In memoriam
Omer Vanaudenhove (1913-1994)
Le 26 novembre 1994 mourut à l'âge de 80 ans le vicomte Omer Vanaudenhove, un des hommes d'État les plus prestigieux de l'après-guerre en Belgique. Sénateur et ministre, il fut surtout le grand réformateur du parti libéral.
Né à Diest le 3 décembre 1913 dans une famille de commerçants aisés, il entre tout de suite, après le service militaire, dans la vie professionnelle. En mai 1940 il participe comme officier à la campagne des dix-huit jours, est fait prisonnier et devient, sitôt libéré, membre actif de la Résistance. Arrêté par la Gestapo, il est transféré dans un camp de concentration, d'abord en Hollande puis en Allemagne, d'où il ne sortira que le jour de la défaite du ‘Reich’.
De retour à Diest, il fait un double choix. Il prend la direction de l'entreprise familiale, dont il fera une des plus importantes affaires européennes dans le secteur de la chaussure, et il se lance dans la politique. Nommé bourgmestre de sa ville natale en 1946, il s'engage au parti libéral, devient en 1954 membre du Sénat et entre en janvier 1955 dans le gouvernement d'Achille van Acker. Il gère le département des Travaux publics jusqu'en juin 1958 et de nouveau de novembre 1958 jusqu'en mars 1961.
Les élections de mars 1961 refoulent les libéraux dans l'opposition. Vanaudenhove est élu le 6 mai 1961 président d'un parti dont il connaît la sclérose. Il accepte le défi et décide d'ouvrir la vieille formation anticléricale aux croyants. La signature du Pacte scolaire en 1958 avait mis fin à une lutte stérile et Vanaudenhove sent que le moment est venu de ‘déconfessionnaliser’ les structures politiques. Le ‘Rassembleur’ obtient une refonte complète des statuts du parti et même un nouveau label: Le PL (Parti Libéral) devient le Parti de la liberté et du progrès. La transmutation est un grand succès. Lors des élections de mai 1965 le PLP gagne 28 sièges à la Chambre, passant de 20 à 48.