Septentrion. Jaargang 24
(1995)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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ActuellesEn janvier 1995 paraissait dans la collection bilingue ‘Cahiers de Méridon’ Een Nederlander in Parijs: Eddy du Perron / Un Néerlandais à Paris: Eddy du Perron. Cet opuscule reprend la ‘conférence Méridon’ donnée en avril 1994 par Philippe Noble (o1949), directeur de la Maison Descartes à Amsterdam et membre de la rédaction de Septentrion. La mise en oeuvre en revient à Aart van Zoest (o1930), ex-professeur de néerlandistique à la Sorbonne. Philippe Noble étudie la position d'‘intermédiaire entre deux cultures’ assumée par l'écrivain néerlandais Edgar du Perron (1899-1940). Du Perron jouissait d'une ample connaissance de la littérature française moderne à laquelle il avait consacré de passionnants essais. En France même, on notait également un intérêt certain pour l'oeuvre de Du Perron. C'est ainsi qu'André Malraux écrivit pour Septentrion un article consacré à son roman Het land van herkomst (Le pays d'origine) qui parut en 1972 en liminaire du premier numéro de la revue. Les ‘conférences Méridon’ annuelles ‘tendent à mettre en lumière différents aspects des relations culturelles entre la France et les Pays-Bas. Elles sont organisées par la Volkshogeschool Meridon (Université populaire Méridon). Le Château de Méridon (près de Paris) appartient à cette association et fait fonction de centre culturel franco-néerlandais. Adresse: Château de Méridon, F-78460 Chevreuse.
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Le 17 janvier 1995, François Mitterrand présentait le programme de la présidence française de l'Union européenne. Dans son discours le président souligna l'importance de la diversité culturelle de l'Europe. Pour François Mitterrand, il est indispensable et urgent de ‘donner à la dimension culturelle de la construction européenne le rang qui lui revient’. Sinon l'Europe court tout droit à une lutte pour la survie culturelle dans laquelle seuls l'anglais et l'espagnol survivront à terme. Parmi les langues les plus menacées, le president mentionna également la langue des Plats-Pays: ‘Mais si je pense à quelques autres pays, tout aussi respectables, dont les langues n'ont pas la dimension géographique de celle de la France qui, elle-même, n'a pas la dimension géographique de quelques autres, que deviendront le fond de l'âme, de l'expression, du gaélique, du flamand, du néerlandais’? Cette phrase souleva les applaudissements. Il est toutefois fort regrettable que François Mitterrand, de toute évidence, ne sache pas que le néerlandais est la langue officielle des Pays-Bas et de la Flandre, la partie néerlandophone de la Belgique. Le ‘flamand’ quant à lui est l'un des nombreux dialectes dont est issue la langue de culture néerlandaise.
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Le 17 janvier 1995 a été une date importante pour les relations entre la Flandre et les Pays-Bas. Ce jour-là, la Flandre et les Pays-Bas ont signé à Anvers une déclaration commune et quatre traités, ce qui prouve qu'après la réforme de l'État belge en 1993, la Flandre va elle aussi se mettre à jouer un rôle international. La déclaration commune souligne ‘les principes généraux de bon voisinage et de relations amicales entre les deux pays’. Les gouvernements flamand et néerlandais promettent aussi d'unir leurs efforts pour la reconnaissance du néerlandais dans l'Union européenne. Les quatre traités concernent ‘l'élargissement du chenal de l'Escaut occidental’, ‘l'écoulement des eaux de la Meuse’, ‘la protection de la Meuse et de l'Escaut’ et ‘la collaboration en matière de culture, d'enseignement, de sciences et de bienêtre social’. La convention culturelle remplace un accord belgo-néerlandais de 1946. Dans le nouveau texte, le terme culture est pris dans sa | |
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plus large acception et englobe les arts, l'action socioculturelle, les médias, le sport et le temps libre. L'objectif est de promouvoir la collaboration entre autorités, personnes et institutions flamandes et néerlandaises. Cette collaboration doit autant que possible se conformer aux principes de l'Union linguistique néerlandaise (traité signé en 1980 entre la Belgique et les Pays-Bas pour la sauvegarde et le rayonnement du néerlandais).
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Le 18 janvier 1995 décédait, à l'âge de 97 ans, le peintre flamand Felix de Boeck. L'oeuvre de De Boeck est très vaste. Il peignit des portraits, des figures de mamans et des paysages dans les nuances et les coloris les plus divers. Ses portraits représentent notamment Mahatma Gandhi, Vincent van Gogh et Charles Plisnier. Les premières peintures de De Boeck étaient figuratives. Par la suite il réalisa surtout des compositions abstraites où le cercle domine. De Boeck était célèbre comme ‘fermierpeintre’. Il habita sa vie durant le petit village brabançon de Drogenbos. On y a aménagé dans le grenier de la mairie un Musée De Boeck improvisé qui rassemble quelque soixante toiles. On construit actuellement sur commande de la Communauté flamande un nouveau musée qui sera consacré tout entier à sa vie et à son oeuvre. Dans ce but, De Boeck a fait don à la Communauté flamande de plus de six cents oeuvres d'art. Voir aussi Septentrion, V, no 3, 1976, pp. 14-24.
