Marc Clémeur (o 1952).
entre une esthétique moderne et le respect du style et de l'époque de création de l'oeuvre’. Il n'est pas dans son intention d'imiter servilement
De Munt. Dans l'esprit d'une saine rivalité et parfois même d'une coproduction, les deux institutions peuvent très bien, selon lui, mettre pleinement l'accent sur leur spécificité chacune dans son propre domaine. A côté du répertoire connu, l'opéra baroque jouit d'un intérêt particulier. ‘Si nous voulons promouvoir notre caractère flamand, nous devons jouer nos atouts propres. Dans le domaine de la musique baroque, nous connaissons un rayonnement international, grâce à des noms comme ceux de J. van Immerseel, Ph. Herreweghe, S. Kuijken et R. Jacobs’. Avec ces trois chefs baroques réputés, Marc Clémeur veut découvrir toute la littérature depuis Monteverdi jusqu'à Gluck. Mais une place plus large doit être faite aussi, selon lui, à l'opéra contemporain. Non pas, cependant, sous forme d'oeuvres de commande, qui produisent plutôt un effet négatif sur le public et présentent un fort risque d'échec. En revanche, il y a suffisamment d'oeuvres encore à découvrir dans le répertoire connu d'après-guerre. C'est à des valeurs bien établies comme celles d'opéras de K. Penderecki, G. Ligeti, A. Reimann, H. Henze, etc., qu'il pense. A son avis, le répertoire d'opéras flamands recèle de grandes qualités, mais les livrets sont excessivement faibles. Il envisage cependant de donner, en 1993, lorsqu'Anvers sera devenue la capitale culturelle de l'Europe, la
Herbergprinses
(La princesse de cabaret) de J. Blockx, ou bien
Quinten Massijs, d'E. Wambach, mais en faisant appel à un metteur en scène de premier ordre, capable de monter l'oeuvre dans une présentation de haut niveau. Pour l'instant, vu les restrictions budgétaires, le
Vlaamse Opera doit concevoir ses projets en l'absence de l'atelier d'opéra prévu. Marc Clémeur dispose cependant d'une parade alternative. Il voudrait organiser des auditions pour la tenue des rôles secondaires. De jeunes talents pourraient ainsi monter en scène aux côtés de grands solistes, sous la direction de metteurs en scène et de chefs d'orchestre compétents. ‘Ils pourraient ainsi travailler dans le cadre de répétitions et de représentations véritables, ce que ne peut jamais simuler un atelier d'opéra. Un atelier d'opéra présente toujours quelque chose de scolaire’.
Avec Marc Clémeur, le Vlaamse Opera est maintenant dirigé par un intendant qualifié, animé par une personnalité enthousiaste et ambitieuse, en mesure de maintenir la nouvelle institution sur la bonne voie et d'en assurer la qualité.
Hugo Heughebaert
(Tr. C. Secrétan)