Publications de la Société Historique et Archéologique dans le duché de Limbourg. Deel 10
(1873)– [tijdschrift] Jaarboek van Limburgs Geschied- en Oudheidkundig Genootschap– Auteursrechtvrij
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etc. Butkens le nomme parmi les vassaux de la duchesse Jeanne de Brabant, et lui donne pour armoiries un écu écartelé de Sombreffe et de Kerpen. A ses titres féodaux, Guillaume II joignait encore celui de bourgeois de Maestricht. L'influence des villes était, en effet, devenue considérable à cette époque, et les plus grands seigneurs se faisaient inscrire au nombre de leurs citoyensGa naar voetnoot(1). C'est ainsi que les régistres communaux de Maestricht nous ont conservé la lettre qui fut adressée par le conseil, le 30 décembre 1407, au ‘Joncheer’ de Sombreffe, sire de Reckheim, pour l'inviter, avec d'autres seigneurs voisins, à secourir la place assiégée par les LiégeoisGa naar voetnoot(2). On sait aussi qu'il rendit maint service à l'Empire; car ce fut pour l'en récompenser, que Frédéric IV, roi des Romains, confirma, par une charte du 4 septembre 1442, les privilèges et franchises de la baronnie impériale de Reckheim, en y ajoutant le droit de tonlieu par terre et par eauGa naar voetnoot(3). Les expéditions auxquelles il prit part, n'eurent pourtant pas toujours un caractère bien chevaleresque. A la suite d'un long procès, les chevaliers des Vieux-Joncs avaient été, en 1456, autorisés par la cour de Brabant à se saisir des biens des habitants de Beek. Ce fut le seigneur de Reckheim qui se chargea de l'exécution du jugement, et qui, avec le consentement du duc de Bourgogne et l'aide du sire de Reifferscheid, ruina le malheureux village, dont il transporta les dépouilles à FauquemontGa naar voetnoot(4). | |||||||||||
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En qualité de sire de Kerpen, Guillaume avait aussi des relations plus éloignées. Par lettres du 22 août 1459, il fait savoir qu'il s'est mis, avec son fils Frédéric, à la disposition de son suzerain, le duc Arnold de Gueldre, prétendant au duché de Juliers, qui avait alors à combattre son fils et les villes rebelles de Nimègue et de VenloGa naar voetnoot(1). Guillaume de Sombreffe était également feudataire du comté de Looz: il nous apparaît ainsi entre les années 1464 et 1474, notamment quand il fait acte de relief, en 1468, pour une habitation à Hasselt, qu'il tenait de l'évêque Louis de BourbonGa naar voetnoot(2). En 1465, les habitants de Maestricht, encore menacés par les Liégeois, réclamèrent de nouveau l'assistance de Guillaume, avec celle des sires de Pietersheim et de GronsveldGa naar voetnoot(3). Louis de Bourbon arriva au milieu de ses partisans, réunit un corps de quelques centaines de cavaliers, à la tête desquels on remarquait le seigneur de Reckheim, et les envoya ravager le pays, jusqu'aux portes de Tongres, de Maeseyck et de LiégeGa naar voetnoot(4). Dans les affaires intérieures de la seigneurie, on commença, en 1473, à réformer la discipline du couvent des Norbertines, et, l'année suivante, les religieuses furent consignées dans leur cloître; il n'y en eut que trois, au dire de la chronique, qui s'enfuirent, plutôt que de s'y laisser renfermerGa naar voetnoot(5). Ce fut aussi en 1474, le 28 mars, que Guillaume ratifia la concession de Henri de Diepenbeek, meus dilectus avunculus, dit-il (à la mode de Bretagne), et fit | |||||||||||
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sceller l'acte de confirmation par son frére Jean de SombreffeGa naar voetnoot(1). Enfin, le 2 mai, on rencontre une dernière fois le vieux sire de Reckheim: il était alors conseiller du duc de Bourgogne, à MaestrichtGa naar voetnoot(2), où il termina sa carrière, le 5 septembre 1475 ‘in die Breyde-Stroet, tegen Synte Jacops Gasthuys’Ga naar voetnoot(3). Le même jour, on transporta son corps à Reckheim, où il fut inhumé à côté de ses parents, en face de l'autel de la Sainte Croix de l'église des Norbertines. On voyait encore, du temps de Saumery, l'inscription suivante sur la pierre qui fermait son tombeau: ‘Hic jacet Visilelmus Dominus de Radechim cum Antecessoribus suis’. Guillaume II s'était marié trois fois. Sa première femme fut Elisabeth Chabot, dame de Colonster et fille de Jacques, seigneur de Sémeries. Cinq enfants naquirent de ce mariage:
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Devenu veuf, Guillaume épousa Gertrude de Saffenberg, dont il fut le troisième mari. Elle était fille de Craton et d'Elisabeth, héritière de Tombourg et Landscron, et vivait encore en 1437Ga naar voetnoot(1). Il eut également cinq enfants de sa deuxième femme:
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On voit que Guillaume de Sombreffe maria en même temps deux de ses filles, l'une du premier et l'autre du second lit. Il ne put résister à la tentation de convoler lui-même une troisième fois, et choisit le même jour pour femme Agnès, fille de Conon de Pirmont et veuve de Jean de PalantGa naar voetnoot(1); de sorte qu'il devint à la fois le beau-père de l'une de ses filles, et le beau-frère de l'autre. Quelles noces! La seigneurie de Reckheim semble n'avoir pas émis de numéraire sous les premiers successeurs d'Arnold de Stein. En revanche, Guillaume II fut certainement le plus infatigable monnayeur de son temps, par le nombre et la variété des contrefaçons qui assuraient la circulation du produit de ses ateliers. |
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