Nederlandse historische bronnen 10
(1992)–Anoniem Nederlandse historische bronnen– Auteursrechtelijk beschermd32A la Haye, 23 janvier 1680
Je vous asseure que vostre lettre du 6/16Ga naar voetnoot79 que je n'ay receu qu'après le départ du dernier courier ne m'a pas peu édifié, et m'a mis le coeur bien plus en repos qu'il ne l'estoit auparavant, ce qu'a aussi fait la lettre de monsr. Van Leewe aux Estats et je les vois la pluspart présentement portés à ne pas craindre les menaces de la France qui nous en a faite depuis peu des jours de très forte par une mémoire que monsr. d'Avaux a présenté aux Estats, laquelle sans doute vous sera communiquéeGa naar voetnoot80. L'on avoit tasçhé d'esquiver par un compliment à ne pas donner une response positive sur l'offre que le Roy très Chrestion nous fait de son alliance défensive, mais il ne s'en est pas voulu contenter et en veut une positive, laquelle je croy qu'il aura en peu de jours; et qui sera une honeste refus; vous voyez que par là nous nous abandonnons entièrement en vos intérests, et que nostre salut dans ce monde dépend de l'assistance que le Roy nous donnera si nous sommes attaqué; | |
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j'approuve fort les deux principes que vous me mandez sur lesquels Sa Maté est si ferme dans sa résolution de ne nous pas vouloir abandonner, mais j'espère que celluy de la créance qu'il a que nous ne serons point attaqué ne le surprenne point si nous le sommes, de croire que s'il arrive une guerre que se sera un plus seur moien de se réunir avec son Parlement j'en suis entièrement persuadé, mais quoy qu'il arrive je n'espère pas que Sa Majté nous en voudra faire le sacrifice; je serois asseurément dans mon particulier le plus malheureux de tous les hommes, qu'après avoir négligé tous les advantages qui m'ont esté offerts et qui ne sont point de peu d'importance de me voir abandonné pour avoir voulu servir ma patrie et d'estre demuré attaché aux intérests de Sa Majté, je ne le puis croire, mais après tout ce qui s'est passé je ne puis m'empescher d'estre souvent dans des grandes inquiétudes. Pour répondre à la question que vous me demandez si cet estat voudroit faire avec la Suède présentement une Tripple Alliance comme elle fut faitte à la paix d'Aix la Chappelle, je vous diray franchement que le mot seul de Tripple Alliance fait peur icy, et comme nous avons une alliance défensive avec la Suède, il ne faudroit que le Roy entrât seulement dans le mesme engagement ce qui à mon avis fairoit à peu près le mesme effet d'une Tripple Ligue. De mesme il seroit nécessaire que Sa Majté entrât en alliance avec le Roy de Dannemarc, l'Electeur de Brandeburg et la maison de Luneburg, et que pour cet effet qu'il envoye au plustost des ministres pour s'engager avec les princes de la même manière que sont nos traittés, à fin que toutes nos mesures soient conjointement sans aucune distinction, et ainsi elles seront sans dispute plus solide que séperament, sur tout il est d'une nécessité absolue que le Roy fasse des traittés plus estroits avec l'Espagne, car selon que je suis informé il n'en a aucun, et quoy qu'elle est assez impuissant cela n'empesche pas qu'il y a mille raisons qui y doivent obliger Sa Majté: il seroit aussi fort bon qu'elle peut s'engager avec l'Empereur puis qu'il ne faut jamais faire les choses à demi; voici à peu près selon mon sentiment le plan sur lequel il faut travailler, et pour le faire réussir, je vous prie d'y contribuer tout ce qui sera en vostre pouvoir, estant tousjours persuadé de la véritable passion avec laquelle je seray tousjours entièrement à vous - - - |
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