Septentrion. Jaargang 19
(1990)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdLittérature de Flandre à Redu, village du livreFin 1989, la rédaction de Septentrion a organisé deux soirées littéraires au ‘village du livre’ de Redu (en Wallonie, province du Luxembourg), sur le thème ‘Littérature en Flandre’. Madame Renée Fuks et monsieur Marcel de Clerck, responsables de la Librairie La Forge, en étaient les co-organisateurs. L'initiative bénéficiait du soutien du Département lettres du ministère de la Communauté flamande et de la collaboration de la commune de Libin, dont Redu fait partie. Dans son allocution d'ouverture, le rédacteur en chef Jozef Deleu, déclara notamment: ‘On aura compris d'emblée qu'il s'agit ici d'une entreprise hors du commun. Ce m'est en effet une joie de pouvoir enregistrer conjointement le soutien à notre initiative et d'une instance officielle wallonne et d'une instance officielle flamande. Quelle meilleure preuve qu'une collaboration entre les deux grandes communautés culturelles de notre pays reste parfaitement possible’. ‘Littérature de Flandre’ donnait à deux écrivains la possibilité de présenter leur oeuvre à un public wallon, Septentrion remplissant ainsi son ‘rôle de passerelle entre la francophonie et la néerlandophonie’. La revue s'assigne en effet comme objectif de ‘faire connaître aux francophones la culture de la Flandre et des Pays-Bas’. Le 28 octobre 1989, Geert van Istendael (o1947), jetait quelque lumière sur son oeuvre poétique. Ses poèmes se caractérisent par un mélange de mélancolie, d'admiration pour le fantastique-grotesque et de satire légèreGa naar eind(1). Van Istendael lut bien quelques poèmes, presque tous en traduction française, mais il ne parla guère du contenu de sa poésie proprement dite. Bruxellois de naissance, il évoqua surtout les problèmes que rencontre un poète flamand dans la capitale belge. Du fait de la typique situation linguistique qui y règne, Van Istendael se sent souvent ‘étranger dans sa propre ville’. Trois semaines plus tard, le 18 novembre 1989, c 'était le tour de la romancière Monika van Paemel (o1945). Van Paemel s'est surtout fait un nom auprès du grand public par son roman De vermaledijde vaders (Les pères maudits), dont une traduction française est en préparationGa naar eind(2). Dans son exposé, Van Paemel aborda un thème qui lui est familier, celui des ‘seigneurs’. Le ‘seigneur’ est un type d'homme avide de pouvoir et qui met tout en oeuvre pour perpétuer sa position. C'est ainsi qu'il mésusera toujours des différences entre homme et femme pour extorquer une prédominance. La guerre est une conséquence extrême de cette attitude, où la volonté de puissance du ‘seigneur’ atteint un sommet démentiel. Elle illustra ce point de vue avec un fragment de De vermaledijde vaders qui évoque un drame de guerre dans le petit village de Vinkt (près de Gand). L'auteur | |
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lut elle-même la version néerlandaise, le traducteur Georges Adé, collaborateur de la présente revue en lisant la traduction. Lors des deux soirées, la conférence déboucha sur une discussion vivante, au cours de laquelle le public se livra à une évaluation critique des prises de position de l'auteur. Il fut réjouissant pour la rédaction de Septentrion de pouvoir constater que la littérature néerlandaise peut également compter sur un réel intérêt en Wallonie. Hans Vanacker (Tr. J. Fermaut) |