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Ortelius, nouveau Phoebus, tu seras inscrit sur nos autels et à partir de maintenant le Délien ne sera plus nulle part. Car tu sais mieux que lui éclairer le triple univers, toi qui, par les rayons de ton génie, en l'espace d'une heure, le montre étalé aux yeux des hommes, tel qu'il s'écoule, avec toutes ses villes. Le Délien tient le rôle de la nuit et nous du jour, pourvu qu'il éclaire les antipodes de sa lumière. Quoi d'étonnant si, astre rayonnant et gloire de la ville, chaque poète a souhaité te donner son nom.
A Abraham Ortelius, prince des géographes, Léon Meyer anversois en gage d'amitié éternelle.
Anvers le IIXX des calendes de février (15 janvier) 1596.
Leon de Meyere (Anvers, vers 1550-Harlebeke, 1630) licencié en droit civil et canon il fut nommé prévot de Sainte-Pharaïlde à Gand, en 1599; puis de la collégiale Saint-Sauveur à Harlebeke, en 1615. Il publia des poésies d'inspiration chrétienne et actuelle; parmi ces dernières la Prosopopée d'Anvers à la bienvenue du Sérénissime prince Ernest (Anvers, Coninx, 1594) et le Poème d'advis pour la paix Belgique (1598) versifient les événements politiques et religieux du temps. Biographie Nationale, t. V, 1876. art. de J. Roulez.