De Nieuwe Gids. Jaargang 35(1920)– [tijdschrift] Nieuwe Gids, De– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd Vorige Volgende [pagina 411] [p. 411] Eros door A. Abas. Ballade villonesque. Je t'aime, Eros, û toi dont les parures M'ont si souvent séduit et enchanté; Qui maintes fois m'as porté des blessures: C'est toujours pour cela que j'ai chanté.... Ah! que tu m'as dans mes rêves hanté! Depuis qu'existe notre pauvre monde On sent partout les traits dont tu nous sondes; Sans distinguer tu nous rends malheureux. Mais en dépit des souffrances fécondes Tu ne m'empêcheras plus d'être heureux! Jeune déja j'avais vu ta figure Qui parut sur mes chemins serpentés Et charmé par ta gracieuse allure Hélas! trop vite je t'ai fréquente. De ton commerce je me suis vanté! - Comme la mer dont les vagues profondes Continüment se bousculent et grondent, Tu remuais mon être langoureux. - Eros, malgré les douleurs qui m'inondent, Tu ne m'empêcheras plus d'être heureux! Quand j'ai recu d'abord tes entamures, Et que mes maux furent alimentés Sans cesse par de nouvelles tortures Pergant mon cceur déjà mouvementé: - Fils radieux d'Aphrodite enfanté! - [pagina 412] [p. 412] Lors j'admirai tes graces pudibondes Me guérissant de ces choses immondes Qui circulaient sur ce globe hideux.... J'ai repris ma poétique faconde: Tu ne m'empêcheras plus d'être heureux! Envoi au dieu d'Amour Quand d'un tonneau l'on enlève la bonde, Le contenu se répand à la ronde: Or, c'est ainsi qu'en moi la Vie abonde M'inoculant ses transports généreux. Relève, Eros, mon ame moribonde. Je reprendrai mes courses vagabondes: Tu ne m'empêcheras plus d'être heureux! Vorige Volgende