloque de trois jours, alternativement dans une ville | |
[pagina 93]
| |
flamande et dans une ville néerlandaise. L'association édite aussi sa propre revue (en néerlandais) intitulée Neerlandica Extra Muros. A l'occasion de ce vingt-cinquième anniversaire, elle a édité un numéro spécial rassemblant des articles sur la grammaire, la didactique du néerlandais langue étrangère, la didactique de la civilisation néerlandaise, la lexicographie pour les étrangers, la traduction littéraire et la néerlandistique hors néerlandophonie. Adresse: IVN, Raadhuisstraat 1, NL-2481 BE Woubrugge.
◆
Le 11 octobre 1995, le Mexicain Mario Molina, l'Américain Sherwood Rowland et le Néerlandais Paul Crutzen se sont vu remettre le prix Nobel de chimie. Paul Crutzen est né en 1933 à Amsterdam. En 1960, il déménagea à Stockholm où il travailla entre autres dans les services météorologiques locaux. Après une courte carrière scientifique aux États-Unis, Crutzen fut nommé directeur de l'Institut Max Planck de Mayence. Dès 1970, Crutzen écrivit un article prophétique sur le danger que représentait l'amenuisement de la couche d'ozone. C'est ce texte qui lui vaut maintenant le prix Nobel. Capitales furent aussi les recherches de Crutzen en matière d'‘hiver nucléaire’. En 1982, il décrivit comment l'explosion d'une bombe atomique entraînerait des incendies et des dégagements de fumée si intenses qu'ils obscurciraient pour longtemps l'atmosphère, provoquant une chute importante de la température terrestre. Voir aussi Septentrion, XXIII, no 3, 1994, pp. 15-18.
◆ Jusqu'au 15 octobre 1995, le Kunstcentrum Oud Sint-Jan (Centre artistique de l'ancien Saint-Jean) à Bruges organisait une exposition intitulée ‘De réalisme au symbolisme. L'avant-garde belge
Théo van Rysselberghe, ‘De breister’ (La tricoteuse), 1886, collection privée.
1880-1900’ Cette exposition présentait vingt années de peinture, de sculpture et d'architecture en Belgique à la fin du xixe siècle. Grâce à des contacts avec des centres d'avantgarde comme Paris, grâce au climat de libre expression et grâce à la foi dans le rôle social de l'art, Bruxelles et Anvers surtout connurent à la fin du xixe siècle une importante floraison culturelle. L'exposition accordait une grande attention au rôle du mouvement d'avant-garde Les XX, au réalisme, à l'impressionnisme, au symbolisme et à l'art nouveau. A côté d'oeuvres notamment d'Henri de Braekeleer (1840-1888), Émile Claus (1849-1924), Théo van Rysselberghe (1862-1926), Fernand Khnopff (1858-1921), George Minne (1866-1941) et James Ensor (1860-1949), on exposait aussi des réalisations d'architectes mondialement connus comme Henry van de Velde (1863-1957) et Victor Horta (1861-1947). On peut commander le catalogue au | |
[pagina 94]
| |
Kunstcentrum Oud Sint-Jan, Mariastraat 38, B-8000 Brugge.
◆ Les Éditions Autrement-Littératures ont fait paraître en 1995 le roman La faute de Jeanne le Coq de l'écrivain néerlandais Antoon Coolen (1897-1961). L'édition originale néerlandaise de
Antoon Coolen (1897-1961) (Photo Martin Coppens).
cet ouvrage est parue en 1931 sous le titre De goede moordenaar (Le bon meurtrier). Dès 1936, les Éditions Grasset publiaient une traduction française de la main de Marcelle Schlomer, amplement préfacée par Jean Giono. Presque trente ans plus tard, Autrement-Littératures réédite l'ouvrage sans aucun changement. Antoon Coolen est le plus important représentant du roman de terroir néerlandais. Il y brosse un tableau réaliste de la sombre vie rurale en Brabant-Septentrional avec en toile de fond la culture industrielle ressentie comme une angoissante menace. Coolen a également écrit des pièces de théâtre et des spectacles de plein air et traduit des contes.
◆
En 1995 paraissait Toast, une publication en français du poète flamand Stefaan van den Bremt (o1941). La traduction française est l'oeuvre de Jacques de Decker, Marcel Hennart et Stefaan van den Bremt lui-même. Toast présente aux lecteurs francophones une sorte de minianthologie des recueils de Stefaan van den Bremt publiés entre 1971 et 1995. L'ouvrage est publié aux Éditions Autres Temps, 97, avenue de la Gouffonne, F-13009 Marseille. Dans la poésie contemporaine, on range Stefaan van den Bremt parmi les ‘nouveaux réalistes’. Pour le poète, la littérature doit être une ‘coproduction’ entre l'individu et son environnement. Ses poèmes sont souvent d'inspiration politique ou sociale et n'esquivent pas la prise de position critique.