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Le 2 février 1995, la femme de lettres néerlandaise Hella S. Haasse (o1918) recevait de la Katholieke Universiteit Leuven un doctorat honoris causa en témoignage de considération pour l'ensemble de son oeuvre, surtout connue pour ses romans historiques. A peine deux semaines plus tard, le 15 février 1995, l'auteur était l'hôte de Bernard Pivot pour la célèbre émission Bouillon de culture, à l'occasion de la publication par les Éditions du Seuil d'Une liaison dangereuse, traduction de Een gevaarlijke verhouding of Daal- en Bergse brieven. Cet ouvrage rassemble des lettres échangées entre un ‘je’ et la marquise de Merteuil, l'un des protagonistes des Liaisons dangereuses, le célèbre roman de Choderlos de Laclos. Ces dernières années, on a traduit en français plusieurs oeuvres de Hella S. Haasse. Avant la parution d'Une liaison dangereuse, la presse francophone s'était surtout intéressée à la traduction de Het woud der verwachting parue en 1991 sous le titre d'En la forêt de longue attente, une ‘biographie romancée’ de Charles d'Orléans. Voir Septentrion, XVII, no 1, 1988, pp. 34-38; XX, no 3, 1991, pp. 76-77; XX, no 4, 1991, pp. 74-76 et XXIII, no 4, 1994, pp. 90-91.
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Le 6 février 1995 l'association Europa Nostra proclamait les lauréats 1994 des ‘Europa Nostra Awards’. Le collectif Europa Nostra se dépense pour la préservation du patrimoine culturel en Europe. Trois projets belges reçurent un ‘diplôme’ pour rénovation réussie. L'ancienne maison communautaire libérale Help U Zelve d'Anvers, l'un des principaux édifices Art Nouveau de la cité scaldéenne, avait, selon le jury, fait l'objet d'une restauration minutieuse et étayée scientifiquement. Même appréciation pour l'Ezelpoort, une monumentale porte médiévale avec ajouts du xviie siècle. Au cours de la restauration de l'Hôtel Janssens à Bruxelles, on s'en est autant que possible tenu aux plans originaux du célèbre architecte Paul Hankar (1859-1901).
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Le Singer Museum de Laren (Province de Hollande-Septentrionale) proposait jusqu'au 19 février 1995 l'exposition Expressionisme in Nederland (Expressionnisme aux Payx-Bas) qui rassemblait des spécimens de l'expressionnisme | |
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Jan Sluijters, ‘Spaanse danseres’ (Danseuse espagnole), huile sur toile, 95 × 107, 1906, collection privée.
néerlandais sous ses formes les plus diverses. Outre le ‘précurseur’ Vincent van Gogh, on peut mentionner entre autres parmi les représentants de ce genre aux Pays-Bas Jan Sluijters (1881-1957), Leo Gestel (1881-1941) et Henk Chabot (1894-1949). Une particulière attention portait aussi sur les exemples étrangers qui ont exercé une grande influence sur l'expressionnisme néerlandais. C'est ainsi que la célèbre École de Bergen s'est formée sur l'impulsion du cubiste français Le Fauconnier. Le catalogue de cette exposition a été en grande partie rédigé par Piet Boyens. Le chapitre consacré à la sculpture est de la main de José Boyens, collaboratrice de Septentrion. Adresse: Singer Museum, Oude Drift 1, NL-1251 BS Laren.
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La section de néerlandais de l'Université de Liège a organisé les 22 et 23 mars 1995 un colloque sur les moyens pédagogiques de l'enseignement du néerlandais langue étrangère. Un grand nombre de conférences ont traité tant du contenu que des aspects méthodologiques et didactiques de l'enseignement du néerlandais aux nonnéerlandophones. On comptait quelque trois cents participants. En marge du colloque, l'Association des néerlandistes de Belgique francophone (ANBF) a vu le jour. Cette association se propose essentiellement de promouvoir les contacts entre les professeurs de néerlandais des universités et grandes écoles de Belgique francophone. Ell veut aussi apporter sa contribution à une meilleure connaissance de la langue, de la littérature et de la culture néerlandaises. Pour ce faire, elle publiera notamment un Nieuwsbrief (Bulletin d'information) en langue néerlandaise. Adresse: Université de Liège, Philologie néerlandaise, Place Cockerill 3, B-4000 Liège.
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Le 27 mars 1995, l'Université d'État d'Utrecht décernait un doctorat honoris causa à l'écrivain néerlandais Pierre H. Dubois (o1917) et à son épouse Simone Dubois (o1910). Tous deux se sont fait un nom par leurs publications sur la vie et l'oeuvre de la femme de lettres néerlandaise d'expression française Belle van Zuylen (1740-1805), mieux connue hors néerlandophonie sous le nom d'Isabelle de Charrière. Ils ont notamment publié un choix de lettres d'Isabelle de Charrière et ses ‘OEuvres complètes’. Le point d'orgue de leurs recherches fut la biographie détaillée Zonder vaandel (Sans drapeau) publiée en 1993. Pierre H. Dubois est de surcroît un poète, un romancier et un essayiste estimable. Son oeuvre se caractérise notamment par une grande érudition et une forte tendance à l'introspection et à l'autoanalyse. Voir entre autres Septentrion, XIX, no 4, 1990, pp. 3-7; XXII, no 2, 1993, pp. 19-27 et XXII, no 3, 1993, pp. 81-83. Hans Vanacker |
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