◆
Paul Pelckmans, professeur de littérature générale aux Facultés universitaires catholiques Saint-Ignace d'Anvers a publié en 1995 une étude en français intitulée Isabelle de Charrière. Une Correspondance au Seuil du Monde moderne. Isabelle de Charrière (1740-1805) était un écrivain français d'origine néerlandaise. Dans son pays natal, on la connaît sous le nom de Belle van Zuylen. Elle écrivit surtout des romans par lettres et des pièces de théâtre, souvent à caractère autobiographique. En 1993 Pierre H. et Simone Dubois ont publié une biographie d'Isabelle de Charrière qui a reçu le meilleur accueil. Dans Une correspondance au Seuil du Monde moderne, Paul Pelckmans confronte la volumineuse correspondance d'Isabelle de Charrière avec l'arrière-plan que constitue la société du xviiie siècle. Après une étude | |
[pagina 95]
| |
minutieuse de sa façon d'aborder des thèmes comme les sentiments personnels, la littérature, les animaux domestiques et la mort, Pelckmans conclut qu'Isabelle de Charrière vivait dans un univers mental pour partie conventionnel et pour partie moderne. Elle se situait au seuil de la modernité. L'ouvrage est paru aux Éditions Rodopi, Keizersgracht 302, NL-1016 CD Amsterdam. Voir aussi Septentrion, XIX, no 4, 1990, pp 3-7 et XXII, no 3, 1993, pp. 81-83.
◆
A l'arrière-saison 1995, paraissait Le Bazar d'Imuïf, de l'écrivain, essayiste, peintre et dessinateur flamand Michel Seuphor (o1901). Seuphor y philosophe en français sur la littérature, l'engagement et tout ce qui a trait à ‘l'homme’. Le ‘Bazar’ est un mélange bigarré mais passionnant de paraboles, de jeux de sonorités poétiques, de nouvelles, de toutes sortes d'aphorismes, d'illuminations nocturnes et de mises en garde à l'adresse des jeunes générations. L'ouvrage est paru chez l'éditeur bibliophile Ergo Pers, Muinkkaai 30, B-9000 Gent. Michel Seuphor (pseudonyme de Fernand Berckelaers) s'est fixé en France en 1925. Il acquit une renommée internationale en tant que théoricien de la peinture abstraite, notamment par ses essais L'art abstrait, ses origines, ses premiers maîtres (1949) et La peinture abstraite, sa genèse, son expansion (1962). Il réalisa lui-même, entre autres, des peintures, des dessins et des collages, toujours dans un style résolument linéaire. Voir aussi Septentrion, XX, no 1, 1991, pp. 51-55. ◆
Du 19 novembre 1995 au 25 février 1996, l'Hôtel Donadei de Campredon (Vaucluse) héberge une exposition intitulée ‘Paul Delvaux l'invité de Pol Mara’. Cette exposition rassemble une quarantaine d'oeuvres, une vingtaine de Delvaux et une vingtaine de Pol Mara. Paul Delvaux (1897-1994) était l'un des principaux représentants du surréalisme. On connaît ses nus féminins immobiles dans des champs de ruines, des salons surannés ou des gares de nuit. Le Flamand Pol Mara (o1920) passe tous les ans quelques mois dans le sud de la France. Il a subi l'influence de divers courants successifs. A compter des années 60, son oeuvre fait surtout référence au pop-art américain. On peut se procurer le catalogue à l'Hôtel Donadei de Campredon, Centre Xavier Battini, rue du Docteur Tallet, F-84800 L'Isle-sur-la-Sorgue.
◆
Les 17 et 18 novembre 1995 s'est tenu à la Maison Descartes à Amsterdam un colloque sur le thème ‘Huizinga et l'Europe’. Des spécialistes néerlandais, belges, français, italiens et allemands ont consacré l'essentiel de leurs communications aux activités et contacts de Johan Huizinga à l'étranger. Considéré comme l'un des plus grands historiens des Pays-Bas, Huizinga (1872-1945) est l'auteur de Herfsttij der Middeleeuwen (Le déclin du Moyen Age) qui lui valut une renommée internationale. Les chercheurs ont pu consulter de nouveaux documents d'archives devenus accessibles cinquante ans après la mort de l'historien. Huizinga donna de nombreuses conférences aux Pays-Bas et à l'étranger. Il fut, pendant quelque temps, vice-président de la Commission internationale de coopération intellectuelle de la Société des Nations. Homme engagé, il participa activement, aux Pays-Bas comme en Europe, au débat politique de son temps. Hans Vanacker |
|